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Opposition au programme et à la propagande de l'armée dans les écoles

Anonyme, Miércoles, Mayo 17, 2006 - 13:54

Le Marxiste-Léniniste

Opposition au programme et à la propagande
de l'armée dans les écoles
Ce n'est pas à l'armée de faire les règlements
dans les écoles publiques!

Le 17 mai, la Commission scolaire de la municipalité d'Essex County vote sur l'implantation d'un programme d'«alternance travail-études» payé par la réserve militaire dans les écoles. «L'armée veut implanter ce programme pour recruter des jeunes et atteindre les objectifs du gouvernement concernant l'augmentation de la réserve et des soldats (10 000 nouveaux réservistes et 13 000 nouveaux soldats d'ici cinq ans), dit Coop 4 Peace, un des groupes qui s'opposent au programme. Ces forces serviront à soutenir l'occupation illégale de l'Afghanistan. Ils promettent aux étudiants 2 500$ (c'est contre le règlement scolaire), un régime dentaire, un emploi d'été garanti dans l'armée et quatre crédits scolaires.»

Women in Black, le chapitre de Windsor du mouvement international Femmes en noir, et un représentant du Club du Parti marxiste-léniniste de Windsor sont intervenus à une assemblée de la commission scolaire le 22 avril et ont posé les questions suivantes:

1) Le programme de travail-études de l'armée contrevient-il au règlement de la commission concernant la promotion de résolution de conflits sans l'usage de la force?

2) S'agit-il d'un programme financé par l'armée pour attirer les étudiants dont les familles ont un faible revenu? Si oui, la commission scolaire ne devrait-elle pas refuser d'encourager cette pratique?

3) Pourquoi implanter ce programme alors qu'il existe déjà des programmes pour les jeunes qui aimeraient se joindre à l'armée, comme les cadets par exemple?

4) Pourquoi ce programme est-il implanté maintenant, dans la conjoncture actuelle?

5) Qui décidera du contenu du programme, l'armée ou la commission scolaire?

6) Pourquoi cibler Windsor? Est-ce à cause du taux élevé de chômage dans la région?

Les intervenants ont placé ces questions dans le contexte du rôle agressif que jouent les forces armées canadiennes en Afghanistan. Ils ont tous fait un lien direct entre les tentatives de recruter des jeunes et l'occupation illégale et criminelle de l'Afghanistan.

Ce qui est étonnant, c'est que personne avant cela, en tout cas aucun des commissaires, n'avait soulevé d'objection au programme malgré le fait qu'il contrevient directement au règlement scolaire concernant les programmes d'alternance travail-études. C'est l'administration (non élue) qui a amené ce programme.

En réponse à ces questions, les représentants de l'administration sont à leur tour intervenus à une réunion de la commission scolaire pour dire qu'il s'agissait d'une occasion excitante d'apprendre et de songer à faire carrière dans l'armée.

Un représentant des Forces armées canadiennes est également intervenu pour vanter les mérites du service militaire. Il a profité de l'occasion pour faire de la propagande mais n'a rien dit au sujet du programme et du règlement, qui étaient le sujet de la rencontre.

Le représentant de l'armée et la direction de l'école ont donc trouvé une façon d'éviter de parler du bien-fondé d'un programme qui promet de l'argent et des avantages pour recruter les jeunes dans les écoles.

Un enseignant qui fait partie du programme en question a dit que c'était excellent pour les jeunes de familles pauvres.

En réponse aux questions et opinions exprimées à la deuxième réunion, le quotidien Windsor Star a publié une article de désinformation. L'article avait pour titre: «Les étudiants se portent à la défense du programme offert par l'armée». Il écrit entre autres: «Les adversaires du programme d'alternance travail-études de l'armée canadienne dans les écoles secondaires ont une vision étriquée des Forces armées, une vision qui s'inspire du film Full Metal Jacket. À cause de cela, ils veulent priver les jeunes de la chance de faire l'essai d'une carrière, comme l'ont dit plusieurs étudiants que nous avons interviewés.»

L'article cite trois étudiants, dont l'un qui dit que c'est surtout pour l'argent qu'il participerait au programme. Autrement dit, il donnait raison aux objections soulevées.

L'article cite également le capitaine Philip Gaughan de la 31e Brigade de la base militaire de London qui dit que les commentaires du groupe Women in Black étaient «absolument erronés» et qu'«il est décourageant de voir des gens se baser sur une information erronée».

Quelle information était erronée? Comment est-ce possible qu'en posant des questions on soit «erroné»?

Le sous-lieutenant Phil Berthiaume, commandant du régiment d'Essex et Kent dit dans cet article que les critiques du programme de travail-études «font du tort à l'armée canadienne, à nos anciens combattants et à notre société».

L'article était suivi d'un éditorial de Gord Henderson qui affirme qu'en posant des questions et en exprimant des préoccupations légitimes, les gens de la communauté avaient «sali la mémoire de nos anciens combattants et déshonoré tous ceux qui ont porté l'uniforme canadien».

La commission scolaire a le devoir de répondre aux questions suivantes qui ont été soulevées dans la communauté:

1) On n'a toujours pas répondu aux questions posées à la réunion de la commission. Concernant le fait que le programme est payé, les commissaires se sont contentés de dire que c'est l'armée qui a pour politique de payer les réservistes.

Mais qui décide des règlements dans nos écoles, l'armée ou la commission scolaire? Pourquoi les étudiants doivent-ils être payés, sinon parce que c'est une façon de les séduire? C'est peut-être la politique de l'armée de payer ses réservistes, mais ce n'est pas la politique de la commission scolaire.

2) Que vont apprendre les étudiants qui s'inscrivent? On prétend qu'ils vont obtenir une formation de base. Un représentant des forces armées a déclaré que le programme d'alternance travail-études donne un aperçu d'ensemble de l'armée et de son rôle dans la société canadienne.

Que vont-ils enseigner exactement? S'ils refusent de parler du rôle de l'armée en Afghanistan, comment croire qu'ils vont parler du rôle de l'armée dans la société canadienne? Qui décide du contenu du programme, l'armée? Les professeurs et étudiants pourront-ils en débattre? Qui va s'assurer que la propagande raciste du chef d'état-major, le général Hillier, qui dit que les Afghans qui n'acceptent pas l'occupation sont «des criminels et des sacs à merde», ne sera pas enseignée?

Bref, quel est le but de ce programme exactement? Quels objectifs sert-il?

3) L'armée est-elle en train de se donner un rôle politique dans la société? Le représentant militaire fait des généralisations sur ceux qui posent des questions. Ceux qui veulent l'implantation du programme interviennent toujours dans le sens d'en appeler aux émotions quand ils disent que ceux qui sont contre «salissent la mémoire de nos anciens combattants et déshonoré tous ceux qui ont porté l'uniforme canadien». C'est une tendance inquiétante quand les militaires font des commentaires politiques pour attiser les passions et décourager les gens de s'exprimer.

4) Quel est le rôle des médias dans cette société si ce n'est pas d'informer le public à propos des questions et préoccupations légitimes des citoyens? Au contraire, ils font de la désinformation et aident les militaires à attiser les passions sur le sujet pour décourager toute expression d'opinions contraires (en disant par exemple que les gens sont «mal informés» et qu'ils «salissent» la mémoire des morts). Pourquoi le Windsor Star n'assume-t-il pas la responsabilité d'informer la population au sujet des questions soulevées dans la communauté? Pourquoi refuse-t-il d'aller au fond des choses et de présenter ces questions et objections dans leur contexte? Dans les faits, ce sont eux qui agissent comme s'ils étaient «mal informés» et attisent les passions pour empêcher toute discussion. Cela fait partie de la militarisation de la vie publique. C'est la même attitude que George Bush: «Ou bien vous êtes avez nous, ou bien vous êtes avec les terroristes.»

5) Quel est le rôle de la jeunesse et des étudiants dans tout cela et comment se fait-il qu'on ne les encourage pas à discuter du bien-fondé de ce programme? La commission scolaire ne devrait-elle pas encourager la discussion parmi les étudiants, puisque c'est un programme qui est implanté dans la communauté étudiante? Elle fait le contraire. Elle crée un climat qui décourage la discussion dans les écoles. Par exemple, le 18 mars dernier, trois ans après le début de la guerre en Irak, les étudiants se sont vu interdire l'affichage dans les écoles pour annoncer les manifestations contre la guerre. C'est le principal qui a décidé de les interdire. Et pourtant, on trouve partout dans les écoles d'immenses affiches pour l'armée et pour le programme de travail-études financé par l'armé. On les trouve devant la porte du conseiller pédagogique.

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