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LE MIRAGE OU LE MYTHE D'UNE PALESTINE EN TERRITOIRE ARABE

Anonyme, Miércoles, Mayo 17, 2006 - 03:44

RUBY BIRD

Par RUBY BIRD - Journaliste Indépendante

Nous nous posons beaucoup de questions sur le "désangagement" israélien en territoire occupé. Nous savons ce qu'en disent les médias occidentaux mais est-ce la réalité ? Personne ne doute plus du système propagandiste qui sévit de nos jours sous prétexte de "lutter contre le térrorisme".
Deux positions extrêmement intéressantes suivent et donnent de nouvelles données pour la réflexion.

-----------PREMIER ECHANGE QUI AIDE A LA REFLEXION

LE MUR ET SES CONSEQUENCES JURIDIQUES POUR LES GOUVERNEMENTS ET LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Revue d’Etudes Palestiniennes n° 99
Revue Trimestrielle publiée par l’Institut des Etudes Palestiniennes
Institut arabe indépendant à but non lucratif, fondé en 1963 à Beyrouth et dévolu à la documentation et à la recherche scientifique sur les divers aspects de la cause palestinienne et du conflit israélo-arabe.

Extraits retirés et adaptés de l’interview faite à Monique Chemillier-Gendreau, professeur de droit public et de sciences politiques à l’Université Denis-Diderot Paris VII.

La Cour internationale de Justice rendait UN AVIS, le 9 juillet 2004, sur « les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé ». La Cour Internationale de Justice est l’organe judiciaire des Nations-Unies. Elle peut rendre des arrêts et donner des avis consultatifs. Les arrêts ont force obligatoire pour les Etats concernés. Les avis sont dénués de force exécutoire, ont seulement une valeur déclarative.

Dans le cas du Mur, la Cour a décliné les droits et les obligations de chacun. Obligations donc faite à Israël de détruire le mur et de respecter le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.

« Durant la procédure, Israël a tenté de s’opposer à la compétence de la Cour par de multiples arguments. »

« La conclusion à laquelle parvient la Cour, l’illégalité du mur, induit des conséquences pour de très nombreux acteurs : Israël, mais aussi, cela va de soi, la Palestine, mais encore tous les Etats, mais enfin les organisations internationales. »

« Les devoirs qui incombent depuis longtemps à cet Etat sont énumérés minutieusement et l’avis de la Haute Juridiction met le doigt sur les violations caractéristiques, massives et prolongées du Droit International auxquelles se livre Israël et que l’édification du mur renforce… La construction du mur est donc illégale. La Cour ne considère pas que l’argument de la légitime défense ni celui relatif à la sécurité puissent exonérer Israël de ses obligations internationales. »

Règles du Droit International violées par Israël :
- Interdiction du recours à la force et de l’acquisition de territoires par ce moyen (art. 2, $ 4 de la Charte des Nations Unies)
- Le principe du Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes
- L’ensemble du Droit Humanitaire en cas de conflit armé qui s’applique en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza en situation d’occupation militaire
- L’ensemble des Droits de l’Homme

Le tracé du mur inclus les colonies de peuplement et met dans la zone fermée 80% des colons illégalement implantés dans les territoires. 160 000 Palestiniens vivent dans des agglomérations pratiquement encerclées.

Le mur est considéré comme « un fait accompli », donc une annexion de facto. Le mur s’inscrit dans une logique d’occupation militaire entraînant les violations de droits : destructions et réquisitions de propriétés, restrictions importantes de la liberté de circulation des habitants en territoire occupé, répercussions sur la production agricole, répercussions sur les droits à l’alimentation, difficultés d’accès aux services de santé, aux établissements scolaires, à l’approvisionnement en eau, fermeture de 600 négoces, départ contraint de 6 000 à 8 000 personnes.

La Cour rappelle les Droits des Palestiniens :
- Un Droit Collectif, celui à devenir un Etat
- L’ensemble des Droits qui s’appliquent à chacun des membres de ce peuple.
- Insiste sur le Droit des Palestiniens à voir respecter à leur égard les principes du Droit Humanitaire, comme l’ensemble des Droits de l’Homme.

Pour le mur, la Cour parle de réparations pour les personnes concernées (physiques ou morales) à cause des réquisitions et des destructions d’habitations, commerces et exploitations agricoles. Malgré l’avis, le mur continue à être construit. L’illégalité ne peut cesser qu’avec le concours de tous les acteurs.

Trois catégories d’obligations pour les Etats tiers :
- $ 122 « entrave à l’exercice du Droit à l’autodétermination »
- Art. 66 du Statut des Nations-Unies autorise la Palestine à se présenter devant elle, donc la Cour reconnaît qu’il s’agit d’un Etat en puissance.
- $ 78 revient sur la qualification de territoire occupé. « Droit Humanitaire en cas de conflit armé ».
- Multiples et très graves violations ($ 120 et suivants). Respecter les Conventions de Genève ($158). « Obligation faite aux Etats par l’art 146 des Conventions de rechercher et de poursuivre tous les auteurs des violations graves du Droit Humanitaire. ». $ 159 : «… tous les Etats parties…. ont obligation… de faire respecter par Israël le Droit International Humanitaire incorporé dans cette Convention. »

= ) Obligations immédiates des Etats :
« Ne pas prêter aide ou assistance au maintien de la situation créée par cette construction ($159). » Exemple : coopération commerciale, financière, économique, technique ou militaire. Jusqu’à présent, les Etats tiers n’ont pris aucune mesure qui s’impose pour se conformer à l’avis de la Cour.

= ) Obligations pour les organisations internationales :
- L’Organisation des Nations-Unies :Résolution 150-6 du 20 juillet 2004 a été adoptée par l’Assemblée Générale mais elle est dépourvue de moyens d’action. Le Conseil de Sécurité fait la sourde oreille et offre une persistante indulgence à l’égard d’Israël.
- L’Union Européenne : liée à Israël par un accord d’association, surtout commercial. Cet accord est cependant conditionné par l’article 2 sur l’exécution au respect des Droits de l’Homme et de la Démocratie. Ignorée comme condition et ceci jusqu’à présent. Israël bénéficie d’avantages commerciaux importants ainsi que d’une coopération très développée dans les domaines scientifique, technique, culturel… L’article 2 est complètement bafoué.
- L’Organisation Mondiale du Commerce : Fondée sur le principe du libre échange. Mais devrait être assujetti aux obligations de la Charte (article 103 de la Charte). L’OMC devrait cesser tout commerce de biens, de capitaux, de services avec Israël s’il s’agit d’opérations en rapport avec la construction du mur.

----------- DEUXIEME ECHANGE QUI AIDE A LA REFLEXION

L’HERITAGE DE SHARON :
Détruire la Palestine, suite
Tanya Reinhart (La Fabrique Editions)
Professeur à l’Université de Tel-Aviv. Professeur de linguistique à l’Université d’utrecht et à partir de l’automne 2006, Global Distinguished Professor à la New York University. A déjà publié en 2002 « Détruire la Palestine, ou comment terminer la guerre de 1948 (La Fabrique Editions)

A travers toutes les informations et surtout les révélations bouleversantes voire suffocantes de cette intellectuelle concernant la situation catastrophique des Palestiniens et de la politique et des actions provocantes, humiliantes et immorales d’Israël, je ne peux que prendre un chapitre à l’intérieur de cette richesse combative pour le respect des Droits de l’Homme. Suit une explication adaptée de ma part. J’encourage vivement à lire le livre.

Le monde entier a suivi l’évacuation des Colons et la joie des Palestiniens. Mais il y a eu très peu de suivi quant à l’après évacuation, en fait on aurait pu y voir le remplacement d’une force d’occupation par une autre. Le plan de désengagement insistait sur la continuité du contrôle militaire de façon totale sur la bande de Gaza. Officiellement, ce serait sous forme de coopération avec des fonctionnaires de l’Autorité palestinienne que le point de passage serait contrôlé.

On décida le 8 août 2005, à la suite d’une réunion ministérielle sur la sécurité, qu’un nouveau terminal serait construit à Kerem Shalom, près de la Bande de Gaza, à la frontière entre Israël et l’Egypte. On prétexta la crainte de trafics d’armes et de mouvements terroristes mais en fait, le seul but était de contrôler la population en bloquant les importations, les exportations et ainsi de faire main basse sur toute l’économie. Cela fait des années qu’Israël s’acharne à détruire toute possibilité d’indépendance économique pour les habitants de la Bande de Gaza et en a fait l’une des populations les plus pauvres du monde. Son but final est que l’effondrement de la société gaziote amènerait les Palestiniens à accepter leur état de prisonniers.

Les concessions sous pressions internationales, se faisaient minimes. Israël acceptait le franchissement de la frontière pour les personnes seulement, les marchandises, et véhicules doivent passer par le poste israélien. Les personnes doivent être en possession de cartes d’identités spéciales. Pour les autres « exceptionnellement, les personnes de catégories agréées, après notification auprès du gouvernement israélien… ». L’entrée, après tous ces dispositifs plus des caméras de surveillance, reste encore sous contrôle israélien. « Depuis le début du soulèvement palestinien, Israël limitait sévèrement le passage de volontaires internationaux et de membres d’ONG…. ». L’accord établit marquait la fin des pressions américaines et des sanctions. « Israël a été réintégré dans le groupe des pays participant au programme de développement de l’avion de combat de la prochaine génération, le F-35 Joint Strike Fighter. »

L’économie de la Bande de Gaza dépend de ses connexions avec la Cisjordanie. L’accord signé le 15 novembre « Israël permettrait le passage de convois pour faciliter le transit des personnes et des marchandises… » Les engagements signés par Israël ne valent rien sans pression internationale. Sharon soufflait le chaud et le froid. On gela d’abord les convois, vers le 15 décembre, on accepta de les laisser passer, puis le lendemain on supprima le tout en invoquant la sécurité. Le 15 janvier 2006, date où l’on autorisait la circulation des marchandises, aucun écho, surtout pas dans les médias internationaux. Les Etats-Unis étaient satisfaits du démantèlement des colonies, ils avaient besoin de donner des gages à l’opinion internationale pour continuer leur oeuvre en Irak et avec l’Iran. Les médias et dirigeants occidentaux étaient euphoriques.

Israël avait désormais les mains libres en matière de provocations et de représailles, s’attaquant par exemple à une école prétextant que c’était un bâtiment de cache d’armes, en poursuivant ses assassinats ciblés sur toutes les organisations militantes, en instaurant des « zones de sécurité », les opérations aériennes visant l’ensemble de la population. Est cité l’exemple de vols d’avions à basse altitude au-dessus de la vitesse du son entraînant des dégâts et cela nuit et jour faisant paniquer les enfants sur le chemin de l’école ou la nuit chez eux. Ils sont constamment terrorisés.

« D’après le Ministère Palestinien de la Santé, les bangs supersoniques ont entraîné des fausses couches et des accidents cardiaques. Les Nations-Unies ont demandé l’arrêt de ce procédé qui provoque des accès de panique chez les enfants. Les ondes de choc ont en outre provoqué des dégâts à des bâtiments et réduit en miettes des milliers de fenêtres. ». Les Etats-Unis soutenant radicalement Israël dans ses actions « Nous comprenons la situation où se trouve Israël… et nous comprenons aussi le Droit d’Israël à se défendre. ». Les Européens étaient d’accord « La Présidence anglaise de l’Union européenne reconnaît le Droit d’Israël à l’autodéfense, mais appelle Israël à agir avec modération. »

Le 4 janvier 2006, accident cérébral de Sharon, ses successeurs continuèrent son œuvre : emprisonner les Palestiniens, les bombarder, les priver de leurs moyens de subsistance, confisquer leurs terres en Cisjordanie et continuer à passer dans l’Occident pour des pacifistes. Israël s’opposait constamment à la tenue d’élections palestiniennes sous prétexte de la participation du Hamas. Les élections se déroulèrent finalement le 25 janvier 2006 avec une participation d’environ 75%. Le Hamas remportant 74 sièges sur 132. Le Fatah arrivait avec 45 sièges, les partis de la gauche laïque démocratique avec 9 sièges. L’opinion israélienne à 48% acceptait un gouvernement palestinien dirigé par le Hamas. Le gouvernement israélien ignora ces chiffres et s’attaqua violemment au Hamas. « Des officiels israéliens ont battu le tambour pour obtenir le boycott international du Hamas et pour instaurer des conditions à toute discussion avec un gouvernement auquel le Hamas participerait ou qui serait conduit par lui. ». Les Etats-Unis et l’Europe acceptèrent.

Le Hamas gagnant, cela surprenait fortement car la société palestinienne est essentiellement laïque. « Le Hamas dans les municipalités et les conseils locaux qu’il dirige, a montré qu’il était davantage au service du peuple, plus impartial et plus présent que la vieille garde des notables et les directions locales affiliées au Fatah. »

« La première Intifada était une résistance populaire, organisée et dirigée par des comités locaux de villes et de villages. Mais quand Arafat et les siens sont revenus d’exil, ils ont détruit cette base populaire et l’ont remplacée par un système de contrôle central appuyé sur des services de sécurité travaillant en collaboration avec les Israéliens…. Au fil du temps, à partir de 1993, ce système a abouti à une corruption de république bananière. ». En 1994, un accord fut signé entre Israël et les Palestiniens garantissant à Israël un contrôle total sur tous les domaines de l’économie palestinienne (importations et exportations). La seule activité possible pour les Palestiniens était la Main-d’œuvre.

Mohammed Rashid (millionnaire Kurde) conseiller d’Arafat, avait négocié le versement sur un compte privé avec signature d’Arafat et de lui-même des taxes collectées par Israël. Ce fut fait avec la complicité d’anciens des Services de Sécurité Israéliens. Yosef Ginosar était l’intermédiaire et ancien Chef du Département en charge de la Torture des prisonniers palestiniens. Yosef Antwerg qui est impliqué est actuellement candidat au poste de directeur de l’Administration des Territoires Occupés, chargée de la confiscation de la terre palestinienne.

L’Autorité palestinienne appliquait les consignes israéliennes. Une partie des forces de sécurité collaborait directement avec les Israéliens, surtout la Sécurité Préventive avec Mohammed Dahlan à Gaza et Jibril Rajouben en Cisjordanie. Ces forces étaient entraînées par la CIA et travaillaient avec la Sécurité israélienne, y compris pour les assassinats de militants du Hamas. La majorité des électeurs palestiniens préféraient voter pour un parti qui n’a jamais collaboré. C’est une perte inévitable pour Israël. Avant, elle pouvait manipuler, diriger, contrôler les dirigeants palestiniens, maintenant c’est révolu. C’était le bon vieux temps depuis 1993 et les Accords d’Oslo. La réaction israélienne, américaine et européenne fut de vite oublier les conditions démocratiques des élections, l’Occident décida d’étrangler économiquement les Palestiniens en guise de punition.

Le monde occidental imposa au Hamas trois conditions pour éviter les punitions collectives : que le Hamas reconnaisse Israël, l’engagement dans le respect des accord existants avec Israël et le renoncement à la violence. La réponse d’Ismaïl Haniyieh, premier ministre du Hamas :
« Nous sommes surpris que l’on cherche à nos imposer de telles conditions. Pourquoi ne les imposent-ils pas à Israël ? Est-ce qu’Israël respecte les accords ?…. Quel Israël devons-nous reconnaître ? Celui de 1917, celui de 1936, celui de 1948, celui de 1956 ou celui de 1967 ? Quelles frontières et quel Israël ? Israël doit d’abord reconnaître l’Etat palestinien et ses frontières, et ensuite nous saurons de quoi on parle. »

Israël fait tout pour que l’on ne reconnaisse pas le Hamas, son arme favorite est l’exploitation de l’islamphobie réapparue aux Etats-Unis au début de l’année 2006. Les Services de Sécurité israéliens investissent les médias occidentaux avec des rapports sur le Hamas, l’Iran et la Syrie. On y parle de menace islamique globale. Le 3 février, le Pentagone publie l’édition 2006 de la Quadriennal Defense Review sur la « longue guerre » qui dépasse l’Irak et l’Afghanistan et « oblige les Etats-Unis à adopter des méthodes non conventionnelles et indirectes. »

On préconise des attaques dans plusieurs endroits, cela doit être fait en collaboration avec les alliés et les partenaires. « Dans cette guerre, les ennemis ne sont pas des forces militaires traditionnelles mais plutôt des réseaux terroristes dispersés qui se servent de l’Islam pour mener des visées politiques radicales…. Ils utilisent la terreur, la propagande et la violence aveugle avec pour dessein de soumettre le monde musulman à une tyrannie théocratique radicale, tout en cherchant à perpétuer le conflit avec les Etats-Unis, leurs alliés et leurs partenaires. »

Depuis la première Guerre du Golfe en 1991, la sympathie envers Israël n’a jamais été aussi forte aux Etats-Unis. 78% des Américains ont une opinion négative de l’Autorité palestinienne. Israël a les mains totalement libres dans ces conditions. Le 26 février Israël annonça le blocage des taxes et droits de douane perçus sur les importations palestiniennes, ce qui est totalement illégal. Israël cherche à l’asphyxie complète de l’économie palestinienne qui entraînera l’écroulement du gouvernement.

Journaliste Indépendante


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