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UNE PENSEE REELLE QUI DURE : AU COEUR DU PROBLEME EST ISRAEL

Anonyme, Miércoles, Mayo 17, 2006 - 03:33

RUBY BIRD

Nous sommes toujours confrontés aux mêmes images et idées. Que devons-nous penser concernant le "Conflit israélo-palestinien" ? Une approche en est faite dans ce qui suit avec deux versions différentes et proches à la fois.

-----------PREMIER ECHANGE D'IDEES

Revue d’Etudes Palestiniennes n° 99 ( Printemps 2006)
Revue Trimestrielle publiée par l’Institut des Etudes Palestiniennes. Institut arabe indépendant à but non lucratif, fondé en 1963 à Beyrouth et dévolu à la documentation et à la recherche scientifique sur les divers aspects de la cause palestinienne et du conflit israélo-arabe.

PLAIDOIRIE CONTRE UN ETAT JUIF EN PALESTINE par Albert HOUARI

Albert Houari (1915-1993) fut l’un des plus éminents historiens du Moyen-Orient. Il écrivit plusieurs livres. Il fut directeur de recherches au Bureau arabe à Jérusalem. En 1946, il fut l’un des quatre Arabes (+Jamal Husseini, Awni Abdel Hadi, Ahmad Choukeiri) à s’exprimer devant la Commission d’enquête anglo-américaine, chargée d’étudier le problème de la Palestine. On tenait compte de la situation des réfugiés juifs en Europe. La déclaration orale devant cette Commission fut la dernière côté arabe. Sous le titre « Public Hearings before the Anglo-American Committee of Inquiry », Jerusalem, 25th March 1946.

Suit quelques brefs extraits et il est recommandé de lire la totalité, c’est extrêmement instructif

« … sur l’opposition inaltérable de la Nation arabe au projet d’imposer un Etat juif sur son sol. Cette opposition est fondée sur l’inébranlable conviction de nos droits inaliénables et sur l’injustice qu’il y a à imposer des immigrants à une population établie depuis longtemps, cela sans qu’on la consulte, contre son avis et sa volonté, connue et exprimée… Le peuple arabe, s’exprimant par la voix de ses dirigeants, a sans cesse affirmé que la seule solution juste et viable au problème de la Palestine est la Constitution de la Palestine, le plus tôt possible, en Etat indépendant, avec sa majorité arabe, mais avec les pleins droits pour les citoyens juifs… »

« … Il a été clairement formulé devant cette Commission que ce que les sionistes veulent, c’est un Etat et rien d’autre. Je fais référence à la réponse de M. Ben Gourion lorsqu’on lui a demandé s’il sauverait la vie de 100 000 Juifs allemands au prix de sa renonciation à son idéal d’Etat juif et qui a répondu « non » »

« … il est évident que la création d’un Etat juif sur une partie de la Palestine ne satisferait pas la grande majorité des sionistes qui veulent au moins une domination politique sur toute la Palestine…. Le sionisme porte en lui une force dynamique qui, si elle n’est pas maîtrisée maintenant, le conduira à la destruction (du monde arabe environnant)… »

« … Lorsqu’il a témoigné devant vous, le Docteur Magnes a fait certaines déclarations concernant un accord qui aurait été passé entre des dirigeants arabes et des dirigeants juifs en 1936… au nom de tous les responsables arabes dans ce pays, je tiens à nier catégoriquement qu’un accord de la sorte ait jamais été signé entre le Docteur Magnes et qui que ce soit qui pourrait être considéré comme un dirigeant arabe en Palestine… »

« … si ses projets étaient réalisés, le Docteur Magnes et ses partisans seraient satisfaits, peut-être, mais la grande majorité des sionistes ne le seraient pas. Si un Etat binational était créé… Le Docteur Magnes serait la première victime du sionisme politique. »

« Encore une fois, les Arabes ne comprennent pas de quel droit la Grande-Bretagne et les Etats-Unis exigent d’eux qu’ils fassent les plus gros frais de la résolution du problème des réfugiés (de la guerre). La culpabilité d’avoir créé ce problème n’incombe pas aux Arabes, mais aux Européens… Au cours des derniers mois, j’ai vu qu’il était question dans plusieurs journaux de diverses motions et résolutions présentées au Congrès américain, demandant que les portes de la Palestine soient ouvertes aux Juifs, ou que les portes des Etats-Unis soient fermées aux immigrants, mais je ne me souviens pas d’avoir lu que l’on essayait sérieusement d’ouvrir les portes de l’Amérique aux réfugiés. »

« Je dois vous rappeler ce qui s’est passé en 1939 à la parution du Livre Blanc, qui disait que l’autonomie serait instaurée dans un délai de 5 ans, mais que dans l’intervalle 75 000 immigrants seraient introduits dans le pays. Les 5 ans sont écoulés, et même davantage, et plus de 75 000 immigrants sont arrivés et il n’y a pas plus d’autonomie pour ce pays qu’auparavant… qui sait si après un nouveau délai de 5 ans on ne va pas demander aux Arabes d’accepter encore autre chose, et si cela s’arrêtera un jour ? »

« Les Arabes ne doivent pas oublier qu’au cours des dernières années, des responsables sionistes ont sérieusement évoqué l’évacuation de la population arabe, ou d’une partie de celle-ci, dans d’autres régions du monde arabe…. Il faut encore insister sur le fait que ce que les sionistes veulent est un Etat, dominer politiquement, et qu’ils sont donc prêts à tout pour y parvenir. Tout le reste n’est que stratégie politique…. Mais s’ils ne peuvent obtenir un Etat et la domination politique par le biais de l’obtention d’une majorité, ils essaieront d’y parvenir par d’autres moyens, soit par la force, soit en s’assurant d’une domination artificielle soutenue de l’extérieur. »

« En réalité, les positions des Arabes ne sont pas extrémistes, mais conciliantes… L’immigration leur a été imposée contre leur volonté et sans leur consentement…. Ils déclarent vouloir former une véritable communauté avec leurs concitoyens juifs de Palestine, pour se lancer dans la dangereuse expérience de la cohabitation entre des peuples d’ethnies et d’idéaux différents. La générosité de cette offre ne devrait pas être sous-estimée. Si ce n’est pas un compromis, qu’est-ce que c’est ? »

« …on pourrait se demander ce que les Juifs peuvent espérer sous une autorité arabe dans un Etat palestinien indépendant et de caractère arabe… les Juifs pourraient compter sur de pleins droits civiques et politiques, le contrôle de leurs propres affaires communautaires, une autonomie municipale dans les secteurs où ils sont regroupés, l’usage de l’hébreu comme seconde langue officielle dans ces secteurs, et une représentation suffisante dans l’administration. »

« Si cette communauté a un caractère arabe, si l’Etat palestinien est un Etat arabe, ce n’est pas en raison de préjugés raciaux ou de fanatisme, mais en raison de deux faits incontournables : premièrement la population autochtone de la Palestine est arabe et deuxièmement la Palestine, géographiquement et historiquement, fait intrinsèquement partie du monde arabe. »

« La véritable antithèse se situe entre le bon vouloir et la force : soit les Juifs souhaitent vivre en Palestine avec le bon vouloir des Arabes, ou bien ils veulent compter sur la force, la leur ou celle des autres… Il n’est pas humiliant pour les Juifs de reconnaître qu’ils ont besoin d’avoir de bonnes relations, normales, avec les Arabes… »

« Il y a deux alternatives : soit les organisations côté juif bluffent, et il serait alors préférable d’arrêter leur bluff avant qu’il ne devienne réalité, soit elles ne bluffent pas, alors il serait préférable que le règlement de compte ait lieu maintenant plutôt que dans quelques années. Jour après jour, l’Agence juive et ses filiales se renforcent, et il devient de plus en plus difficile de les déloger de leur position…. L’Agence se prépare à prendre le pouvoir… »

« La Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont une certaine tendance à voir le problème en termes de conflit entre deux races et deux nationalismes, et de présenter les Gouvernements britannique et américain en pacificateurs impartiaux et en juges qui ne seraient absolument pas impliqués dans le conflit, mais qui tiendraient à l’écart les deux protagonistes et rendraient la justice entre eux… Elles ne sont pas seulement des juges, elles sont aussi des acteurs de la tragédie… »

« En conclusion, je voudrais insister sur ce qu’il ne faut jamais perdre de vue : nous ne sommes pas en face d’un problème politique ou économique au sens étroit, mais qu’il s’agit finalement et indiscutablement d’un problème moral. D’un problème de droit et de justice. Et plus que tout, ce qui sera fait ou pas en Palestine affectera profondément la structure des relations morales entre les Arabes, les Juifs et l’Occident. »

« Aucun sioniste honnête ne peut nier que les Juifs ont de tous temps été bien traités dans le monde arabe… Ils furent intégrés à la communauté arabe et l’arabe devint leur langue… S’il y a des tensions en plusieurs endroits du monde arabe, si les relations ne sont plus aussi bonnes que par le passé, aussi bonnes que nous aimerions tous qu’elles soient, c’est entièrement dû à la politique sioniste. »

« … la relation entre les Juifs et le monde des Gentils … le sionisme n’implique-t-il pas, en fait, la perte d’espoir en l’Europe et en la démocratie européenne ? N’est-il pas un rejet de l’Europe et de tout ce qu’elle signifie ?… Il me semble que si les sionistes revenaient en Palestine et réaliseraient leur rêve d’Etat juif, l’inimitié dont ils souffrent, et tout ce que cela implique dans leurs rapports avec les autres, changerait certes de forme, mais pas forcément pour le meilleur. »

« … les relations entre les Arabes et l’Occident… Il me semble évident que la principale tâche des Arabes, aujourd’hui, est d’accepter la civilisation occidentale et le nouveau monde occidentalisé qui est en train de naître…. Cependant, l’attitude que les Arabes adopteront vis-à-vis de l’Occident ne dépend pas entièrement des Arabes eux-mêmes ; elle dépend très largement de l’attitude que l’Occident adoptera vis-à-vis d’eux. »

« Pour les Arabes, le sionisme est devenu une façon de tester les intentions occidentales, et aussi longtemps que le préjudice, l’intolérable préjudice qu’est le sionisme, existera, il sera impossible aux Arabes d’établir avec le reste du monde cette relation de tolérance et de respect, de confiance et de coopération, de vivre en paix avec eux-mêmes et avec leurs voisins. »

-----------DEUXIEME ECHANGE D'IDEES

ISRAEL, PALESTINE. L’EGALITE OU RIEN (La Fabrique Editions)
EDWARD SAID
Mort en 2003 après 10 ans de lutte contre la leucémie. L’intellectuel arabe le plus célèbre au monde. Il provoqua la création d’une sous-discipline universitaire en publiant un livre polémique « L’ORIENTALISME ». Il y étudiait comment la pensée et la littérature européennes modernes se sont appropriées l’Orient. Il est considéré comme l’un des théoriciens les plus influents de la fin du 20ème siècle. Il a beaucoup commenté la crise du Moyen-Orient et était l’avocat par excellence de la Cause Palestinienne. Il critiquait sévèrement l’Occident et son incapacité à comprendre l’humiliation des Palestiniens. Il publia plusieurs ouvrages, dont en 1993 « CULTURE ET IMPERIALISME » et en 2004 « D’OSLO A L’IRAK ».

Suivent quelques brefs passages provenant d’essais constituant des chroniques presque tous destinés à la presse arabe. Ils sont très éloquents et engagent à lire plus.

= ) GUERRE AU « TERRORISME ISLAMIQUE » (écrit en mars 1996)
« En 1926, à un moment de grande tension en Inde, Edward Thompson, missionnaire et intellectuel anglais… publiait « LE REVERS DE LA MEDAILLE », un petit livre critiquant sévèrement la politique coloniale des Anglais… La plupart des historiens anglais décrivaient par exemple la fameuse « mutinerie » de 1857 comme une attaque sauvage, un acte de terrorisme barbare contre des femmes et des enfants sans défense, commis par des hordes envers lesquelles la seule réponse était la force. Thompson montrait que pour les Indiens, la « mutinerie » représentait un épisode de leur lutte contre les Anglais provoqué par des années de colonisation brutale, de discrimination raciste et de répression de toute velléité d’indépendance. »

« Tuons les Arabes » est un refrain que l’on a souvent entendu, comme on criait « tuez les Indiens » en 1857. »

« Le comble de la mauvaise foi a été atteint dans la comédie du sommet de Charm El-Cheikh, pure manœuvre électorale pour Clinton et Pérès. On a vu Israël et les Etats-Unis se draper dans le manteau de la morale, se féliciter réciproquement,…Israël et les Etats-Unis utilisent délibérément l’arme des médias, la guerre psychologique pour monter une campagne contre « l’intégrisme islamique » comme agent du terrorisme. Depuis l’écoulement de l’Union soviétique, une recherche est en cours aux Etats-Unis pour trouver et désigner un nouvel ennemi officiel. Cette recherche a abouti à faire de « l’Islam » un ennemi sur mesure. »

« Mais il faut voir le contexte, la longue histoire de l’impérialisme occidental dans le monde arabe, l’agression permanente contre sa culture et ses traditions, devenue un standard du discours académique et populaire, le mépris avec lequel sont traitées les aspirations des musulmans et en particulier des Arabes. »

« Dans les années 1970 c’était un leitmotiv de la diplomatie israélienne que de faire l’amalgame entre Palestinien et terroriste. Maintenant, avec le même calcul, Israël et les Etats-Unis font de l’intégrisme islamique -souvent condensé en Islam tout court –l’ennemi de la paix, de la démocratie et de la civilisation occidentale. »

« Ce qu’ils veulent, c’est un monde islamique et arabe soumis et résigné… Le dialogue n’est pas possible puisqu’on sous-entend qu’Arabes et musulmans sont des délinquants potentiels. C’est seulement quand ils sont totalement conformes à ce qu’on attend d’eux, quand ils parlent le même langage qu’Israël et les Etats-Unis, quand ils appliquent les mesures qu’on leur dicte, qu’ils peuvent espérer être tenus pour « normaux » »

« Les preuves de cette stratégie sont flagrantes. La menace islamique est devenue un thème de prédilection pour les médias, les séminaires, les symposiums et autres centres d’études ou de recherches. Au cinéma, à la télévision, dans la fiction comme dans les documentaires, on entend jouer l’air de la menace. »

« Le résultat de toutes ces entreprises est qu’Islam est devenu synonyme d’intégrisme et de terrorisme… Le mot d’Islam finit par désigner quelque chose d’irrationnel et d’effrayant… Cette stratégie israélo-américaine transforme les gouvernements arabes en collaborateurs dans une lutte contre une partie sans cesse croissante de leurs propres peuples. Sans mémoire, sans passé, nous n’aurons plus que le choix de nous couler dans le moule américain ou bien de rester dehors, dépouillés de tout sauf de l’identité intégriste-terroriste. Soumis à l’intimidation, au boycott, et pourquoi pas, à l’extermination. »

« La paix, le dialogue ne peuvent se concevoir qu’entre égaux. Or le monde arabe n’a jamais été plus faible et plus médiocrement gouverné. Nous n’avons ni institution, ni science, ni coordination, ni contre-stratégie. Le peuple est découragé ou indifférent. »

= ) SE SOUVENIR DE DEIR YASSIN ( écrit en avril 1997)
« J’ai quitté la Palestine avec mes parents et mes sœurs en décembre 1947… J’avais 12 ans à l’époque mais je me souviens qu’on ne me disait pas grand chose et que je ne comprenais pas la vraie nature de la catastrophe qui nous était arrivée. Je ne suis même pas sûr d’avoir eu conscience d’appartenir à un peuple précis. »

« Mon oncle et sa fille étaient à 4 kilomètres de Deir Yassin au moment du massacre (le 9 avril 1948). Ils avaient entendu les récits horrifiés de ce qui s’était passé, 250 hommes, femmes et enfants assassinés de sang froid par « les Juifs », comme tout le monde disait alors. Dans ma mémoire, plus que tout autre événement de cette période sombre, c’est Deir Yassin qui émerge, les viols, les enfants égorgés, les femmes éventrées, toute cette horreur faite pour frapper l’imagination, cette horreur gratuite infligée à des Palestiniens dont le seul crime avait été de se trouver là… »

« Or aujourd’hui, grâce aux recherches de l’historien israélien Benny Morris, nous savons que non seulement les forces régulières de la Haganah ont participé à l’opération, mais aussi que Deir Yassin faisait partie d’un plan d’ensemble destiné à vider la Palestine de sa population arabe. »

« …« Deir Yassin a été « l’événement que a eu le plus d’effet, au cours de la guerre, pour précipiter la fuite des villageois hors de Palestine" ». Ce n’est pas seulement les « villageois arabes » qui fuyaient pour cette raison et d’autres semblables, c’étaient 800 000 personnes, les deux tiers de la population palestinienne. »

= ) 50 ANS DE DEPOSSESSION (écrit en mai 1998)
« Aux Etats-Unis, la célébration des 50 ans d’Israël a projeté une image qui n’avait plus cours depuis l’Intifada (1987-1992) : celle d’un pays de pionniers, un asile et un espoir pour les survivants de l’Holocauste, un havre de lumière et de liberté dans un océan de fanatisme arabe. »

« Que les Américains aient réussi à célébrer cet anniversaire sans faire allusion aux Palestiniens rend compte du degré de falsification et lavage de cerveau. L’équation est simple : si l’on n’en parle pas, c’est qu’ils n’existent pas. »

« En 1948, 800 000 Palestiniens ont été expulsés de leur pays (ils sont maintenant 4 millions). Ceux qui sont restés, environ 120 000 (qui sont maintenant 1 million, c’est-à-dire le cinquième de la population d’Israël), ne sont pas des citoyens à part entière. Israël est le seul Etat au monde qui n’est pas l’Etat de tous ses citoyens mais l’Etat de tous les Juifs., qui ont par conséquent des droits que les non-juifs n’ont pas. Israël n’a pas de Constitution mais des lois fondamentales dont l’un, la Loi du Retour, stipule que tout Juif d’où qu’il vienne a le droit d’immigrer en Israël et d’y acquérir de la terre, droit qui n’est pas reconnu aux Palestiniens nés dans le pays. Les 9/1O de la terre sont décrétés « terre juive », ce qui veut dire qu’un non-juif ne peut ni l’acheter, ni la vendre, ni la louer (rappelons qu’avant 1948 la communauté juive détenait 6% du territoire). »

« De 1948 à 1966, les Palestiniens d’Israël ont été régis par la loi militaire;… l’Etat…. établissait un régime destiné à maintenir la minorité palestinienne dans un état d’infériorité et de discrimination. »

« La section concernant les « Discriminations dans la conduite des tribunaux israéliens »… le rapport indique que ces tribunaux ont rendu des arrêts progressistes et raisonnables sur des affaires concernant les droits des femmes, les homosexuels, les handicapés… mais que depuis 1948 ils ont rejeté tous les cas relatifs à l’égalité des droits pour les citoyens arabes et n’ont jamais fait une seule déclaration sur la protection des droits de la minorité arabe. »

« Après 1948, la politique envers les Palestiniens s’est constamment fondée sur l’espoir que cette communauté allait disparaître ou au moins devenir politiquement négligeable. »

= ) VIEILLES IDEES ET NOUVELLE HISTOIRE (écrit en mai 1998)
« Ce qui est intéressant, c’est la contradiction -frisant la schizophrénie par moments – dans le discours des nouveaux historiens israéliens… »

« S’appuyant sur les archives de la Haganah et sur des documents sionistes il (Benny Morris) a établi de façon certaine que l’exode des Palestiniens en 1948 a été le résultat d’une politique délibérée de « transfert » approuvée par Ben Gourion, qui impliquait de chasser la population arabe, de brûler les villages, de confisquer la terre et les maisons. Mais à la fin du livre, Morris paraît curieusement gêné d’aller au bout des conclusions impliquées par son travail. Au lieu d’écrire carrément que les Palestiniens ont été chassés, il dit qu’une partie a été chassée par les forces sionistes, et qu’une autre partie a « quitté » le pays à cause de la guerre. »

« Depuis 1993, on voit les plus éclairés, les plus libéraux des politiciens (y compris les travaillistes de gauche du Meretz) prêts à vivre dans la schizophrénie décrite plus haut : oui, nous voulons la paix avec les Palestiniens, mais non, nous n’avons rien fait de mal en 1948. »

« Du côté palestinien, il faut faire notre autocritique : nous n’avons pas entrepris l’exploration de notre propre histoire, de nos mythes, de notre vision patriarcale de la nation. »

« Qu’en est-il des conflits entre les grandes familles, du fait que traditionnellement nos dirigeants ne sont pas élus démocratiquement, que nous semblons reproduire à chaque génération la corruption et la médiocrité ? Ce sont là des questions essentielles, que nous ne pouvons plus laisser de côté pour des raisons de sécurité ou d’unité nationale. »

= ) RAISONS DE SE SOUVENIR ET RAISONS D’OUBLIER (écrit en octobre 1998)
« Le sociologue israélien Yehuda Elkana a écrit il y a quelques années un remarquable essai sur l’importance de l’oubli… Il était clair qu’il faisait référence à l’attitude des Israéliens envers les Arabes et envers les Palestiniens en particulier, qu’il est absurde de prendre pour les acteurs d’un retour de l’antisémitisme historique… son raisonnement s’appuie sur les avantages gagnés par Israël –sa puissance militaire, économique et politique par rapport à ses voisins et aux Palestiniens- si assurés désormais qu’on ne peut plus soutenir que le pays est sans défense, aussi vulnérable que l’étaient les Juifs au temps de l’Holocauste. »

« A la différence des Juifs, nous sommes encore un peuple errant et dépouillé… Dans son malheureux petit discours à la Maison Blanche lors de la cérémonie de 1993, Yasser Arafat n’a fait aucune allusion au passé, se bornant à remercier Israël et les Etats-Unis pour leurs bontés, performance absolument nulle, empreinte de basse servilité. »

« Sharon, faut-il le rappeler, est responsable (« indirectement » selon le tribunal israélien à l’époque) des massacres de Sabra & Chatila,… La liste de ses crimes contre les civils palestiniens est pourtant longue. Il est directement responsable de la « pacification » de Gaza en 1971, où de nombreux civils ont été tués ou jetés en prison, des maisons démollies et toute la zone transformée en une vaste prison. A la tête de la Force 101 il a perpétué la tradition -qu’il avait contribué à créer- de persécution des civils arabes. Sharon se vante sans cesse qu’Israël est capable d’envahir et de détruire n’importe quel pays arabe. Toute sa carrière s’est déroulée sous le signe de l’arrogance et de la brutalité. »

« Un homme qui encourage ouvertement les implantations de colonies et qui s’est implanté lui-même avec son énorme bedaine en plein milieu de la Jérusalem arabe, dans sa « maison » gardée militairement, avec le drapeau israélien flottant sur le toit par provocation. Un homme dont la haine et le mépris pour les Palestiniens sont sans égal en Israël aujourd’hui… »

Journaliste Indépendante


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