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Défendons le droit à l'autodétermination des nations autochtones!

Eric Smith, Domingo, Abril 23, 2006 - 22:02

Arsenal-express

L'intervention policière ratée de la police provinciale ontarienne, qui a tenté sans succès de déloger des membres des Six-Nations autochtones qui s'opposent à l'implantation d'un projet immobilier haut de gamme sur des terres qu'elles n'ont jamais cédées à qui que ce soit, a rappelé bien des mauvais souvenirs aux réactionnaires et aux oppresseurs de tous poils. Surtout, elle est venue remettre au premier plan de l'actualité politique une question on ne peut plus centrale pour la bourgeoisie impérialiste canadienne: celle du contrôle du territoire, par opposition aux revendications historiques légitimes des peuples autochtones.

Depuis près de deux mois, des membres de la communauté des Six-Nations ont dressé un camp sur le terrain à l'entrée du projet immobilier Douglas Creek Estates, non loin de Hamilton, où la compagnie Henco Industries souhaite construire une subdivision de 70 lots. Le promoteur prétend exercer un droit sur des terres qui ont été formellement reconnues par la Couronne comme un territoire des Six-Nations en 1784 et sur lesquelles le conseil de bande a inscrit une revendication officielle en 1987. Celle-ci fait toujours (en principe) l'objet de négociations avec le gouvernement fédéral.

Il y a quelques semaines, Henco Industries a obtenu une injonction de la Cour provinciale, en vigueur à compter du 23 mars, pour forcer les occupantes et occupants à quitter les lieux. Le juge qui a entendu la cause a refusé de considérer les revendications territoriales qui sont au cœur de l'affaire, se contentant d'appliquer la loi de l'État impérialiste canadien, de manière implacable. Pour le juge, le 23 mars devait marquer le début des travaux de construction.

Ce jour-là, des centaines de membres des Six-Nations se sont donc rassemblés pour empêcher les équipes de construction d'entrer sur le chantier. Devant l'ampleur de la mobilisation populaire et en particulier devant le barrage dressé par une cinquantaine de femmes, la police n'a pas osé intervenir. L'occupation s'est donc poursuivie, et ce n'est finalement que jeudi de cette semaine que la police a décidé d'intervenir pour déloger les manifestants. Peu nombreux, ceux-ci ont d'abord été surpris par l'arrivée imprévue de dizaines d'agents de police. Sauf que très rapidement, des renforts sont arrivés et les flics ont été vivement refoulés.

Les manifestants ont alors érigé quelques barricades. Des actions de solidarité ont également été mises en branle un peu partout, en Ontario et au Québec. Ce fut le cas notamment à Belleville, à une centaine de kilomètres à l'est de Toronto, où des membres de la nation mohawk ont entrepris un blocus de la voie ferrée la plus passante au Canada, qui relie Toronto à Montréal. Les Mohawks de Kahnawake, près de Montréal, ont quant à eux suspendu quelques drapeaux de la Société des Warriors sur le Pont Mercier, ce qui a entraîné la fermeture du pont pour une vingtaine de minutes.

Il n'en fallait évidemment pas plus pour que la cohorte de ceux et celles -- Ontariens, Québécois, francophones ou anglophones -- qui compensent leur propre impuissance à lutter contre l'oppression et l'exploitation en se livrant à du "Native bashing", reprennent du service. Pour ces gens, il est parfaitement acceptable que des peuples entiers aient été l'objet d'un véritable génocide et qu'on les ait dépossédé de leurs territoires; mais il est carrément inacceptable que notre petit train-train quotidien soit perturbé pendant quelques heures (le transport ferroviaire entre Toronto et Montréal), voire même quelques minutes (dans le cas du Pont Mercier).

La poignée d'adolescents qui sont allés brandir un drapeau canadien au nez des résistantes et résistants autochtones hier après-midi près de Caledonia souffrent de la même maladie qui a jadis conduit des centaines de personnes à Ville LaSalle à lapider un groupe d'aînéEs qui quittaient la réserve de Kahnawake, aux cris de "Le Québec aux Québécois!". Cette maladie, nous, maoïstes, l'appelons le chauvinisme de grande nation. Il s'agit d'un véritable poison qui empêche les prolétaires de s'unir, avec l'ensemble des oppriméEs, pour combattre un ennemi commun: la bourgeoisie impérialiste canadienne.

Les membres des Six-Nations continuent leur occupation pour défendre leurs droits territoriaux: la police provinciale semble pour l'instant s'être résignée à ce que l'occupation se poursuive. Pendant ce temps, les représentants autochtones tentent de négocier avec les autorités provinciales et fédérales, pour trouver une solution qui respecte leurs droits fondamentaux.

Partout à travers le pays, nous devons nous dissocier de ce que "notre" bourgeoisie prétendra faire en notre nom, et soutenir le droit à l'autodétermination des peuples autochtones.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 96, le 23 avril 2006.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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