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L'HISTOIRE DE LA MISERE DU PEUPLE DE PALESTINEAnonyme, Viernes, Abril 21, 2006 - 06:56
RUBY BIRD
DEUXIEME PARTIE En 1938, la majorité du pays est sous le contrôle des « gangs ». S’appuyant sur un élan de solidarité politique et matérielle des peuples arabes, le mouvement gagne une ampleur telle qu’il prend parfois, dès le mois d’août 1938, le contrôle des villes. En octobre 1938, des milliers de soldats britanniques « réoccupent » 758 villages. Le camp palestinien a subi un grave revers, mais il garde la capacité d’une relance du soulèvement. Il opte pour une stratégie d’attente. L’Indépendance implique une rupture définitivement avec Londres. Les lois d’exception, les couvre-feux, les déportations, les châtiments collectifs dont le dynamitage des habitations (5 000 maisons sont détruites entre mai et septembre 1938), l’ouverture de camps de prisonniers, l’édification d’une barrière électrisée à la frontière nord pour ralentir l’afflux d’armes venues du Liban et la Syrie. En mai 1938, les autorités britanniques créent 14 camps de détention, par lesquels transitent près de 50 000 Palestiniens. Après l’échec de la Conférence de Londres sur la question palestinienne, les Anglais publient le Livre Blanc de Mc Donald, alors Secrétaire d’Etat aux Colonies, qu promet de protéger les Droits des Palestiniens sur leurs terres et la limite de l’immigration sioniste. Le Livre Blanc propose que l’Indépendance d’un Etat palestinien soit acquise après 10 ans, sous certaines conditions ; l’immigration autorisée pour 5 ans serait limitée à 15 000 personnes par an, puis soumise à l’acceptation palestinienne. Un an plus tard, les Land Transfer Regulations protégeant les Droits des terres palestiniennes complètent les dispositions du Livre Blanc. La guerre mondiale impose l’entrée dans le jeu des Etats-Unis. Les Palestiniens se retrouvent piégés par le temps : on leur promet l’Indépendance, mais sans l’instaurer. Les sionistes entrevoient tout de suite le poids déterminant qu’une nouvelle alliance aurait sur leur ancien protecteur. Du 9 au 11 mais 1942, un Congrès réunit au Baltimore Hotel de New York, 67 délégués du Mouvement Sioniste conduits par Chaïm Weizmann et David Ben Gourion, les deux principaux dirigeants du Mouvement Sioniste en Palestine, et 600 membres de la Communauté juive américaine. Il publie un Programme qu dénonce le Livre Blanc, réclame que l’immigration soit illimitée, son contrôle fait par l’Agence Juive et l’investissement de cette dernière de l’Autorité nécessaire pour édifier l’Etat Juif. Cette politique nouvelle découle de l’analyse par Ben Gourion de la suprématie des Etats-Unis après la guerre. Elle accorde désormais un rôle de premier plan à la Communauté juive américaine et s’alimente plus profondément à l’identification, diffuse dans l’inconscient du collectif américain, qu assimile naissance d’Israël à celle des Etats-Unis. L’immigration illégale se développe d’autant plus que l’ensemble des portes des pays alliés se sont fermées aux réfugiés juifs fuyant le nazisme. De plus, les attaques militaires, menées tantôt par la Haganah et tantôt par les deux groupes sionistes dissidents (La Stern et l’Irgoun) vont croissant. Du côté palestinien, l’attente et une politique défensive et fragmentaire prédominent. LE 19 octobre 1945, pressée par son puissant allié, la Grande-Bretagne propose la formation d’une Commission d’enquête anglo-américaine pour étudier les problèmes juifs en Europe. Le Président Truman impose que la Palestine constitue le centre de l’enquête. La Commission, arrivée en 1946 en Palestine, recommande l’admission immédiate de 100 000 Juifs et l’abolition des Land Transfer Regulations. Sur le terrain, l’immigration illégale bat son plein. La violence des unités sionistes s’intensifie et devient quotidienne. Elle culmine ave le plasticage, le 22 juillet 1946, du siège du gouvernement mandataire à Jérusalem, l’Hôtel King David, où 91 personnes trouvent la mort. Le 18 juillet 1947, Lord Bevin annonce que son gouvernement va soumettre la question palestinienne à l’ONU. Le 28 avril 1947, s’ouvre la session spéciale de l’Organisation des Nations Unies sur la Palestine. Le 31 août, le Rapport final de l’UNSCOP, fort de la majorité de ses membres, préconise le partage du pays en un Etat Juif (avec 56,5% du territoire, qu regroupent à ce moment-là une immigration de 498 000 Juifs et une minorité de 407 000 Palestiniens) et une enclave internationale pour Jérusalem. Le Plan de Partage est voté par l’Assemblée Générale le 29 novembre 1947, par 33 voix Oui contre 13 Non et 10 Abstentions. Y. WEITZ, responsable du Développement des terres au Fonds National Juif, le 19 décembre 1940 « Entre nous, il doit être clair qu’il n’y a pas de place pour les deux peuples dans ce pays. Il n’existe pas d’autre moyen que de déplacer les Arabes dans les pays voisins, tous les Arabes. Tous doivent prendre la direction de la Syrie et de l’Irak, et même de la Transjordanie. » L’ampleur des troubles pousse les Etats-Unis à tenter de freiner la marche vers le bain de sang. Ils demandent à l’ONU la suspension du Plan Partage de 1947. Tandis que la Grande-Bretagne se cantonne désormais à une résistance d’arrière-garde, l’Union soviétique, qui a assuré au Mouvement Sioniste un armement substantiel et un appui sans failles à l’ONU, entend bien recueillir les fruits de sa politique. Les Etats-Unis risquent de « perdre les Arabes » pour lesquels ils ont des projets de constitutions de « cordons sanitaires » contre le « péril rouge ». Le 1er avril 1948, le Conseil de Sécurité convoque l’Assemblée pour débattre du Plan de Tutelle et vote la proposition américaine d’une trêve. Mais la Haganah lance le 4 avril 1948 le Plan Dalet, du nom de Code de la stratégie de conquête du pays élaboré par l’Etat-Major de la Hagannah. La première guerre de Palestine commence donc en avril et non le 15 mais, souvent déclaré. Elle oppose 1618 combattants réguliers palestiniens (rejoints par 2 830 volontaires arabes) aux 121 110 hommes de la Hagannah. Défaite des Palestiniens. L’écrasement des Palestiniens et la prise par les armées juives de la majorité du territoire réservé à ces derniers par le Plan de Partage de l’ONU est la première guerre de Palestine et la première guerre israélo-arabe n’est pas innocent. En confondant la première dans la seconde, on évite le débat sur l’expulsion massive des Palestiniens, présentée alors comme le résultat « accidentel » de l’entrée des Arabes en Palestine et de la guerre de défense des Juifs contre une « invasion extérieure ». Les Juifs y font figure d’agressés et d’opprimés. Mais il y a eut deux guerres : le 15 mais, date de l’entrée en guerre des troupes arabes, la Palestine est déjà conquise par les Israéliens et les Palestiniens, qui ont laissé 14 813 morts sur le terrain, sont déjà des réfugiés. Concernant les Palestiniens et les Juifs, le déséquilibre n’est pas seulement numérique. Le seul contrat passé avec la Tchécoslovaquie fournira à l’armée sioniste 24 500 fusils, 5 000 mitrailleuses légères, 200 mitrailleuses lourdes, 54 millions de balles et 25 avions de combat. A moins qu’ils ne partent d’eux-mêmes. Les massacreurs Irgoun matérialisent ainsi l’idée que seule l’absence est une échappatoire à la mort. Tactique décidée par toutes les forces juives, qu consiste à encercler une concentration de civils palestiniens par des unités toujours plus importantes, puis une fois la position tombée, à laisser le choix aux vaincus entre le départ et le massacre. En mai 1948, sur 1 400 000 Palestiniens environ, près de 112 000 demeurent dans ce qui est l’Etat d’Israël, 423 000 autres se retrouvent avec Gaza et la Cisjordanie détachés à la Palestine et 854 000 commencent une vie d’exil dans 71 camps de réfugiés. Le rejet à la mer ; les Palestiniens deviennent des réfugiés. Le 14 mai, l’Etat d’Israël est proclamé. Les Etats-Unis sont les premiers à le reconnaître. Le 15 mai, le même Haut-Commissaire anglais quitte la Palestine. Le 17 septembre, Folke Bernadotte, médiateur suédois de l’ONU, est assassiné sur les ordres d’un dirigeant du Groupe Stern, Y. SHAMIR. La veille, il avait rendu public un projet de solution contenant notamment une disposition sur le retour des réfugiés palestiniens. Cette disposition sera pourtant reprise dans la Résolution 194 de l’ONU. Israël l’acceptera le 11 mais 1949, car c’est une partie des conditions posées dans la Résolution 273 pour son Admission à l’ONU. Au sujet de Folke Bernadotte : trois mois avant son assassinat, il avait recommandé une Union entre les deux Etats, palestinien et juif, décidés par l’ONU, et la Transjordanie. Il prévoyait aussi que Jérusalem, dans laquelle les Juifs jouiraient d’une autonomie administrative, ferait partie de l’Etat palestinien et qu’une zone franche serait instituée pour les ports de Haïfa et de Jaffa et l’aéroport de Ludd. Convaincus de vivre un exil temporaire, les premiers réfugiés palestiniens commencent par se rassembler aux frontières de leur patrie. Ils seront des milliers à vivre en plein air, dans des conditions matérielles terribles ; certains sont recueillis dans les couvents comme au Liban, ou dans les enceintes des mosquées des villages et petites villes frontalières. Les camps apparaissent plus tard, avec le début de l’organisation de l’aide internationale qui annonce que le transitoire est fait pour durer. Ils forment comme une ceinture autour de la patrie disparue. Entre le 24 février et le 26 juillet 1949, les armées arabes défaites concluent une série d’armistices avec Israël : en février l’Egypte, en mars le Liban, en avril la Jordanie et juillet la Syrie. La United Nations Relief and Work Agency a pour charge de superviser les affaires des réfugiés. Ne sera opérationnelle qu’en mai 1950. Les 1 491 200 Palestiniens, dont 914 221 réfugiés inscrits sur les registres se répartissent :
journaliste Indépendante
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