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1er mai: entre le droit et la légitimité

Eric Smith, Lunes, Abril 10, 2006 - 21:45

Arsenal-express

Cette année, les grandes centrales syndicales québécoises ont décidé de déplacer la traditionnelle manifestation qu'elles organisent à l'occasion du 1er mai le... 29 avril! Ainsi, Montréal sera vraisemblablement le seul endroit au monde où on célébrera la journée internationale des travailleurs et travailleuses un autre jour que celui auquel elle l'a été depuis plus de 120 ans. Paraît-il qu'il est plus facile pour les centrales de mobiliser leurs troupes durant le week-end plutôt qu'un jour de semaine: c'est tout de même bizarre que les bonzes syndicaux s'en soient rendus compte seulement cette année, alors que des manifs syndicales ont eu lieu le 1er mai à Montréal à tous les ans sans coup férir depuis 1970 (sauf en 1986), donc plus ou moins 25 fois durant la semaine.

Certains ont prétendu défendre cette étrange décision en disant qu'elle se justifiait étant donné l'adoption de la dernière loi spéciale du gouvernement Charest, par laquelle celui-ci a décrété le contenu des conventions collectives des employéEs du secteur public. Comme toutes les lois spéciales de ce genre ayant été adoptées par les gouvernements qui se sont succédés depuis 30 ans, la loi 142 prévoit de fortes amendes pour les syndiquéEs, les officiers syndicaux et les syndicats eux-mêmes qui oseraient faire grève pendant la durée de la convention collective.

Des partisans du "syndicalisme étudiant de combat" -- qui semblent présentement en quête de respectabilité et croient pouvoir l'obtenir en se collant aux grands appareils syndicaux et aux fédérations étudiantes inféodées à l'État -- se sont fait dire par les bureaucrates syndicaux que de manifester le 1er mai reviendrait à aller à l'abattoir. Selon eux, comme la loi interdit l'exercice du droit de grève, il serait illégal de tenir une manifestation le 1er mai, car le gouvernement pourrait interpréter cela comme un appel à cesser le travail (?). Cette "menace" justifierait donc que la manifestation ait été devancée au samedi 29 avril.

Pourtant, il n'a jamais été question que les centrales appellent à la grève pour le 1er mai. Si certains syndicats locaux faisaient grève pour souligner cette journée au cours des années 1970, il y a belle lurette que cette pratique a été abandonnée -- malheureusement. Il y a trois ans, la manifestation du 1er mai a eu lieu un jeudi soir et aucun syndicat n'a fait la grève pour y participer, à ce que l'on sache.

D'autre part, la fameuse loi 142, qui a bon dos, ne fixe aucune période de temps à l'intérieur d'une semaine pendant laquelle les syndiquéEs du secteur public pourraient exercer le droit de grève: celle-ci est donc interdite en tout temps -- y compris pendant les week-ends. Dès lors, s'il est exact, comme certains le prétendent, que les syndicats et leurs officiers sont susceptibles de se voir imposer de lourdes amendes pour le simple fait d'appeler à une manifestation le 1er mai en soirée, ils le seront tout autant en la faisant le 29 avril: la loi 142 ne permet pas plus d'aller en grève le samedi après-midi, au moment où bon nombre des syndiquéEs du secteur public (infirmiers et infirmières, préposéEs aux bénéficiaires, employéEs généraux dans les hôpitaux) sont d'ailleurs appeléEs à travailler.

Il est donc évident que cet "argument", qui origine de bureaucrates syndicaux démagogues et que certains ont immédiatement acheté, n'est que de la poudre aux yeux.

Il y a un tas de raisons qui justifient le fait de prendre la rue à l'occasion du 1er mai: nous avons souligné celles qui nous apparaissent les plus importantes dans l'Appel à un 1er mai révolutionnaire et internationaliste que nous avons lancé il y a une semaine. Ne serait-ce qu'au niveau symbolique, il est important que comme travailleurs et travailleuses -- et cela vaut pour tous ceux et celles qui se sentent solidaires du prolétariat mondial -- nous saisissions l'occasion pour réaffirmer notre volonté de lutter pour un monde dans lequel l'esclavage salarié et toutes les formes d'exploitation et d'oppression auront été éliminés.

Voilà pourquoi le PCR(co) a pris l'initiative d'appeler à la tenue d'une manifestation, lundi le 1er mai à Montréal (rassemblement à 18h à la sortie du métro Parc, coin Jean-Talon et Av. du Parc). La manifestation s'ouvrira par une bannière de tête sur laquelle il sera indiqué: Premier mai révolutionnaire et internationaliste. Libre à tous ceux et celles qui se reconnaissent dans ce mot d'ordre aussi simple que significatif, de s'y joindre avec leurs propres bannières.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 93, le 9 avril 2006.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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Asunto: 
Pas de 1er mai le 29 avril !!
Autor: 
anonymes_notoires
Fecha: 
Mar, 2006-04-11 15:13

après les fausses luttes des centrales, voilà un faux 1er mai !

tous les radicaux conséquents devraient boycotter la manif du 29 avril !

y a ben des limites à jouer les suiveux !

caller le 1er mai le 29 avril, ça se fait tout simplement pas !


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Asunto: 
Si les syndicats québécois...
Autor: 
patc
Fecha: 
Mié, 2006-04-12 14:28

entretenaient l'ambition de se mériter la médaille des plus losers de la planète, ils n'agiraient pas autrement.

J'aimerais tout de même comprendre, savoir où sont les syndicalistes de combat, les durEs, ceux et celles pour qui ce genre de manipulation est littéralement inacceptable.

Je ne peux pas croire qu'une absurdité pareille fait l'unanimité chez les syndiquéEs QuébécoisEs!

C'est triste à chiâler...


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