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Méthodes de tortures dans les prisons. Exemple de la Birmanie

Anonyme, Lunes, Abril 3, 2006 - 03:18

Ruby BIRD

METHODES DE TORTURES DANS LES PRISONS
EXEMPLE DE LA BIRMANIE

Par Ruby BIRD - Journaliste Indépendante
Rabi...@aol.com

Il n’est pas possible de séparer la torture physique de la torture psychologique, car dans la majorité des cas, la torture vise à infliger simultanément des souffrances physiques et psychologiques.
Restrictions de mouvements : menottes, poucettes, cordes et fers
Au début de leur détention, les prisonniers politiques sont généralement menottés. Certains ont été attachés par les pouces, ce qui sert surtout à humilier un prisonnier. Parfois ils sont attachés à des chaises, des tables et aux barreaux de la prison. Les fers sont utilisés lors du transport mais aussi comme moyen de châtiment, toujours portés pendant les périodes de détention au secret, aussi pendant que d’autres tortures sont infligées.

Privation de nourriture, eau, sommeil, lumière et impossibilité d’utiliser les toilettes pendant l’interrogatoire et les châtiments. Généralisation de la privation de sommeil durant une semaine, privation de nourriture pendant trois jours, privation d’eau pendant deux jours. Les prisonniers sont soumis au bon vouloir des autorités jusqu’à ce qu’ils soient proche de la perte de conscience ou de la mort, ils perdent toute notion de temps. Les prisonniers ne sont autorisés à aller aux toilettes pendant les interrogatoires que s’ils le demandent, donc ils doivent supplier, nombreux sont ceux qu’on laisse déféquer sur eux-mêmes. La détention se fait dans une pièce ou une cellule avec de la lumière allumée tout le temps ou dans l’obscurité totale.
Les coups
Ils sont frappés à coups de poings, coups de pieds, giflés et frappés, ils reçoivent des coups de genou avec toute une gamme d’instruments, dont des matraques en caoutchouc ou en bois, des crosses de fusil, des cordages en caoutchouc, des cannes de bambou et des tuyaux en plastique. Aussi utilisation de gros livres, de pieds de chaise, de manches à balai, sandales, ceintures et autres objets courants. Les autorités frappent sur toutes les parties du corps, notamment à la tête, et ils ciblent généralement les endroits où le prisonnier est déjà blessé.
Les prisonniers sont obligés de prendre diverses positions pendant qu’on les frappe. Les positions les plus courantes sont debout et en se tenant à un poteau, étendu face contre terre, en rampant sur le sol, accroupi ou debout pendant de longues périodes et en faisant des sauts de grenouille. Les coups, qu’ils soient systématiques ou gratuits, sont souvent brutaux et ne s’arrêtent habituellement que quand le prisonnier politique perd conscience.
Après avoir été frappés, ils n’ont pas la permission d’être examinés par un professionnel de la santé, c’est fréquent qu’ils soient privés de visites de la famille afin que les blessures puissent guérir. Le passage à tabac est le moyen de torture le plus courant, soit pendant les interrogatoires, lors de l’entrée en prison ou comme châtiment.
Les positions douloureuses
Les prisonniers sont obligés de s’asseoir, de s’accroupir, ou de rester debout dans la même position pendant des heures d’affilée. Ils sont frappés s’ils ne gardent pas la position, ce qui arrive souvent car il est impossible de rester immobile pendant plus de quelques minutes. De nombreux prisonniers citent l’utilisation d’une chaise pour la torture, une balançoire à bascule, avaient eu les mains attachées derrière le dos avec une corde, puis suspendus par cette corde, avec comme seul appui le gros orteil qui touche le sol. Le maintien en suspension dure trois jours avec quelques courtes pauses intermittentes.
L’avion, la motocyclette, la marche sur la plage…
L’avion : dans une forme, le prisonnier est suspendu par les pieds et on le fait tourner rapidement. Dans une autre forme, cela consiste à faire prendre au prisonnier la position d’un « avion ».
La motocyclette : on oblige le prisonnier à faire comme s’il était à cheval sur une motocyclette, tout en imitant les bruits du moteur. Il doit le faire jusqu’à épuisement et il est souvent frappé en même temps. Des prisonniers ont été forcés à marcher sur un mélange de pierres pointues, de verre, de métal ou de gravier, de s’y agenouiller, de s’y déplacer, ou de ramper sur le ventre. On en parle souvent comme de « la promenade sur la plage » et parfois du « crocodile ».
La torture par l’eau
Utilisée de diverses manières. Dans certains cas, le visage du prisonnier est couvert d’un linge pendant qu’on verse de l’eau sur lui, rendant la respiration impossible. On fait aussi couler de l’eau lentement sur le haut du crâne, recouvert de plastique, ce qui cause une douleur vive. On peur aussi recouvrir le visage d’une cagoule en tissu.
La torture Tic-Tac
Un seul point du corps de la personne est frappé en rythme, toutes les secondes pendant une heure sans interruption. Cette torture cause des dommages physiques.
Brûlures avec des cigarettes, de la cire chaude, des briquets et des barres électriques
Sont utilisés pour brûler les prisonniers sur les parties les plus sensibles du corps, notamment les parties génitales.
Les électrochocs
Souvent appliqués aux parties les plus sensibles du corps, notamment aux organes génitaux. Administrés par des fils enroulés autour de parties du corps, par des électrodes que le prisonnier est contraint de tenir, et pas des casques placés sur les oreilles.
La torture psychologique
La pire des tortures car les cicatrices qui en résultent ne guérissent que rarement, ce qui entraîne une vie entière d’angoisses mentales pour lesquelles il n’existe que trop peu de traitements.
Bandeaux aveuglants et cagoules
Quand le prisonnier est arrêté pour la première fois, il est aveuglé par un bandeau ou cagoulé. Gardé ainsi pendant tout le temps que dure son interrogatoire, il lui est impossible d’identifier ceux qui l’ont capturé. Il ne se souvient que des voix, du bruit de pas, bris de trousseaux de clés et d’ombres. il dépend des instructions données pour pouvoir se déplacer. Les cagoules sont faites de coton épais, de vieux sacs de riz ou même des propres vêtements du prisonnier. Parfois les cagoules sont faites de caoutchouc.
Les menaces
Les prisonniers sont toujours menacés pendant l’interrogatoire et pendant qu’ils sont en prison. On les menace de coups, viols et même de meurtres. Les menaces sont aussi perpétrées contre la famille, les amis et les collègues. Parfois les autorités montrent leurs armes tout en menaçant. On fait ressentir au prisonnier qu’il n’est que de droit commun, par opposition à politique. On lui répète le peu de valeur qu’on accorde à sa vie.
Accuser la victime
Quand les autorités n’obtiennent pas les réponses qu’elles veulent, souvent elles accusent la victime d’être responsable de la torture qui en résulte.
Etre témoin de la torture
Nombreux sont ceux contraints d’écouter les cris des autres prisonniers torturés et certains ont aussi dû être témoins de torture. Les cris des torturés et les images hantent les prisonniers politiques quand ils sont libérés.
Détention au secret
Cela affecte la santé mentale car le prisonnier redoute que le manque de contact avec le monde extérieur permette aux autorités d’agir à leur guise. Pas d’accès à un avocat, à sa famille et pas présenté à un juge avant parfois plusieurs mois.
Fausses libérations
Quand un prisonnier politique est incarcéré, on ne lui dit pas la date de sa libération, et elle arrive comme une surprise. Parfois il est amené à la porte de la prison, en vue de sa famille, et est alors arrêté à nouveau.
Absence de visites de la famille
Les visites des familles ne durent que peu de temps et tout un éventail d’obstacles empêche les visites familiales. Les autorités pénitentiaires ont coutume de transférer les prisonniers politiques dans des prisons très éloignées de leur domicile afin que les familles n’aient pas les moyens matériels de leur rendre visite. Souvent la personne emprisonnée est celle qui gagne le revenu familial. La restriction des visites de la famille est souvent utilisée comme forme de châtiment. Un gardien reste toujours dans la pièce prenant quelques fois des notes de tout ce qui est dit. Quelques fois, les mères et les filles, les pères et les fils, les frères et sœurs, sont emprisonnés en même temps.
Isolement et régime cellulaire
Les autorités tentent d’isoler les prisonniers politiques, en particulier les dirigeants afin qu’ils ne puissent pas s’organiser avec d’autres pour exiger leurs droits en prison. Des tentatives sont faites pour marginaliser certains d’entre eux, souvent détenus à l’isolement pendant de longues périodes.
Jouer sur les phobies
Quand les autorités ont vent d’une phobie particulière, ils n’hésitent pas à l’utiliser pour infliger de grandes souffrances. Souvent cela implique des animaux.
Matières fécales humaines
Contraints à rester assis ou debout dans des matières fécales. Cela peut entraîner des maladies, le but premier est d’infliger une souffrance mentale. Les êtres humains ne touchent jamais leurs matières fécales, et donc de les contraindre à rester assis ou debout dessus est une atteinte à leur identité en tant qu’être humain.
Violences sexuelles
Les femmes : la menace la plus grave à laquelle les femmes sont confrontées est le viol. Les autorités ne cherchent guère à apaiser leurs appréhensions et ont l’habitude de faire des commentaires menaçant la virginité d’une femme. Les prisonnières politiques sont interrogées et souvent gardées par des gardiens de sexe masculin et certaines disent que ces hommes essaient de les regarder par des trous de mur quand elles se baignent.
Les hommes : ils ont aussi à subir des violences sexuelles, bien que beaucoup soient réticents à discuter de telles violences. Ces violences souvent impliquent l’homosexualité ou des actes similaires et des menaces qui sont perçues non seulement comme dégradantes pour leur virilité, mais aussi comme contraires à leur nature. En prison, il y a parfois des pressions pour avoir des relations sexuelles, mais elles ne viennent habituellement pas des autorités pénitentiaires, mais des criminels de droit commun qui partagent leurs cellules.
Les jeunes prisonniers sont particulièrement vulnérables. De nombreux anciens prisonniers politiques attestent avoir été témoins de violences sexuelles à l’encontre de jeunes détenus et de tentatives pour faire subir de tels abus à de jeunes prisonniers politiques. Dans plusieurs cas, les détenus ont été forcés de se mettre nus et de rester nus pendant de longues périodes, souvent pendant qu’ils faisaient l’objet d’autres violences. Des hommes ont témoigné qu’ils avaient été frappés sur leurs parties génitales alors qu’ils étaient nus, que des flammes ont été placées sur leurs organes génitaux et certains ont eu des électrodes attachées à leurs parties génitales et qu’on leur a administré des électrodes. Les autorités ont utilisé des animaux pour abuser sexuellement des détenus.
Les tortures décrites font parties d’un long rapport établi par l’Association d’Assistance aux Prisonniers Politiques en Birmanie. Cela se déroulait entre Mars 1988 et Mai 2005 et est basé sur les témoignages d’anciens prisonniers politiques interviewés.

Journaliste Indépendante


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