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Népal: grève générale contre la monarchie féodaleEric Smith, Domingo, Abril 2, 2006 - 21:34
Arsenal-express
(D'après A World To Win News Service.) La lutte contre l'État féodal au Népal a connu des développements spectaculaires au cours des derniers jours. À un certain moment, on a cru que l'entente en 12 points conclue il y a quelques semaines entre le Parti communiste du Népal (maoïste) et les sept principaux partis parlementaires avait fait long feu. Mais dans ce qui est apparu comme un dénouement inespéré, les parties à l'entente ont convenu de réaffirmer leur engagement à lutter conjointement contre la monarchie autocratique. Au terme d'une nouvelle ronde de discussions avec les maoïstes, les partis parlementaires ont annoncé leur décision d'appeler à une grève générale de quatre jours qui débutera ce jeudi, le 6 avril. Une immense manifestation est prévue pour samedi prochain à Katmandou, à laquelle les maoïstes vont participer. L'entente en 12 points avait été conclue en novembre, malgré les pressions énormes des États-Unis et des autres puissances impérialistes qui souhaitaient l'arrêt du combat anti-monarchique. Devant l'attentisme des partis parlementaires qui ont négligé de mettre en branle un plan d'action sérieux pour appliquer les dispositions de l'entente, le PCN(maoïste) a lui-même décrété un blocus de la capitale et des quartiers généraux de district, devant être suivi d'une grève générale illimitée. Le blocus a effectivement débuté le 14 mars et réussi à paralyser Katmandou. Toutefois, suite à de nouvelles discussions entre les maoïstes et les partis parlementaires, ceux-ci ont finalement décidé d'appeler à une grève de quatre jours, dont l'objectif est de chasser la monarchie. Le PCN(maoïste) a donc levé le blocus et annoncé qu'il se ralliait à ce mot d'ordre. Historiquement, les partis parlementaires ont toujours été incapables de s'opposer de manière conséquente à la monarchie féodale et à ses maîtres impérialistes. Au cours des derniers mois, ils ont été fréquemment dépassés par les organisations de masse qu'ils influencent. Les organisations paysannes, associations étudiantes, groupes de femmes et syndicats qui leur sont liés ont tenu des manifestations fréquentes et massives, pour exiger la fin de la monarchie et l'instauration d'une république démocratique. Plusieurs ont fait pression sur les partis parlementaires pour qu'ils acceptent de se joindre à un front uni avec les maoïstes. Malgré certaines déclarations destinées surtout à rassurer la galerie, les puissances étrangères telles les États-Unis, l'Inde et la Grande-Bretagne n'ont jamais vraiment cessé de soutenir le roi et d'inciter les partis parlementaires à collaborer avec lui. Au cours des dernières semaines, l'ambassadeur américain à Katmandou a d'ailleurs multiplié les contacts auprès des partis parlementaires, les enjoignant de reprendre contact avec le roi. À cela se sont ajoutées la visite de l'assistant au secrétaire d'État pour l'Asie du Sud, Donald Camp, ainsi que les déclarations du président Bush lui-même lors de son récent voyage en Inde, qui ont tous deux exhorté les partis d'opposition à cesser de "faire le jeu des maoïstes". Étant donné l'importance des enjeux qui sous-tendent la lutte entre l'impérialisme (représenté par le roi) et le peuple népalais, les maoïstes jugent crucial de gagner à eux les partis parlementaires. Même s'ils le font vraisemblablement uniquement pour leurs propres intérêts, ceux-ci semblent désormais prêts à s'engager plus sérieusement dans la lutte contre la monarchie. Pour les impérialistes, la re-formation de l'ancienne alliance entre les partis parlementaires et le roi faciliterait une éventuelle intervention militaire, pour reprendre le contrôle de la situation. De son côté, le PCN(maoïste) est persuadé que si les partis parlementaires se rangent clairement du côté du peuple, la monarchie féodale séculaire pourra être éliminée très rapidement. Pendant que les tractations se poursuivent dans les cercles politiques du Népal, les actions militaires menées par l'Armée populaire de libération continuent à ébranler le vieux régime. Le 21 mars, un contingent de l'APL a réalisé une grande première en tenant un immense défilé militaire, en plein cœur du jour, dans la ville de Gularia. Située à moins de 50 kilomètres du principal point de passage entre l'Inde et le Népal, Gularia est aussi le quartier général du district de Bardiya. À ce titre, elle compte plusieurs postes et police et casernes militaires. Selon un porte-parole de l'Armée populaire de libération cité par l'hebdomadaire maoïste Janadesh, cette action se voulait une répétition générale de l'insurrection grâce à laquelle les forces populaires prendront bientôt le contrôle des villes. La guerre populaire maoïste qui secoue le vieil État népalais depuis maintenant plus de dix ans est à la veille d'atteindre son point culminant. Dirigé par un parti authentiquement prolétarien qui est aussi lié au Mouvement révolutionnaire internationaliste (le MRI), le peuple népalais avance en ce moment à la fois avec détermination et circonspection, pour faire de cette révolution un succès et éviter qu'elle soit tuée dans l'œuf par les forces réactionnaires intérieures et/ou extérieures. _____ Article paru dans Arsenal-express, nº 92, le 2 avril 2006. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). Pour vous abonner: faites parvenir un courriel à
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