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ESSOUFFLEMENT?!?Anonyme, Sábado, Marzo 18, 2006 - 18:54
Rodriguez
Essoufflée l'opposition à la guerre? Selon Radio-Canada, oui. Selon nous? Aujourd’hui, la société d’État canadienne Radio-Canada prend la peine de couvrir, un tant soit peu, les manifestations contre la guerre. En plus de la couverture plus que médiocre des événements, on nous apprend que « le mouvement d’opposition s’essouffle », particulièrement en Amérique du Nord. Il est essentiel ici que l’on se questionne un instant sur le sens de ce passage : « s’essouffle ». Radio-Canada nous rend l’information en prenant la peine, avant toute chose, de nous dire que le mouvement s’essouffle. À Montréal, quelques centaines de manifestantEs; à Québec, pas plus d’une centaine; à Toronto, on prie; etc. Ailleurs dans le monde, c’est à Londres que l’on retrouve le plus d’opposantEs dans les rues, près de 15 000; alors qu’en Italie, on nous laisse entendre que le défilé s’étirait sur quelques kilomètres mais qu’il était clairsemé. Bref, rien d’impressionnant aujourd’hui pour montrer la grogne face au terrorisme d’État que l’on appelle hypocritement la guerre. Toutefois, il faut aller outre les statistiques officielles et se questionner sur quel concept on devrait appliquer le terme « essoufflement ». Si, il y a de cela maintenant trois ans, les manifestations contre l’action d’entrer en guerre en Irak étaient tombées dans l’oubli populaire, la question aurait pu se poser comme elle l’est aujourd’hui par Radio-Canada. Toutefois, le contexte actuel est tout autre : ça fait trois ans que les populations mondiales gueulent aux oreilles des éluEs qu’ils peuvent bien se mettre leur guerre dans le cul. Bref, l’essoufflement est réellement ressenti. Il est clair que, après trois ans d’actions, de manifestations, de grands discours, etc., l’humain s’essouffle. Il est maintenant évident que les populations mondiales sont à bout de souffle, et non pas les parlementaires. Bref, les gens dans les rues n’en peuvent plus, les gens aux parlements sont plus gras que jamais. Voilà donc le réel problème, le réel essoufflement. Encore une fois, le parlementarisme a parlé. Il nous lance un message : les masses peuvent bien dire ce qu’elles veulent gueuler, mais ce sont les éluEs, plutôt eux/elles et leurs amiEs, qui ont le pouvoir dans le système actuel. Après trois ans de déceptions aux États-unis, en Espagne, en Angleterre et dans nombre d’autres pays, les populations sont à bout de souffle, meurent et désespèrent… Ou serait-ce les démocraties parlementaires qui coupent la respiration des masses? La question actuelle est la suivante : les efforts des masses doivent-elles continuer à s’exténuer, à s’essouffler, dans l’optique utopique de rendre le système capitaliste actuel "humain"? Certainement pas. En fait, le temps est venu de se rendre collectivement compte que le système actuel est basé sur l’exploitation, la domination et la guerre. Vouloir changer le système est une utopie, et vouloir le défendre nous positionne dans un rôle de garde prétorienne du capitalisme. Les luttes ponctuelles, comme celles qui sont menées actuellement contre les guerres en Irak et en Afghanistan, s’essoufflent et gaspillent trop d’efforts provenant des masses. Les classes dirigeantes ont toujours eu les oreilles encrassées face aux gens de la rue. Et, surtout, ne croyez pas qu’une « dictature prolétarienne » viendrait changer la donne!
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