Tandis que tous les regards sont tournés vers la performance de "nos athlètes" à Turin, les médias canadiens ont fait peu de cas de l'horrible catastrophe qui s'est produite vendredi dernier aux Philippines, lorsqu'un glissement de terrain a littéralement englouti le village de Guinsaugon, situé sur l'île de Leyte, à l'est du pays. Bâti à flanc de montagne, le village est disparu sous une couche de boue atteignant par endroits les 10 mètres d'épaisseur. Quarante-huit heures plus tard, seulement 57 survivantes et survivants avaient été retracéEs sur les quelque 1 857 habitantes et habitants qui y vivaient...

Selon l'agence Associated Press, la catastrophe s'est produite "après deux semaines de pluies incessantes qui avaient provoqué une première évacuation du village". Mais ce qui apparaît à première vue comme une autre catastrophe naturelle ne l'est pas vraiment: cette tragédie n'a rien à voir avec un "acte divin" et elle aurait pu être évitée, si les Philippines étaient gouvernées par un autre modèle de développement.

Déjà, en novembre 1991, des inondations et glissements de terrain avaient fait environ 6 000 victimes sur la même île. Plus récemment, en 2004, des catastrophes similaires s'étaient produites ailleurs au pays. À chaque fois, c'est la déforestation massive qui était en cause -- les arbres devenus trop rares ne suffisant plus à retenir la montagne.

Dans un communiqué publié ce matin, les maoïstes du Parti communiste des Philippines (PCP) soulignent la responsabilité des grandes compagnies minières et forestières étrangères qui n'hésitent pas à détruire l'environnement, avec la complicité de leurs partenaires philippins. Malgré les exigences répétées du peuple philippin qui aurait souhaité que les autorités agissent pour empêcher ces destructions injustifiées, le gouvernement dirigé par la fantoche Gloria Macapagal-Arroyo n'a jamais cessé de faire les courbettes devant ces multinationales, leur offrant même le soutien de l'armée, pour écarter toute forme de protestation contre leur présence.

Cette attitude criminelle est renforcée par la lenteur avec laquelle les autorités ont envoyé des secours. Après des heures d'attente interminables, le régime a finalement choisi de faire appel au millier de marines américains qui occupent le pays, ce qui montre bien à quel point ce gouvernement est soumis à l'impérialisme U.S.

De son côté, la direction du Parti communiste des Philippines a immédiatement lancé l'appel à l'ensemble des forces révolutionnaires et démocratiques, incluant les combattantes et combattants de la Nouvelle armée populaire, à apporter toute l'aide possible (matérielle, médicale ou autre) aux rescapéEs et à la poursuite des opérations de secours. Elle enjoint également l'ensemble du mouvement de masse à poursuivre et intensifier la lutte contre le pillage et la destruction de l'environnement par les capitalistes étrangers. Le Parti appelle en outre toutes les organisations révolutionnaires, y compris les organes locaux du nouveau pouvoir démocratique et populaire, à entreprendre toute action nécessaire pour implanter une politique de développement respectueuse de l'environnement, basée sur la fin de la domination étrangère et la défense des intérêts fondamentaux du peuple philippin.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 86, le 19 février 2006.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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