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Le gouvernement yanki a ordonné un second tour. Les casques bleus répriment le peuple haïtien

Anonyme, Miércoles, Febrero 15, 2006 - 00:25

Granma International

APRES deux années d’occupation étrangère, après le coup d’Etat contre Jean Bertrand Aristide orchestré par Washington avec la collaboration de Paris, Haïti a célébré il y a une semaine des élections générales pour élire son nouveau président.

O U V E L L E S
La Havane. 14 février 2006

Le gouvernement yanki a ordonné un second tour. Les casques bleus répriment le peuple haïtien

Il y a eu un bon taux de participation, malgré quelques faits violents et les retards dans les bureaux électoraux des quartiers les plus pauvres. Plus de 60% des haïtiens inscrits se sont rendus aux urnes dans l’espoir d’un changement dans un pays où les constantes invasions nord-américaines et les dictatures successives ont compromis deux siècles de développement.

Plus de 80% des millions d’haïtiens vivent dans la pauvreté et sont au chômage, le taux d’analphabétisme est très élevé, l’espérance de vie ne dépasse pas les 50 ans et des maladies comme le sida s’étendent rapidement.

Les élections récentes à Haïti ont été reconnues par la communauté internationale comme un pas positif vers la stabilité et la paix dans cette nation. Les enquêtes à la sortie des urnes ont aussitôt donné comme net vainqueur du scrutin l’ex-président René Preval.

Les premiers résultats rendus publics par les autorités électorales donnaient Preval largement en tête avec 61% des votes exprimés, bien au-dessus du seuil requis pour gagner dès le premier tour. La presse haïtienne et les médias internationaux annonçaient sa large victoire.

Cependant, au fil des jours, les élections haïtiennes, reportées durant des mois sous la pression nord-américaine, ont sombré dans la manipulation et le soupçon. Sept jours après le vote, le Conseil électoral provisoire n’a pas encore rendu son verdict, malgré son engagement de donner les résultats 72 heures après la clôture du scrutin.

Dimanche, à la surprise générale, le président de l’organisme électoral annonçait aux médias que les votes en faveur de Preval étaient descendus à 49%, tandis que la page web de cette institution annonçait 52% en sa faveur. Hier lundi, le Conseil électoral annonçait que sur 90% des votes dépouillés, l’ancien président et candidat du parti La Esperanza obtenait 48,7% des votes.

La manipulation des résultats a été évidente et honteuse. Deux des membres du Conseil électoral ont dénoncé la manipulation du comptage des votes. Pierre Richard Duchemin, représentant de la Conférence épiscopale de l’Eglise catholique dans l’organisme électoral a déclaré à une station de radio qu’« il y avait eu une manipulation éhontée des données, rien n’est transparent ». Un autre juge électoral, Patrick Requiere, a critiqué devant la presse Jacques Bernard, directeur général du Conseil électoral, pour son refus de consulter les autres membres de cet organisme et de révéler comment il avait obtenu les résultats qu’il a annoncés à la presse.

Ce lundi, le candidat présidentiel Jeune Jean Chavannes, quatrième jusqu’à maintenant des élections, a reconnu la victoire de Preval et déclaré que la situation crée était le résultat d’un complot organisé pour créer le chaos social. Chavannes a appelé à garantir la souveraineté nationale et à se détourner des intérêts mesquins recherchés par certains.

Tous sont d’accord sur un point, révélé par diverses sources: monsieur Bernard, directeur général du Conseil électoral, est mandaté par les Etats-Unis pour obliger à la tenue d’un second tour. Plusieurs analystes se sont chargés de rappeler ces jours ci que Preval n’est pas le candidat préféré de la Maison Blanche pour ses liens antérieurs avec le président Aristide, chassé du pouvoir par la force par les troupes nord-américaines et envoyé en exil forcé.

Le New York Times a publié en janvier une longue enquête qui démontre les efforts de l’Institut international républicain, étroitement lié au gouvernement de Bush, et de plusieurs fonctionnaires du Département d’Etat pour déstabiliser le gouvernement d’Aristide et l’expulser du pays.

Devant l’intention évidente d’éviter le triomphe de René Preval, un homme de grand prestige qui s’est appliqué à servir son peuple, ses partisans, venus pour la plupart des quartiers les plus pauvres, se sont lancés dans les rues ces derniers jours pour exiger le respect des résultats. Des milliers de manifestants ont manifesté hier devant les sièges du Conseil électoral et du gouvernement en scandant des slogans comme «Preval est président» et «Voleur, vous ne savez pas compter», en faisant clairement allusion aux agissements du directeur général du corps électoral. Les manifestants ont accusé le CEP de manipuler les votes et ont montré leur opposition à un second tour, en criant «Nous ne voterons pas deux fois».

Les démonstrations de lundi ont été réprimées par les casques bleus de l’ONU cantonnés dans le pays, provoquant quelques blessés et au moins un mort. La violence est revenue dans le pays très pauvre après trois jours de calme post-électoral et on prévoit de nouveaux affrontements si persiste la tentative de manipuler les résultats.

Pendant ce temps, depuis Washington, faisant preuve de cynisme, le porte-parole du Département d’Etat déclarait après une réunion entre Bush, Condoleezza Rice et le secrétaire général de l’ONU: «Chaque fois qu’une élection est serrée il est important que les parties se rassemblent et coopèrent au-delà de l’esprit partisan dans l’intérêt du pays». Personne ne sait vraiment à quelles élections de référait Sean McCormack, car dans le cas d’Haïti le second candidat à l’élection n’atteint même pas les 12%.

Ce qui se passe à Haïti ne surprend pas. Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis interviennent à leur guise dans les destinées de cette nation, ni la première fois qu’il manipule d’une façon éhontée à sa convenance les résultats électoraux dans un autre pays.

La communauté international doit exiger que soit respectée la volonté majoritaire du peuple haïtien exprimé dans les urnes pour éviter que cette nation meurtrie retombe dans le chaos et la violence, comme conséquence des intérêts mesquins des Etats-Unis et de certains groupes de pouvoir haïtiens.

Le monde ne peut permettre que le pouvoir impérial essaie de tenir en laisse toute la planète. Le peuple haïtien, patient mais dévoué et héroïque, luttera pour ses droits, personne ne peut en douter. La responsabilité retombera sur le gouvernement des Etats-Unis et les troupes occupantes qui n’hésitent pas à tirer sur le peuple.

site du journal cubain
www.granma.cu


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