La monarchie féodale est plus isolée que jamais ces jours-ci, alors que le Parti communiste du Népal (maoïste) et les sept principaux partis qui étaient représentés dans l'ancien parlement conjuguent leurs efforts pour renverser le régime autocratique.

On se souviendra qu'il y a un an, le 1er février 2005, le roi Gyanendra avait dissous le parlement, suspendu les droits constitutionnels et concentré tous les pouvoirs entre ses mains, en alléguant vouloir mettre fin à la corruption (sic) et stopper la progression de la guérilla maoïste. Celle-ci exerce désormais son autorité sur environ 80% du territoire du Népal, où le nouveau pouvoir populaire a déjà commencé à détruire les fondements du vieil État et à consolider ses propres assises.

Par une militarisation et une répression accrues, le monarque espérait tuer dans l'œuf la menace qui pèse sur son royaume. Il avait toutefois largement sous-estimé la force du mouvement de masse inspiré par la guerre populaire initiée il y a maintenant près de 10 ans (plus précisément, le 13 février 1996) par le PCN(maoïste).

Celui-ci a répondu au coup d'État en intensifiant les actions menées par l'Armée populaire de libération, qui a porté de durs coups aux forces de sécurité du régime et aux troupes de l'armée royale. Puis, en septembre, le parti maoïste a décrété un cessez-le-feu unilatéral de quatre mois, qui lui a notamment permis de conclure une alliance avec les sept principaux partis parlementaires, qui ont convenu avec lui de concentrer tous leurs efforts, sur leurs terrains respectifs, pour renverser la monarchie autocratique et établir une république démocratique.

Devant l'absence de réciprocité, de la part du régime, à la trêve qu'il avait décrétée, le PCN(maoïste) a repris l'offensive militaire début janvier, alors que les partis parlementaires multipliaient les manifestations à Katmandou et dans les principales villes du pays, certaines ayant vu la participation de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le régime y a réagi par ses méthodes répressives habituelles en procédant à l'arrestation d'au moins 1 300 personnes, incluant la quasi-totalité des cadres du Parti du congrès et des autres partis parlementaires, de même que les principaux responsables des associations étudiantes et organisations de masse sous leur direction.

Le jour même où le roi s'apprêtait à souligner le 1er anniversaire de son coup de force, l'Armée populaire de libération dirigée par les maoïstes a mené une des actions les plus importantes de toute son histoire en attaquant le quartier général ennemi dans le district de Palpa, situé à 300 kilomètres à l'ouest de Katmandou. Selon le ministère de la Défense, pas moins de 4 000 combattantes et combattants de la guérilla ont attaqué simultanément la caserne de l'armée royale, le poste de police, les bureaux de l'administration régionale, les banques et les édifices gouvernementaux qu'on retrouve dans la municipalité de Tansen. Les affrontements se sont poursuivis toute la nuit durant, au terme desquels on a rapporté l'élimination de plusieurs douzaines de policiers et de militaires. En outre, la guérilla maoïste a capturé une trentaine de membres des forces de l'ordre, dont le chef de police du district et un inspecteur du ministère de la Défense. Elle en a également profité pour libérer pas moins de 129 prisonnières et prisonniers, qui croupissaient dans les geôles du régime.

Tout cela se produit au moment où le régime royal souhaite tenir des élections municipales, que le PCN(maoïste) et les partis parlementaires qualifient de bidon et qu'ils ont appelé conjointement à boycotter. Ces élections doivent avoir lieu en principe mercredi le 8 février. Au départ, le palais royal avait annoncé que 4 146 postes étaient à combler, dans 58 municipalités à travers le pays. Toutefois, des aspirants ne se sont portés candidats que pour moins de la moitié de ces postes, si bien que déjà, le scrutin a du être annulé dans le quart de ces municipalités. Le PCN(maoïste) a d'ailleurs décrété ce qu'on appelle au Népal un bandh (i.e. la cessation de toute activité) pour toute la période entourant les élections, du 5 au 11 février.

Entre-temps, le commandant du quartier général du Pacifique de l'armée américaine, William J. Fallon, vient de se rendre de toute urgence à Katmandou, pour exhorter le roi à rétablir les ponts avec les partis parlementaires. Selon un communiqué publié par l'ambassade américaine, les États-Unis, qui ont toujours soutenu la monarchie au Népal, craignent par-dessus tout l'hypothèse d'une victoire de la guérilla maoïste.

Les prochains jours et les prochaines semaines seront donc cruciales pour la guerre populaire. Partout à travers le pays, les masses populaires se mobilisent pour mettre fin à l'oppression féodale et patriarcale et sortir le Népal de la domination impérialiste. Cette révolution, dirigée par un parti authentiquement communiste, mérite le soutien du prolétariat et des peuples de partout dans le monde. Voilà pourquoi un jeune militant de notre organisation s'est joint, il y a quelques semaines, à une première brigade de solidarité internationale qui s'est rendue en territoire libéré, dans le district de Rolpa, pour aider les paysannes et paysans à construire une nouvelle route, qui reliera les principaux villages de cette région. Ce projet s'inscrit dans les efforts du nouveau pouvoir révolutionnaire en vue de bâtir une économie autosuffisante, libérée des chaînes de la domination impérialiste.

De retour dans leurs pays respectifs, les membres de cette brigade comptent témoigner de ce qu'ils et elles ont vu et entendu durant leur séjour, et susciter le développement d'un large mouvement de solidarité avec la guerre populaire au Népal. Notre camarade entamera d'ailleurs cette semaine une série de conférences, à laquelle vous êtes tous et toutes conviéEs.

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NÉPAL: UN PEUPLE EN LUTTE POUR SA LIBÉRATION

Venez entendre le témoignage exclusif
d'un militant du PCR[co], de retour
du Népal libéré:

- Samedi le 11 février,
à Salaberry-de-Valleyfield:
19h30, au 11, rue de La Fabrique.

- Samedi le 25 février, à Chicoutimi:
19h00, au 405 rue Racine Est (Café Cambio).

- Samedi le 4 mars, à Québec:
19h00, au 160, rue Saint-Joseph Est.

(L'horaire de la tournée sera mis à jour
régulièrement sur notre site Web, au
http://www.pcr-rcpcanada.org; vous pouvez
y lire également le rapport des brigadistes).
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Article paru dans Arsenal-express, nº 83, le 5 février 2006.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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