J'aimerais apporter quelques commentaires à propos de votre reportage de ce soir, portant sur les écrivains cubains.

Radio-Canada
Émission Sans frontières
Reportage de Denise Faille sur Cuba

J'aimerais apporter quelques commentaires à propos de votre reportage de ce soir, portant sur les écrivains cubains.
Lorsqu' il s'est agi d'écouter un certain écrivain vivant à Miami, ce dernier nous faisait part de sa préférence d'écrire en dehors de Cuba, arguant son manque de liberté d'écrire ce qu'il voulait lorsqu'il vivait au pays. Il ne nous livre malheureusement pas de détail précis en rapport avec ce soi-disant manque de liberté. Si les raisons de son exil sont de nature identique à celles de Raul Rivero, dont il nous cite en exemple, il y aurait beaucoup à redire. Ce dernier, toujours à Cuba, serait un poete et journaliste qu'on harcèlerait et emprisonnerait à cause de ses idées, contraire au "régime".
Pourtant, si nos journalistes se donnaient un tant soit peu la peine d'investiguer, en dehors de leurs préjugés, ils pourraient peut-être nous pondre une toute autre analyse.
Si on s'en tient au cas précis de Raul Rivero, ce dernier n'a pas été condamné et emprisonné pour le contenu de ses poèmes ou de ses dépêches de journaliste; il y en a bien d'autres dans le pays qui déblatèrent sur le système et sur Castro, sans qu'ils soient arrêtés et jugés (Elizardo Sanchez, Vladimiro Roca, Oswaldo Paya).
C'est bien en vertu d'une loi sur la sécurité nationale et non sur une loi de diffusions d'informations. À peu près tous les pays, y compris le Canada et les É-U ont légiféré de tels lois et les appliquent au besoin, et les peines prévues sont aussi lourdes que celles décrétées à Cuba.
Raul Rivero a été trouvé coupable de travailler au sein de groupes, mis sur pied, financés et orientés par une puissance extérieure(USA) ennemi, qui a à son agenda le renversement du gouvernement légitime de Cuba, qui impose de surcroit, un blocus commercial et financier, depuis 45 ans, blocus dont la levée est demandé par la majorité des pays à l'ONU et qui occupe illégalement une partie du territoire nationale, en y maintenant contre le gré du pays, une base militaire à Guantanamo.
Qu'on arrête de nous dire que Castro mets les écrivains, journalistes, dissidents en prison parce qu'ils ne pensent pas comme lui.
Qu'on regarde un peu du côté de l'administration américaine qui consacre des millions(plus de 45 millions en 2005) pour "soutenir" la dissidence. Il me semble qu'il est assez évident que la soi-disante opposition à Cuba n'est en fait qu'une création de l'Empire pour justifier son blocus et reprendre le pays. Il existe de plus en plus d'ouvrages sérieuses d'écrivains, démontrant ce fait, il faudrait peut-être aussi regarder de ce côté.

Michael Walsh
Association québécoise des amiEs de Cuba
Boischatel, Québec
Tel: 418-822-1885
Le 27 janvier 2006