L'annonce du déménagement du casino de Montréal, par la Société des loteries du Québec en association avec le Cirque du Soleil, dans le quartier populaire de Pointe Saint-Charles, a soulevé de nombreuses critiques et enclenchée une vaste mobilisation populaire pour s'y opposer. On ne peut que s'en réjouir car l'industrie de la loto et du gambling, au même titre que les autres secteurs de l'économie capitaliste (Finance, armement, porno, spéculation immobilière, etc.) ne font qu'approfondir le processus de marchandisation de la vie auquel sommes confrontés quotidiennement. Cette lutte nécessite un large débat de société pour pouvoir arriver à des alternatives concrètes. Il est alors heureux que les groupes communautaires, travaillant en première ligne, s'impliquent. Cependant, on peut se demander pourquoi un des groupes qui appuie la campagne contre le déménagement du casino a, entre autre chose, comme source de financement des abonnements de groupe aux diverses loteries... Contradictions secondaires ? Simple détail ?

L’ARGENT N’A PAS D’ODEUR…

Lotomatique que cela s'appelle. Voici le texte qu'on peut trouver sur le site de ce groupe: "Le CACV forme des groupes de dix personnes. Vous pouvez ainsi vous abonner à vos loteries préférées (6/49, Super 7 et Québec 49) sur une période de 26 semaines sans qu’il vous en coûte un sou de plus (26 $). De plus, en vous joignant au groupe Forfait Trio Lotos, vous contribuez au financement de l’organisme." source: www.cacv-verdun.org/1f_financement.htm
Il ne s'agit pas de simplement cibler un seul groupe et d'en faire un bouc-émissaire. Rappelons, c'est connu, cela se parle dans les coulisses (?!!), que les groupes de défense de droit sont financés, depuis 1995, via le Fond d'aide à l'action communautaire autonome. Le texte de la loi est disponible sur le site du Secrétariat à l'action communautaire autonome du gouvernement québécois : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php...
(à la section III.1) . Ce fond recoit du fric... de la Société des lotos du Québec, tel q'on peut le lire dans la loi régissant cette société: "22.1. La Société verse au Fonds d'aide à l'action communautaire autonome institué par la section III.1 de la Loi sur le ministère du Conseil exécutif ( chapitre M-30), à même l'excédent de ses revenus consolidés sur ses dépenses consolidées, une somme correspondant à 5 % du bénéfice net réalisé au cours de l'exercice financier précédent relativement à l'exploitation des casinos d'État et à la gestion des commerces qui y contribuent. Les versements sont effectués aux dates et dans la mesure que détermine le gouvernement" (le texte de cette loi est disponible sur : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php...).
Alors, on lutte contre le déménagement d'un casino dans un quartier populaire à cause des impacts sociaux que cela engendrera inéluctablement mais, d'un autre côté, on est financé (chichement) par les revenus, entre autre, du dit casino. pourquoi, dans ce contexte, ne pas y ajouter aussi, comme le CACV, un petit gratteux ?
Contradiction, schizphrénie psycho-machin, hypocrisie ??? On peut et on doit reconnaître le fait que les groupes communautaires ont des sérieuses difficultés de financement mais SE FINANCER AVEC L'ALIÉNATION DES GENS (LOTO ET AUTRES...), surtout des démuni-e-s, POUR LES AIDER À TENTER DE SORTIR... DE L'ALIÉNATION... Il y a là un paradoxe qu'un auteur comme Ionesco se serait régaler. Cela en dit long aussi sur les contradictions que nous affrontons pour tenter, dans cette société, de mettre en accord paroles et actes.

À SUIVRE!!!