Multimedia
Audio
Video
Photo

Bolivie : "modèle socialiste avec un capitalisme bolivien"

Anonyme, Viernes, Diciembre 23, 2005 - 19:14

fab

Bolivie : entretien du quotidien conservateur espagnol La Vanguardia avec Alvaro Garcia Linera, le futur vice-président de Evo Morales.

Le vice élu de Bolivie est signalé comme le "cerveau" du prochain gouvernement.

Il est respecté comme l'un des intellectuels les plus combatifs du pays qu'il a surpris quand il a accepté de se convertir en candidat à la vice-présidence d'Evo Morales. Alvaro García Linera, 43 ans, un ex-guerrillero du groupe insurgé Tupac Katari, avec Felipe Quispe est considéré aujourd'hui comme le cerveau du futur gouvernement de Morales.

- On vous désigne comme le vrai président du futur gouvernement.
- Dire cela c'est mépriser Evo, comme cela a toujours été le cas dans ces dernières années. Il y aura une équipe politique que vous allez maintenant voir en action.

- Vous parlez de joindre le poncho (tenue des indigènes) avec la cravate. Qu'apporte un ex-guerrillero intellectuel à un mouvement surgi de paysans cocaleros ?
- De manière simple et humble, j'ai apporté un engagement, une production intellectuelle. On peut dire que j'ai érigé des ponts avec les secteurs sociaux. Je me considère comme un intermédiaire culturel entre les secteurs indigènes, populaires, avec les classes moyennes.

- De quelle forme allez-vous effectuer la nationalisation des hydrocarbures ?
- Concrètement, dans les nouveaux contrats l'État va assumer la propriété en sortie de puit, le contrôle, et il définira les prix internes, externes, les profits, la structure de prix et d'analyse. Il décidera quel sera le bénéfice de la compagnie pétrolière. Nous allons négocier avec elles, parvenir à des consensus et, le moment venu, racheter ce qui était à l'État.

- Est-ce que cela ne chassera pas l'investissement étranger ?
- nous voulons ces investissements, nous en avons besoin mais jusqu'à présent ils ne nous ont pas laissé grande chose.

-Evo Morales parle des pétrolières qui pillent le pays. Repsol se trouve-t-elle dans cette liste d'entreprises qui s'accaparent des biens de la Bolivie ?
- Personne n'a mentionné Repsol avec nom et prénom comme une des entreprises qui pillent le pays. Le compagnon Evo Morales a parlé des entreprises qui ont fait de la contrebande, qui n'ont pas payé, qui ont escroqué l'État. Nous allons les contrôler conformément à la loi, nous allons leur faire un procès et allons résilier les contrats.

- Repsol a-t-elle quelque chose à craindre ?
- Personne n'a mentionné Repsol. Si elle n'a pas commis d'erreur elle doit être tranquille. De plus, nous voulons trouver des points d'accord et de dialogue avec cette entreprise.

- Evo Morales dit que les contrats avec les pétrolières sont illégaux. Au contraire, les entreprises disent qu'ils ont une pleine validité et qu'ils sont garantis par des lois internationales.
- Ce sera un sujet juridique, où le langage des lois va résoudre un langage de lutte de forces politiques. Les pétrolières peuvent recourir aux instances internationales, mais elles ont commis une erreur. Je suis surpris que des entreprises si puissantes et si bien préparées aient commis l'erreur de ne pas légaliser pleinement ses contrats. La Constitution bolivienne dit que n'importe quel contrat en relation à des biens nationaux doit passer par l'approbation du Congrès. Elles ne l'ont pas respecté. Nous allons utiliser cet argument devant n'importe quel tribunal mais auparavant nous voulons trouver un point d'équilibre par le dialogue.

- Il y aura un retour à une économie étatisée ?
- nous ne sommes pas contre le libre marché. Nous sommes partisans d'un modèle socialiste avec un capitalisme bolivien, où les gains des hydrocarbures soient transférés à d'autres secteurs comme le rural, où nos gens travaillent encore avec la charrue égyptienne que les Espagnols ont apportée.

- Ne craignez-vous pas que les mêmes secteurs qui ont renversé deux présidents en terminent avec vous s'ils ne voient pas satisfaites leurs attentes ?
- Dans les huit premiers mois nous devons montrer où nous allons. Nous allons avoir beaucoup de micro-conflits mais en négociant nous allons les résoudre, tandis que nous allons montré aux gens où nous allons. Cela prendra du temps mais nous démontrerons que nous allons vers ce que nous avons promis.

Joaquim Ibarz,
La Vanguardia (Espagne), pour Clarin (Argentine), 23 décembre 2005.
Traduction : Fab , sant...@no-log.org



CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.