L'annonce de l'entente ayant été conclue entre le Parti communiste du Népal (maoïste) et les sept principaux partis d'opposition à la mi-novembre, qui ont convenu de déployer toutes leurs forces pour renverser la monarchie absolutiste, semble avoir déchaîné le roi Gyanendra et son armée, qui multiplient depuis ce temps les massacres contre les maoïstes et les masses populaires.

Le 30 novembre dernier, l'Armée royale a ainsi assassiné le camarade Sunil (de son vrai nom, Kim Bahadur Thapa), membre du Comité central du Parti et responsable du gouvernement populaire de la République autonome du Magarat. Le camarade Sunil, de même qu'un autre responsable de l'Armée populaire de libération, ont perdu la vie lorsqu'un hélicoptère de l'Armée royale a délibérément bombardé l'endroit où avait lieu un rassemblement politique du PCN (maoïste) dans le village de Zinwang, situé dans le district de Rolpa. Ironiquement, la réunion avait été convoquée pour expliquer aux membres du Parti le contenu et le sens de l'entente conclue avec les partis parlementaires...

Puis, mercredi dernier, des militaires ont tiré sur la foule qui participait à une fête populaire dans la municipalité de Nagarkot, située à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale, faisant au moins 14 morts - dont un enfant de 5 ans - et 17 blessés.

Bien que l'Armée royale prétende que le massacre a été commis par un soldat ivre, plusieurs témoignages font état de l'intervention coordonnée d'une demi-douzaine de militaires qui soupçonnaient la présence, parmi la foule, de sympathisantEs maoïstes. D'ailleurs, avant que les "spin doctors" de l'Armée royale se mettent de la partie pour tenter de réparer les dégâts, la radio d'État officielle annonçait tout bonnement que les militaires étaient légitimement intervenus pour rétablir l'ordre "après avoir vu des voyous" participer à la fête.

Dès le lendemain, des barricades de pneus enflammés sont apparues dans les rues de Katmandou, pour dénoncer le massacre. Vendredi, la plupart des commerces et sociétés sont restés fermés, après que les partis d'opposition eurent appelé à la grève générale.

Le régime monarchique semble plus que jamais aux abois. Son temps est désormais compté: le jour viendra bientôt où le peuple népalais pourra enfin prendre sa destinée en mains.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 75, le 18 décembre 2005.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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