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Les flics racistes provoquent une révolte massive des jeunes d'origine immigrée

léniniste-trotskyste, Sábado, Diciembre 17, 2005 - 14:42

Déclaration de la Ligue Trotskyste de France, section française de la Ligue Communiste Internationale, sur les émeutes françaises du mois de novembre.

Supplément au Bolchévik nº 173
5 novembre 2005

Libération immédiate de tous les jeunes emprisonnés !

Les flics racistes provoquent une révolte massive des jeunes d’origine immigrée

5 novembre – Le 27 octobre à Clichy-sous-Bois, près de Paris, deux jeunes d’origine africaine, Ziad Benna et Bouna Traoré, ont été tués dans un transformateur électrique où ils cherchaient refuge contre une rafle policière. Depuis plus d’une semaine les cités et les quartiers immigrés sont en feu. Des milliers de voitures, des entrepôts et des magasins ont brûlé. Cette agitation sans précédent continue de s’étendre dans toute la France. Le gouvernement, quant à lui, continue à attiser la colère en envoyant des milliers de CRS investir les quartiers pauvres. Des centaines de jeunes ont été arrêtés, plusieurs ont déjà été condamnés à des mois de prison ferme. Nous exigeons la libération immédiate de tous les jeunes emprisonnés et la levée de toutes les inculpations. A bas la terreur policière raciste contre les cités immigrées ! Nous nous opposons aussi à Vigipirate, un plan consistant à envoyer des patrouilles communes de la police et de l’armée dans les gares, les stations de métro et les aéroports, et qui est au « niveau rouge » depuis cinq mois maintenant.

L’explosion a commencé à Clichy-sous-Bois, une cité délabrée avec un taux de chômage officiel de 25 %, ce qui veut probablement dire plus de 50 % pour les jeunes. Pas étonnant que Clichy ait explosé. La bourgeoisie n’a pas grand-chose à offrir à ces jeunes à part des patrouilles de police, la prison et la mort – dans certaines prisons environ 80 % des prisonniers sont de culture musulmane, contre moins de 10 % dans la population. Une récente étude sociologique documente ce qu’on y appelle « l’apartheid scolaire », avec une ségrégation raciste qui est maintenant encore plus intense que dans le logement. Ce qui en résulte c’est que ces jeunes ont peu ou pas de perspective de finir l’école ou trouver un travail. Et cela va de mal en pis depuis 20 ans, sous des gouvernements de droite comme de « gauche ». Le racisme est inhérent au capitalisme, et en France il est également enraciné dans son passé colonial : la bourgeoisie française continue d’être rongée par le ressentiment contre sa défaite dans la lutte de libération algérienne il y a plus de 40 ans. Pour lutter efficacement contre le racisme il faut lutter pour renverser l’ensemble du système capitaliste.

Des émeutes comme celles-ci sont l’expression du désespoir de jeunes au chômage, si marginalisés qu’ils n’ont aucun pouvoir pour changer quoi que ce soit dans la société. Ces émeutes ont donné lieu à des attaques indiscriminées contre des individus qui ne faisaient que se trouver là au mauvais moment, et pour l’essentiel elles dévastent encore plus les quartiers où doivent vivre ces jeunes. Pourtant, malgré toute l’énergie dépensée et la dévastation infligée, ce genre d’explosion n’apporte en général aucun changement. C’est pourquoi il est tellement important que les travailleurs se battent pour améliorer les conditions de vie dans ces quartiers. La classe ouvrière est la force sociale qui a objectivement l’intérêt et le pouvoir de renverser tout ce système capitaliste d’exploitation, de racisme et de misère. Aulnay-sous-Bois est une autre ville du 9-3 qui était en pointe dans les émeutes récentes. A Aulnay il y a aussi une grosse usine Citroën où en mars des jeunes travailleurs, principalement d’origine immigrée d’Afrique du Nord et de l’Ouest, ont démarré une grève qui a gagné. Des dizaines de milliers de jeunes de la région ont des boulots sur l’aéroport voisin de Roissy, l’un des plus grands d’Europe. Il est possible de déchaîner la puissance de la classe ouvrière multiethnique de la zone, française et immigrée, pour lutter contre les terribles conditions de vie dans les cités et en défense des jeunes qui s’y révoltent. Mais pour cela ce qu’il faut c’est une lutte sans relâche contre la bureaucratie syndicale chauvine, qui met un frein aux luttes de la classe ouvrière et les trahit, car au fond elle partage les préoccupations de la bourgeoisie voulant que le capitalisme français soit plus « compétitif » contre ses rivaux internationaux.

L’attaque brutale du gouvernement contre toute une génération de jeunes a pour but d’attiser la division dans la classe ouvrière multiethnique du pays, dans un contexte d’attaques féroces contre l’ensemble du prolétariat et d’une résistance ouvrière croissante. Après que les marins de la SNCM ont perdu leur grève, poignardés dans le dos par la direction de la CGT (voir notre tract « Victoire à la grève de la SNCM et des dockers ! »), le gouvernement essaie de briser une grève des transports publics qui dure depuis un mois, avec un arrêt anti-grève du tribunal. Il y a un appel à la grève de tous les principaux syndicats de la SNCF qui commence le 21 novembre. C’est pourquoi il est d’autant plus urgent pour le mouvement ouvrier organisé de s’opposer à l’attaque raciste du gouvernement. C’est une question de vie ou de mort pour que la classe ouvrière soit unie et repousse les attaques contre son niveau de vie et les services publics. Comme nous le disions dans le dernier numéro du Bolchévik (septembre) :

« Une attaque contre un est une attaque contre tous. Le mouvement ouvrier tout entier […] doit se mobiliser en défense de ses frères de classe plus vulnérables, les travailleurs originaires d’Afrique du Nord et de l’Ouest notamment, qui forment une composante stratégique du prolétariat de ce pays, que ce soit dans le bâtiment, dans l’industrie automobile ou parmi les éboueurs de la ville de Paris. Il faudrait une campagne de syndicalisation des intérimaires, CDD et “contrat nouvelle embauche



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