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Argentine : Hotel autogéré Bauen en danger

Anonyme, Viernes, Diciembre 9, 2005 - 05:15

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Le parlement de la ville de Buenos Aires vient de voter une loi qui oblige la coopérative des travailleurs de l'hôtel Bauen à rendre les installations à ses supposés "propriétaires". Avec à la clef, outre la fin de l'autogestion, la perte de 120 postes de travail. La coopérative demande à l'exécutif municipal de mettre son véto à cette loi.

Au moment du vote de cette proposition de loi de la droite municipale, les travailleurs du Bauen et leurs soutiens étaient mobilisés à l'extérieur et à l'intérieur de la "legislatura". Dans l'hémyclique, lorsqu'ils ont véhément protesté lors du vote, ils ont été expulsés par la police qui a usé de gaz lacrymogène.

L'entrepreneur Marcelo Iurcovich a inauguré l'hôtel pour le mondial de 1978 (en pleine dictature militaire) avec un crédit du Banade, qu'il n'a jamais remboursé. On estime qu'il doit encore 13 millions de pesos. En 1997, il l'a vendu à Solari SA, qui a également contracté des dettes pour plus de 5 millions et a porté l'hôtel à la faillite en 2001. En 2003, vingt travailleurs l'ont occupé. Aujourd'hui 140 personnes travaillent dans le Bauen, en plus de récupérer 160 chambres, il est utilisé pour des évènements culturels. L'organisme auquel serait remis la propriété n'est pas Solari SA ni le groupe Iurcovich mais une entreprise fantôme ,(Mercotel SA), que serait formée par des membres de la famille de Iurcovich. "Mercotel ne peut pas prouver la propriété vu que dans le Registre de la Propriété apparait Bauen SA (Iurcovich), qui ne peut pas non plus le récupérer parce qu'il n'a jamais payé la caution de 4 millions de pesos au tribunal commercial pour la faillite", a affirmé l'avocate du Bauen, Florencia Kravetz.

La loi établit que dans un délai de 90 jours sera négocié un accord entre l'entreprise et la coopérative. Il a été créé une commission de suivi, intégrée par 7 députés municipaux. Au travers de l'accord, est accordé aux ex propriétaires un "plan de facilité" pour qu'ils paient les dettes en cours. Il est aussi destiné une subvention pour payer les salaires des employés pendant un an et seront maintenus en poste pendant trois ans les 20 travailleurs qui travaillaient avec Solari SA, les 120 autres n'ont aucune garanti de de continuer à y travailler.

Les travailleurs ont décidé de résister à l'application de cette loi et de mobiliser pour son véto.



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