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Le logement : une question de santé publique

Christian Montm..., Sábado, Noviembre 19, 2005 - 16:12

Par : Christian Montmarquette

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Priorité à la sécurité sociale et au logement

J’étais heureux d’apprendre l’organisation d’une soirée publique par l’UFP-Gouin le 22 novembre prochain, dans le cadre de la journée canadienne d’actions sur le logement. Car la problématique du logement ne se pose désormais plus seulement au mois de juillet, comme ce fût le cas de nombreuses années, mais est devenue une préoccupation de tous les jours pour de nombreux locataires. Il est d’une grande urgence de voir à ce que personne dans notre société ne manque du simple nécessaire et ce, particulièrement en ce qui concerne le logement. Se loger devrait constituer un droit et non un privilège dispensé par des locateurs qui, forts de la rareté du marché locatif, se font sans cesse plus exigeants et sélectifs.

Sélection et contrôles abusifs des locateurs

Conséquemment à cette diminution de l’offre de logement, nous avons besoin d'une loi ferme et claire protégeant les locataires contre toutes discriminations et contrôles abusifs de la part des locateurs. Car, depuis quelques années est devenu extrêmement difficile de mettre la main sur un loyer et ce, même en acceptant de se saigner à blanc et de payer le prix fort pour ce faire. Les locateurs sont de plus en plus capricieux et difficiles. Pour louer, les exigences s’apparentent l’achat d’une propriété : on demande des talons de payes, votre numéro d'assurance sociale, les références de plusieurs adresses antérieures, le nom de l'employeur et l’ancienneté de cet emploi, votre salaire annuel, votre numéro de compte en banque, le droit de faire des enquêtes de crédit, votre numéro de permis de conduire, votre carte d'assurance maladie, la marque et l'année de votre voiture. De plus, on exige de signer un contrat unilatéral préalable au bail qui engage le locataire sans engager le propriétaire. Tout refus ou omission sera considéré comme suspect. Sans compter que vous devez faire bonne impression et vous endimancher et qu'il est préférable que vous soyez de race blanche et sans enfant. À cela, on vous demandera dans certains cas, un dépôt non remboursable si vous ne signez pas le bail le temps venu, à moins que ce ne soit pour garantir le dernier loyer. Il existe même de la discrimination face aux locataires qui bénéficient d'une subvention pour un programme d’aide d'urgence qui ramène à 75 % de leurs revenus le montant consacré au paiement du loyer. Ces personnes se voient refuser un logement simplement parce qu'ils sont aidés par l'Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM) et conséquemment jugés douteux. La solvabilité de la Ville de Montréal elle-même ne suffisant même pas pour calmer la soif inassouvissable du besoin contrôle des locateurs.

Tout cela est abusif, arbitraire et inacceptable. De plus, lors d’une offre de location, le locateur fait faire des visites en groupe, empile les formulaires signés et le locataire est soumis à l'arbitrage. À partir de quoi, il faudra que le locataire suspende ses recherches durant les cinq ou dix jours suivants, selon ce contrat préalable, s'il ne veut pas risquer d'être coincé dans plusieurs engagements à la fois, puisqu'il est soumis à cette dite transaction préalable et unilatérale où il se met à la merci et en attente de la décision finale du locateur. Tout ceci est insoutenable pour les locataires. Le logement devrait être un droit puisque c’est un besoin vital. Si un logement est sur le marché libre, il devrait pouvoir être acquis sur le champ avec un bail de la Régie du logement et comme dans toute transaction normale. Les locateurs ne se sentent-ils pas suffisamment protégés par le fait que si un locataire ne paie pas ou fait problème, il s'expose lui-même à l'expulsion ?

Le logement : une question de santé publique

Le logement n'est pas un bien comme les autres. Il peut avoir de sérieuses répercussions sur la vie et la santé des personnes concernées. Il faut voir de toute urgence à civiliser et à réglementer un marché locatif qui devient chaque jour de plus en plus sauvage et dont on fait un commerce qui ne respecte en rien les besoins et les ressources des locataires. Il est absolument incompréhensible que l’État piétine depuis tant d’années à régler un problème social si fondamental. Une mauvaise situation de logement peut ravager des existences et affecter gravement l'équilibre de la personne. Le logement n'est pas simplement un lieu physique ou une vulgaire marchandise à transiger. C’est un besoin de première nécessité qui regarde tout aussi bien la sécurité sociale que la santé publique.



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