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L’alternative souverainiste de gauche ou comment sortir du cul de sac politique

Christian Montm..., Lunes, Octubre 31, 2005 - 01:56

Christian Montmarquette

Avec une course à la chefferie qui met tout l’accent sur la souveraineté, le PQ est en train de remettre en place sa stratégie électorale habituelle, c'est-à-dire, de faire chanter l’électorat progressiste en s’appropriant la question nationale. Mais avec l’avènement d’un nouveau parti souverainiste de gauche, il pourrait bien en être terminé de ce stratagème machiavélique qui a eu pour conséquence d’enfermer perpétuellement le Québec dans un régime de droite. Après plus de trente ans de manoeuvres où le PQ a utilisé la souveraineté pour se porter au pouvoir, ésquiver la question sociale et finalement la mettre au service de politiques libérales, j’ose croire que l’électorat québécois aura fini par comprendre à qui ils ont réellement affaire et reconsidèrera son choix aux élections pour nous sortir du cul de sac politique où nous sommes renduEs.

L’appui à l’indépendance fera la différence !

On a récemment fait un vox pop dans un des journaux diffusés dans le métro où l’on demandait aux gens s’ils étaient en faveur d’un nouveau parti souverainiste au Québec. Mais ce qui m’a surtout frappé, c’est le libellé de la question : « un nouveau parti souverainiste ». C’est comme cela qu’on semble désormais percevoir la fusion de l’UFP avec Option citoyenne et que le concept semble vouloir se propager. Dans les réponses à ce vox pop j’ai pu en noter une en particulier favorable au nouveau parti et où l’on affirmait que le PQ était désormais devenu un parti incapable de se renouveler. Le même jour à la radio Denise Bombardier reprenant ces mêmes termes : « nouveau parti souverainiste » déplorait elle aussi, le manque flagrant d’idées nouvelles dans la course à la chefferie du PQ. Madame Bombardier se demandait même à quoi la saison des idées avait-elle bien pu servir puisque les principaux aspirants à la chefferie n’ont à peu près rien à dire mis à part que tel canditatE fera le référendum plus ou moins rapidement que tel autre. Un discours ennuyeux et creux centré comme d’habitude sur une souveraineté «coquille vide » sans véritable changement de société. Mais, avec cette adhésion au mouvement indépendantiste la gauche se donnera les moyens de jouer la partie en plein cœur l’échiquier politique et de frapper fort. Avec une telle position nous pourrons faire se questionner une forte partie de la population qui est en faveur de l’indépendance du Québec, mais qui remet en question la gouvernance libérale droitiste du PQ. C’est pourquoi il nous faut désormais défendre avec conviction nos valeurs et proposer un projet pour une société nouvelle et égalitaire et pour un Québec indépendant solidaire. Voilà de véritables assises pour fonder un parti et pour faire naître un pays !

La souveraineté... Libérale ?

La proximité du PQ avec les intérêts capitalistes semble telle que plusieurs des principaux ténors du parti commencent déjà à nous faire comprendre que « leur » souveraineté ne sera pas le Pérou et n’apportera pas suffisamment de gains pour améliorer notre contrat de solidarité sociale. La souveraineté pouvant même engendrer un période difficile selon certains. En d’autres termes, on commencent déjà à nous faire souscrire à l’idée que l’indépendance lucide à laquelle on songe ne permettra pas de changer l’ordre social et prépare déjà notre résignation à la perpétuation du régime actuel. Mais, une telle attitude ne leur laisse pas grand choses à offrir pour promouvoir l’indépendance auprès des gens ordinaires qui eux, n’auront qu’à continuer à tirer diable par la queue d’une main en agitant leurs drapeaux à la Fête nationale de l’autre. Finalement ce que le PQ nous propose comme société c’est de nous faire écoeurer par un capitalisme québécois au lieu de nous faire écoeurer par le capitalisme canadien.

Lutter pour quel pays ?

Au nom de quoi fonder un pays ? La lutte fondamentale et primordiale pour la construction de notre pays ne devrait-elle pas être partie prenante de la lutte sociale qui est en fait une lutte pour la liberté ? Ces deux notions : question nationale et question sociale n’auraient jamais dues être scindées comme l’a fait le PQ car la souveraineté du Québec ne garanti en rien que cela aura pour conséquence d’améliorer le sort de la population. C’est pourquoi les droits fondamentaux à la sécurité et à la dignité devraient êtres préalablement protégés de façon absolue dans la constitution qui donnera naissance à cette nouvelle société. Oui, à un pays où règnent justice, équité et liberté et où tous et toutes sont prioritairement assuréEs d’avoir un revenu suffisant pour vivre, un toit sur la tête et de quoi se nourrir ! Quiconque ne comprend pas, ne reconnais pas et ne défend ces simplissimes notions de survie ne mérite pas de gouverner. C’est pourquoi ce Québec libre dont nous rêvons devrait être d’abord celui de la libération de la prison de pauvreté, puisque être pauvre c’est comme ne pas avoir le droit de vivre. C’est d’une indépendance solidaire dont le Québec a besoin et pas d’une autre.

L’alliance barbare

Tout cela, j’en suis sûr, plusieurs de nos compatriotes jusqu’ici captifs de cette alliance barbare de la gauche et de la droite au sein du PQ vont finir par le comprendre. Ils comprendront que la gauche n’a rien à gagner à se mettre au service de la droite et ce, même au nom de la question nationale; que ce sont des intérêts irréconciliables et que le temps est venu pour eux d’arrêter de renier leurs valeurs et d’agir selon leur conscience. Car au bout de nos choix politiques, il y de nos frères, de nos sœurs, de nos parents, de nos amiEs et de nos proches qui souffrent quotidiennement et attendent que les choses changent. Quand mettrons-nous fin à leur enfer d’insécurité et à leur misère quotidienne ? Ils comprendront que si importante et si chère à nos cœurs l’indépendance du Québec fût-elle, elle ne mérite pas d’être faite en négligeant les nôtres. Désormais disons non à cette promiscuité politique et non au PQ et à son nationalisme de droite et réapproprions-nous notre projet de société. Cette société qu’il faut commencer à changer immédiatement et ce, parce que la simple compassion la commande.

Pour un Québec terre de liberté !

Car désormais avec cette nouvelle gauche souverainiste qui entrera en scène, l’électorat ne sera plus confronté à cet éternel dilemme de devoir faire une croix sur ses convictions sociales pour en mettre une autre pour Québec indépendant ; ou d’avoir à reporter aux lendemains d’un référendum gagnant ses espoirs pour la construction d’une une société juste, d’avant-garde et inventive. Car il ne s’agit pas seulement de faire l’indépendance, mais de voir de quelle indépendance il est question et dans quelle société nous vivrons et progresserons entre-temps. C’est pourquoi il nous faut dès maintenant construire ce Québec libre dont la liberté acquise chaque jour sera d’abord et avant tout celle d’un peuple.

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