Voici la conclusion des questions et réponses sur le communisme, la démocratie prolétarienne et la révolution, dont nous avons commencé la publication il y a deux semaines. La série provient d'un argumentaire préparé par nos camarades du Parti communiste révolutionnaire des États-Unis (le RCP,USA), dans le cadre d'un projet appelé Set the Record Straight (http://www.thisiscommunism.org).

- Arsenal-express

Q: Avec la "globalisation" et le développement des nouvelles technologies, qui tendent à faire disparaître la classe ouvrière et à atténuer les différentiations sociales, le communisme ne vous apparaît-il pas dépassé?

R: La révolution communiste est actuellement plus nécessaire que jamais. À l'échelle internationale, l'écart entre les riches et les pauvres s'est approfondi spectaculairement depuis que Marx et Engels ont écrit leur Manifeste. Aux États-Unis, les avoirs des trois personnes les plus riches dépassent le produit intérieur brut combiné des 48 pays les moins développés! Dix millions d'enfants meurent à chaque année, des suites de maladies évitables ou de malnutrition. Pendant que les grandes compagnies pharmaceutiques protègent vigoureusement leur propriété intellectuelle et les profits immenses qui y sont rattachés, le SIDA continue à faire des ravages un peu partout sur la planète. En outre, la classe ouvrière exploitée est bien loin d'avoir disparu, même aux États-Unis. Il suffit de regarder les étiquettes apposées sur les chaussures et les vêtements qu'on porte, ou sur les composants des ordinateurs qu'on utilise.

Q: Quelle est la pertinence du communisme dans un pays riche et avancé comme les États-Unis [ou le Canada]?

R: Il y a ce qu'on appelle une "classe moyenne" assez nombreuse dans notre pays. Néanmoins, pour plusieurs, la vie reste passablement aliénante. Le capitalisme empêche les gens de mettre véritablement leurs compétences et leurs talents au service de l'humanité et de la société. Les ravages provoqués il y a quelques semaines au passage de l'ouragan Katrina ont fait ressortir clairement les profonds clivages qui existent toujours dans notre société, en fonction de l'exploitation de classe et de la discrimination raciale. Les États-Unis comptent plus de 37 millions de personnes vivant dans l'indigence, sans parler des millions de travailleurs et de travailleuses au bas de l'échelle, qui n'ont souvent même pas les moyens de se payer un toit. On pourrait parler aussi du système de santé, terriblement inadéquat et discriminatoire; et du système pénitentiaire, qui enferme massivement les jeunes NoirEs et Latinos. Avec le niveau de développement technologique avancé et les vastes connaissances qu'on y trouve, un pays comme les États-Unis devrait pourtant être capable de mobiliser les masses pour faire face aux problèmes qui surgissent. Mais il faut dire que ce pays est présentement dirigé par un président qui n'est même pas foutu d'admettre la validité de la théorie de l'évolution!

Q: Sous le socialisme, aura-t-on le droit de pratiquer notre religion?

R: Bien sûr que oui! Les gens auront le droit de pratiquer leur culte et de tenir des services religieux, tout comme ils auront le droit de ne pas croire, au demeurant. Toutefois, les écoles et l'administration publique en général vont promouvoir une conception du monde scientifique et matérialiste. Personne ne sera contraint d'abandonner ses croyances et pratiques religieuses, mais on mènera une lutte idéologique d'envergure pour donner aux gens les moyens d'abandonner volontairement les vieilles croyances qui les enchaînent.

Q: Les gens garderont-ils le droit de propriété sur leurs biens personnels?

R: Parfaitement. Mais il faut voir que le socialisme ne sera plus la société de consommation dans laquelle on vit aujourd'hui. Ainsi, la société socialiste s'écartera très certainement du modèle de la "culture automobile", actuellement dominant, si destructeur pour l'environnement. Les ouvrières, les ouvriers et les gens des "classes moyennes" pourront continuer à vivre dans les mêmes maisons qu'ils et elles occupent actuellement. Mais on abolira la ségrégation et le marché immobilier spéculatif. Et on s'assurera en priorité que ceux et celles qui sont actuellement au bas de l'échelle puissent enfin se loger décemment.

Q: Y aura-t-il des élections? La dissidence sera-t-elle tolérée?

R: Les masses populaires jouiront d'une démocratie véritable et sans précédent. Seuls les anciens exploiteurs et ceux qui tenteront de renverser le système seront réprimés. La dictature du prolétariat accordera aux masses le droit et la possibilité de changer le monde et de participer activement à la société, à tous les points de vue. Le Parti communiste jouera son rôle dirigeant en menant des campagnes idéologiques et politiques constantes pour mobiliser les masses et les inciter à agir. On encouragera la dissidence et surtout, on lui donnera les moyens de se faire entendre. Les élections seront utilisées pour sélectionner les dirigeantes et dirigeants et les renouveler; elles serviront aussi à faire en sorte qu'ils et elles soient désormais redevables auprès des masses. Par contre, la question de savoir si la société devrait retourner en arrière, vers le capitalisme, ne sera jamais soumise au vote! Pour qu'une révolution réussisse à transformer la société de fond en comble, il faut une direction ferme, dotée d'une vision à long terme, qui permettra aux masses de garder le pouvoir. Cette direction devra amener les masses à se mobiliser et à lutter pour réaliser cet immense défi, qui est celui d'en arriver à une société communiste dans laquelle les vieilles divisions entre dirigeantEs et dirigéEs auront été surmontées.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 70, le 30 octobre 2005.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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