Réaction à l'exécution de Frances Elaine Newton

« Partout où s’inscrit le Nègre, il s’enracine dans le malheur »

Rien n’a pu faire fléchir les bourreaux et c’est avec stupéfaction que nous avons appris l’assassinat de Frances Elaine Newton, femme noire de quarante ans exécutée par injection létale, le 14 septembre à 18 h 09, dans la prison de Huntsville (Texas). Elle avait été condamnée à mort pour avoir tué son époux, son fils de sept ans et sa petite fille de vingt-et-un mois, afin d’empocher la prime d’assurance vie, s’élevant à 100 000 $. Mais elle avait toujours proclamé son innocence, et de nombreuses preuves de cette affaire n’ont pas été portées à la connaissance des jurées.

Toute la mobilisation des organisations et des parlementaires en vue de la sauver a échoué (l'association des barreaux américains, les organisations de défense des droits de l'Homme Amnesty international et Human Rights Watch.) et rien n’a pu faire fléchir les bourreaux.

Frances Elaine Newton est morte, dans ce pays qui est né du génocide des Amérindiens, enrichi sur la traite et l’esclavage des Nègres, et prospère sur la misère de millions de travailleurs pauvres, des prisonniers noirs esclavagisés dans les geôles de ce pays, qui tend à devenir une vaste prison.

Frances Elaine Newton est morte, dans ce pays où l’on meurt, car trop pauvre pour se payer une assurance médicale privée. Dans ce pays où on est assassiné faute d’avoir les moyens de se payer un avocat, ce qui fut son cas.

Tony Mardaye