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La lutte contre l'impérialisme et l'oppression nationaleinternationaliste, Martes, Octubre 4, 2005 - 20:51 Arguments pour le socialisme par en bas Tony Cliff 6 – LA LUTTE CONTRE L’IMPÉRIALISME ET L’OPPRESSION NATIONALE Le fossé entre les revenus des riches et des pauvres est plus grand que jamais. Bill Gates, l’homme le plus riche du monde, et les deux autres personnes les plus riches possèdent à eux seuls une fortune équivalente aux revenus de 600 millions de personnes. C’est l’équivalent du PNB (produit national brut) des 48 pays les plus pauvres. On estime que vingt millions d’enfants meurent chaque année par manque d’eau potable. Le revenu de Bill Gates pour une seule année suffirait pour construire suffisamment de canalisations, de puits, etc, pour prévenir la mort du moindre enfant à cause d’un manque d’eau potable. Le pouvoir militaire est aussi extrêmement concentré. Les seigneurs féodaux commandaient des dizaines ou des centaines de chevaliers. Aujourd’hui, le budget militaire des États Unis est cent fois supérieur à celui de la Serbie, et le budget de l’OTAN est lui-même deux cents fois supérieur à la Serbie. A partir de là, il n’est pas surprenant que la Serbie ait été forcée à se retirer du Kosovo. Sous de telles conditions, il pourrait sembler qui n’y a aucune solution pour mettre fin à l’impérialisme. Mais une chose peut battre l’impérialisme : l’action de masse. Lors de la première guerre mondiale, la Russie se retira du conflit suite à une révolution. En Allemagne, la révolution de Novembre 1918 força le pays à se retirer à son tour, ce qui mit fin à la guerre. Si on observe superficiellement, il peut sembler évident que les Américains avaient les moyens de gagner la guerre contre le peuple vietnamien . Après tout, les Britanniques avaient bien maté le soulèvement Indien de 1857. L’armée américaine des années 1970 était incomparablement plus forte que l’armée britannique du 19ème siècle. La population vietnamienne était minuscule en comparaison de celle de l’Inde. Avec cette simple logique, il paraît évident que si les Britanniques ont pu gagner en Inde, les américains pouvaient gagner au Vietnam. Mais il y a une différence radicale entre les deux nations. Les Indiens n’avaient pas de conscience nationale. Il y avait un rassemblement d’individus, mais il n’y avait pas de mouvement de masse contre les Britanniques. Au Vietnam, il y a eu un mouvement de masse. L’impact des guerres dans les pays d’origine fut lui même très différent. En Grande Bretagne la population ne savait quasiment rien de ce qui se développait en Inde en 1857, non seulement parce que la guerre était moins rude pour la Grande Bretagne, mais aussi parce que la masse de la population n’avait presque aucune information sur les événements. Par contre, la guerre du Vietnam fut présente chaque jour, chaque heure à la télévision. Je me rappelle quand un village nommé My Lai fut bombardé au napalm, et que vous pouvez voir – je n’oublierai jamais cette image – une petite fille courant complètement nue parce que ses vêtements ont brûlé. Des millions de personnes ont vu cette image. Lorsque Mohamed Ali, le champion du monde de boxe, refusa l’incorporation et proclama : « jamais un Vietnamien ne m’a traité de nègre ! », c’était merveilleux et tout le monde était au courant. Encore, lors des jeux olympiques de 1968 à Mexico, vous pouvez voir trois médaillés sur le podium. Le médaillé d’or est un homme noir, Tommy Smith. Le médaillé d’argent est un Australien blanc, et le médaillé de bronze est un autre homme noir, John Carlos. Tout les trois tournent le dos au drapeau américain, le fameux Star and Stripes, rendant hommage au « Black power ». C’est merveilleux (Il faut noter que l’Australien fut exclu de son équipe pour ce geste). Des millions de personnes à travers le monde entier virent cela, et cela affecta encore plus le climat aux États Unis même. Quand la guerre menée par les États Unis contre le Vietnam éclata, aucun membre du Congrès vota contre la guerre, et seulement deux sénateurs le firent. Pourtant, des manifestations massives se développèrent aux États Unis contre la guerre. Des millions de manifestants criaient : « Hey, hey, hey, Johnson (le président des États Unis), combien d’enfants as tu tué aujourd’hui ? ». Dire qu’un mouvement de masse est la voie pour battre l’impérialisme et l’oppression nationale ne signifie pas que tout mouvement de masse est sûr de vaincre. Le premier aspect est la taille. Les Palestiniens sont très mobilisés contre l’État d’Israël, et cela est très naturel. Deux millions et demi d’entre eux ont subit une épuration ethnique. Avant la création de l’État d’Israël, les Palestiniens possédaient 90% de la terre ; maintenant ils n’en possèdent plus que 5%. Et l’expropriation des terres des Arabes par l’État d’Israël et les colons sionistes se poursuit encore aujourd’hui. Le nettoyage ethnique des Albanais du Kosovo s’est mis en place durant quelques mois. La persécution des palestiniens dure depuis plus de 51 ans. La colère des palestiniens n’est pas suffisante contre Israël, les Palestiniens ne peuvent gagner seuls. Premièrement, ils sont moins nombreux que les Israéliens. Deuxièmement, économiquement et militairement, ils sont plus faibles que les Israéliens. Plus de la moitié des Palestiniens sont réfugiés en Jordanie, au Liban et dans la bande de Gaza. Israël reçoit une aide militaire massive de la part des États Unis, plus que tout autre pays au monde. Israël possède plusieurs centaines de têtes nucléaires. Il n’est pas possible pour les Palestiniens de gagner la lutte contre Israël. Mais si on parle des masses du monde arabe, le situation est complètement différente. La seule population Egyptienne est dix fois plus grande que le total des Palestiniens. En 1944, le nombre total de salariés palestiniens était estimé à 160 000. Face à çà, le nombre de salariés égyptiens, en excluant les ouvriers agricoles qui étaient extrêmement nombreux, était supérieur à deux millions. L’Egypte a depuis connu un certain nombre de grèves de masse. Voici quelques exemples. 1984 : La vaste majorité des 26 000 travailleurs de la compagnie de textile, Misr fine Spinning and Weaving, à Kafr-al-Dawar, occupa l’usine, demandant la démocratisation de l’entreprise (qui était auparavant sous contrôle étatique). Il y eu un mouvement massif de solidarité dans la région et un soulèvement qui a duré trois jours. Des unités spéciales de la police prirent d’assaut l’usine, mais les revendications furent , en grande partie, satisfaites. 1986 : une grève à Mahalla al Kubra : 25 000 travailleurs arrêtèrent le travail et dirigèrent une manifestation de masse à travers la ville. Des centaines de manifestants furent arrêtés. Encore en 1986 : Une grève des chemins de fer : une importante confrontation nationale paralysa pendant trois jours le réseau ferroviaire entier. 10 000 travailleurs y participèrent. Plusieurs centaines furent emprisonnées pour avoir dirigé la grève. 1989 : Occupation pendant quinze jours de l’aciérie de Helwan par 27 000 travailleurs qui luttaient pour les salaires et pour la démocratisation de l’entreprise. Des hauts cadres de l’entreprise furent séquestrés. Les unités spéciales de la police prirent d’assaut l’usine : un mort et 700 arrestations. 1994 : 25 000 travailleurs se mirent en grève et occupèrent l’usine de Kafr a-Dawar. Une manifestation de masse eu lieu en ville. Quatre morts, des centaines d’arrestations. 1998 : Grève des travailleurs du textile à Helwan, dont 15 000 ont occupèrent l’usine et organisèrent une grande manifestation. La direction ferma l’usine pendant trente jours. Pour qu’un mouvement de masse des travailleurs puisse réussir dans la lutte contre l’impérialisme et l’oppression nationale, ses idées politiques et les revendications sociales doivent être dirigées. Bien sûr des millions d’Egyptiens ont une grande sympathie pour les Palestiniens. Mais pour agir efficacement, ils doivent comprendre que cette lutte est liée avec leurs propres intérêts de classe. Ils faut qu’ils détestent le président Moubarak (chef de l’État égyptien) non seulement pour sa collaboration avec l’Israël et l’impérialisme américain, mais aussi parce qu’il représente les exploiteurs et les oppresseurs des masses égyptiennes. En définitive, un mouvement contre l’impérialisme et contre l’oppression nationale ne peut réussir que quand il existe un parti révolutionnaire qui dirige la lutte. La grève de masse des travailleurs organisés dans les Shoras (conseils de travailleurs) en Iran déboucha sur le renversement du Shah. Mais puisque la direction était celle du parti communiste stalinien, le Tudeh, qui collaborait avec l’ayatollah Khomeiny, le mouvement n’a pas abouti à la victoire des travailleurs.
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