Résistance 28, juin 2005 • www.socialiste.qc.ca

Élections en Colombie-Britannique

De la rue aux urnes, luttons contre le néolibéralisme

La croissance, puis le déclin, de l’appui pour le NPD en Colombie-Britannique sont pleins d’enseignements pour la gauche au Québec.

LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

Ça fait quatre ans que les gens ordinaires au Colombie-Britannique souffrent sous la gouverne du parti libéral de Gordon Campbell. La privatisation des soins de santé, de grandes augmentations des frais de scolarité, la baisse du salaire minimum et d’autres attaquent contre les travailleurs et travailleuses, la fermeture des centres pour les femmes, la liste continue…

Mais ça fait aussi quatre ans que les gens luttent contre ces politiques. Il y a eu des manifestations, des occupations par les étudiantEs, et une grève des travailleuses et travailleurs des hôpitaux qui est venu près de déclencher une grève générale.

Ces actions se sont non seulement opposées au néolibéralisme, mais ont aussi poussé l’appui au NPD au-dessus de celui des Libéraux. Il y a donc un lien entre le mouvement dans la rue et le mouvement des urnes: ce premier peut améliorer ce dernier, en donnant confiance au gens de chercher un expression électorale pour leur militantisme.

En dépit de la base du NPD–qui consiste principalement des militantEs et des syndicats–la direction politique a rejeté la possibilité d’une lutte unitaire des mouvements, en s’opposant à la grève générale. La dirigeante Carole James a caractérisé la grève comme "une crise économique qui menace d’éroder davantage la confiance des investisseurs en Colombie-Britannique et de déstabiliser l’économie." Elle croyait que c’était la chose responsable à dire pour gagner la confiance de l’électorat. En divisant ces deux formes de politique, celle des urnes et celle de la rue, le NPD a démobilisé le mouvement ouvrier et a ébranlé le soutien électoral que ces mobilisations lui avaient donné. Le résultat: les Libéraux ont gagné une autre élection.

LEÇONS POUR LE QUÉBEC

Au Québec, les mouvements altermondialiste et anti-guerre ont crée un contexte favorable non seulement à la résistance contre les projets des Libéraux, mais aussi le désir pour un projet électoral alternatif. Le succès récent de la grève générale étudiante a démontré non seulement la colère contre le néolibéralisme, mais aussi le désir et la possibilité d’une lutte unitaire.

Comme l’onde choc de la manifestation anti-guerre du 15 février 2003–de la chute du gouvernement espagnol l’an dernier, à la victoire électorale récente du militant anglais George Galloway–la grève général des étudiantEs va résonner dans l’esprit des gens pour biens des mois à venir. C’est essentiel qu’il y ait une expression électorale pour cette radicalisation, et qu’un parti se développe non seulement pour lui-même mais aussi pour bâtir le mouvement qui constitue sa base. Ainsi, les militantEs doivent se joindre à l’UFP, et l’UFP doit prendre part au mouvement.

Une "vote stratégique" pour le PQ serait désastreux non seulement pour la politique électorale (comme l’histoire du PQ le montre), mais aussi pour le mouvement dans la rue. Une telle stratégie peut dominer quand la confiance des gens est faible, mais la radicalisation de la grève récente peut amener les gens à considérer une vraie alternative. Quant à l’UFP, il faut qu’elle reflète et aussi bâtisse cette radicalisation, en s’immergeant dans le mouvement–pour agrandir sa base immédiate et élargir le mouvement qui fournit le contexte pour cette croissance. Les militantEs socialistes peuvent jouer un rôle important en faisant les liens entre les diverse campagnes et en discutant l’importance de l’UFP.

GUIDE POUR LE CANADA ANGLAIS

Le mouvement au Québec a eu la plus grande mobilisation contre la mondialisation en 2001 et contre la guerre en 2003, et vient juste d’avoir la plus grande grève générale d’étudiante dans l’histoire du Québec et du Canada. Il y a maintenant la possibilité de fournir un autre exemple pour le Canada anglais: comment combiner ce mouvement des rues avec un mouvement dans les urnes.

Le leadership du NPD en Colombie-Britannique doit apprendre de cette perspective, et que c’est le militantisme des gens ordinaire qui donne la confiance d’exiger plus. Durant la campagne électorale récente, le NPD a demandé seulement que les frais de scolarité restent au niveau élevé auquel les Libéraux les ont mis. Mais au collège Langara à Vancouver, des étudiantEs ayant une pétition de solidarité avec la grève au Québec ont trouvé plein d’autres gens qui voulaient appuyer la grève et qui étaient inspirés par l’exemple des étudiantEs du Québec engagéEs dans la lutte collective. C’est en unifiant cette lutte avec une campagne électorale progressiste qu’on peut faire reculer le néolibéralisme. Le peuple uni jamais ne sera vaincu!

Jesse McLaren, Vancouver

Résistance 28, juin 2005 • www.socialiste.qc.ca