La création d'un nouveau parti de gauche unifié et de masse au Québec est une bonne nouvelle mais il faut éviter certains pièges comme l'alliance stratégique avec le Parti Québécois.

Résistance 27, mai 2005 • www.socialiste.qc.ca

Un nouveau parti unifié de la gauche pour janvier 2006

L’Union des forces progressistes et Option Citoyenne ont ammorcé des négociations en décembre dernier en vue de la création d’un parti unifié de la gauche au Québec. Les discussions avancent bien depuis et on prévoit tenir le congrès de fondation du nouveau parti du 13 au 15 janvier 2006.

À noter, une entente entre l’UFP et OC sur la question nationale (l’UFP est indépendantiste et OC n’a pas encore de position) demeure un des obstacles principaux sur la voie de l’unification.

Des décisions difficiles devront être prises de part et d’autre, comme l’accord de principe de l’UFP pour écarter le droit des tendances (ou entités politique) à une représentation dans les instances du futur parti. Le plus loin que la délégation d’OC a voulu aller dans cette direction est de reconnaître aux membres le droit de former des ´ collectifs ª qui pourront exister mais n’auront pas de droit de vote ou de proposition, ou de parole spécifiques dans les réunions.

Les documents discutés jusqu’à maintenant sur l’économie et le féminisme, ainsi que les textes de discussion produits séparément par les deux groupes, laissent entrevoir que le nouveau parti sera de centre-gauche, avec une critique modérée du néolibéralisme et de la mondialisation.

Il reste à voir si le futur parti saura éviter le piège d’un appui stratégique ou d’une forme d’alliance avec un des partis de droite, en particulier le Parti Québécois. Mais cette question ne sera pas abordée au congrès de fondation, ni même au congrès d’orientation qui suivra quelques mois plus tard. Ce n’est qu’à la veille des prochaines élections générales qu’on tranchera ce débat central pour la gauche.

Les membres de Socialisme International et d’autres militantes et militants de l’UFP continueront de défendre la stratégie de l’indépendance totale de la gauche et tenteront de convaincre l’ensemble du nouveau parti de rejeter la politique du moindre mal qui a tant handicapé la gauche québécoise au moins depuis la fondation du PQ en 1968.

Il serait bien dommage que la plus grande réussite dans le travail ardu de développement d’une alternative politique de gauche au Québec soit ruinée par un bond en arrière vers une sorte de semi-péquisme.

Chris Brown, Montreal

Résistance 27, mai 2005 • www.socialiste.qc.ca