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Le capitalisme à Cuba

Anonyme, Martes, Septiembre 6, 2005 - 21:44

JOAQUIN ORAMAS

LA dénommée «transition» à laquelle aspirent le président Bush et la mafia anticubaine de Miami, nous fait venir à l’esprit le souvenir de cette république néo-coloniale où régnaient la corruption, le chômage, l’analphabétisme et l’insalubrité, l’exemple même des dernières années du capitalisme dans l’île.

Le capitalisme à Cuba

POR JOAQUIN ORAMAS

LA dénommée «transition» à laquelle aspirent le président Bush et la mafia anticubaine de Miami, nous fait venir à l’esprit le souvenir de cette république néo-coloniale où régnaient la corruption, le chômage, l’analphabétisme et l’insalubrité, l’exemple même des dernières années du capitalisme dans l’île.

Cuba entrait dans sa dernière décennie capitaliste (1950-1960) comme un pays insuffisamment développé, où ses éléments de production et de consommation étaient mal ajustés, avec un taux d’emploi rural bien supérieur à celui de l’industrie et un taux de chômage considérable face à l’augmentation constante de la population en âge de travailler.

En 1950 la situation était la suivante : 85 000 « caballerías » (1 cab = 13,43 ha) contrôlées par le monopole de la canne, plus de 80% des aliments consommés par la population venait de l’étranger, principalement des Etats-Unis, les consortium nord-américains contrôlaient la plus grande partie de l’industrie sucrière, les banques, les chemins de fer, les services de téléphone, l’électricité et le gaz, le transport maritime et urbain, entre autres.

L’agriculture de subsistance n’existait pratiquement pas, l’analphabétisme atteignait 40% de la population.

Les usines cubaines continuaient de fermer, écrasées par les privilèges accordés à la production semblable étasunienne pour s’assurer du quota sucrier dans la puissance du Nord, tandis que les politiques et des dirigeants des entreprises faisaient étalage de leurs richesses qu’ils arrachaient à l’Etat et obtenues par le pillage effréné des ressources du pays.

Le déficit de la balance des paiements internationaux et du commerce extérieur se creusait dangereusement et les recettes fiscales diminuaient d’une manière inquiétante.

Cela était dû à la politique sucrière et à la réduction des quotas d’achat du sucre de la part des Etats-Unis, ainsi qu’aux imprévisions du gouvernement et des magnats nationaux.

L’époque des « vaches grasses » était terminée, quand Cuba, comme conséquence de la Seconde guerre mondiale, est devenu le principal producteur mondial de sucre. Cependant, la dépendance de cette industrie mettait Cuba dans une position vulnérable, une raison pour laquelle les experts estimaient qu’il était urgent de diversifier la production pour augmenter ses produits d’exportation.

Les spécialistes disaient alors que le salut de l’île résidait dans la richesse et le verdoiement de son sol. Peu de pays au monde avaient la chance d’avoir une nature possédant de telles ressources naturelles, affirmaient-ils.

La surface cultivable du pays représentait environ une acre par habitant (0,4 hectare), alors que les sols agricoles représentaient 3,2 acres par habitant (12,8 hectares), ce qui faisait de Cuba l’un des pays disposant du plus grand taux de terre agricole en comparaison avec sa superficie.

Cependant 70% des fermes cubaines étaient aux mains de propriétaires dont les terres étaient en friches, alors que la majorité des agriculteurs travaillaient des terres cultivables pendant des périodes inférieures à cinq ans.

Une situation qui était préjudiciable pour le développement d’une économie agricole réellement productive.

Au milieu de l’incertitude économique et à l’approche dans le pays d’élections présidentielles où devait être défait le candidat gouvernemental, l’ex-président Fulgencio Batista, appuyé par des officiers de l’armée et de la police, exécute le coup d’Etat du 10 mars 1952 et s’empare du pouvoir, plongeant la nation cubaine dans l’étape la plus sanglante de son histoire. Cela a coïncidé avec la plus grande récolte sucrière de la République, sept millions de tonnes de sucre, qui n’a pas rapporté les profits escomptés, car à l’image de Cuba, tous les producteurs ont inondé le marché international du sucre, avec la conviction que la guerre de Corée allait entraîner une époque de prospérité économique avec la hausse de la demande de sucre.

Le coup d’Etat a provoqué une grave crise économique. Les salaires des travailleurs ont diminué d’une année sur l’autre, les profits des entreprises ont baissé, les recettes publiques ont chuté jusqu’à 277 millions de pesos et le PIB a aussi fondu.

Le cercle vicieux d’une économie en panne et chaotique continuait avec un haut niveau d’insécurité.

Qu’a fait l’entreprise privée durant cette période? Comme le commerce était lui aussi dépressif, les entreprises ont préféré vendre peu avec des prix élevés au lieu d’accroître les ventes en baissant les prix, avec une utilité supérieure, ce qui aurait profité à la fois à l’entreprise et au consommateur.

Leur capital était investi dans le secteur immobilier, la propriété de la terre et surtout dans des dépôts de banques des Etats-Unis. Rien qu’en Floride, on estime que les fonds d’origine cubaine dépassaient les 300 millions de dollars.

Ceci se passait alors le chômage à Cuba atteignait le chiffre effrayant de 1 million 231 000 personnes, trois personnes sur dix seulement avaient un emploi. 70 000 jeunes arrivaient chaque année sur le marché du travail et devant le manque d’emplois, des milliers d’entre eux émigraient aux Etats-Unis.

Sans oublier l’abandon officiel dans lequel se trouvait la santé publique. Des chiffres non officiels montrent que la mortalité infantile dépassait les 60, pour mille nouveaux-nés vivants.

Durant les années sanglantes de la tyrannie batistienne la dette publique a grimpé de 177 millions de dollars en 1952 à 1 milliard 200 millions. Les réserves en devises qui atteignaient 534 millions de dollars sont descendues à 77 millions. En triplant la dette publique, le gouvernement a abandonné la politique monétaire traditionnelle qui consistait à soutenir le peso cubain face au dollar or.

Les yeux entièrement tournés vers la conquête de la liberté, le peuple ne s’apercevait pas que la tyrannie laissait derrière elle un pays aux caisses vides et une dette extérieure de plus d’un milliard de dollars.

Un passif auquel a du faire face la Révolution quand elle a commencé une nouvelle étape, le premier janvier 1959, sans la tutelle de la puissance du Nord.

site du journal cubain
www.granma.cu


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