Multimedia
Audio
Video
Photo

Du rejet du néolibéralisme à la révolution

internationaliste, Martes, Septiembre 6, 2005 - 20:42

La voie vers la révolution passe par un rejet radical du néolibéralisme et par le développement du militantisme par la base qui mènera au socialisme par la base. Il faut tout d'abord développer des mouvements sociaux combatifs et construire une alternative politique progressiste qui rassemblera ceux et celles qui résistent. Ce n'est pas le parlementarisme ni la pratique autoritaire de petites avant-gardes "éclairées" qui conduiront au renversement du capitalisme.

Résistance 28, juin 2005 • www.socialiste.qc.ca

Chronique militante

Du rejet du néolibéralisme à la révolution

Le néolibéralisme guerrier c’est la phase actuelle du capitalisme. Les mouvements et les partis qui sont en opposition au néolibéralisme ou à l’impérialisme sont donc anti-capitalistes dans les faits, même si ce n’est pas toujours explicite. Ils portent en eux deux potentialités contradictoires : celle d’une radicalisation en direction de l’anti-capitalisme explicite, vers une forme de lutte pour le socialisme, et celle d’une régression vers l’adaptation au capitalisme réel et donc par conséquent une acceptation de fait du néolibéralisme.

Prenons par exemple le cas du Parti de la refondation communiste (PRC) en Italie. Ce parti s’est impliqué corps et âme dans les mouvements altermondialiste (ou anti-capitaliste) et anti-guerre (ou anti-impérialiste) depuis la campagne contre la guerre en Yougoslavie en 1999, jusqu’à celle contre l’invasion de l’Irak en 2003, en passant par les manifestations contre le G8 à Gènes en 2001. Il a été aussi très actif dans toutes les mobilisations sociales dans ce pays. Malgré toutes ces avancées au niveau de la pratique et du discours, ce parti s’apprête maintenant à participer à un gouvernement de coalition avec le centre-gauche social libéral italien sous la direction de Romano Prodi. Il n’y a donc rien dans le discours anti-capitaliste qui permette de prévenir une dérive menant à l’acceptation dans les faits du capitalisme néolibéral.

Le problème est qu’on ne peut pas réformer le capitalisme dans un sens qui satisfasse aux droits et aux besoins humains fondamentaux ou qui garantisse le rétablissement des grands équilibres écologiques. Il faut abolir ce système d’organisation de la vie économique et sociale et le remplacer par quelque chose de radicalement différent, une société sans divisions de classes sociales et radicalement plus démocratique que la plus libérale des républiques bourgeoises. C’est ce que nous entendons par socialisme.

Mais l’avenir de la lutte pour le socialisme passe par l’évolution complexe, inégale et contradictoire des nouveaux mouvements sociaux et des nouveaux partis politiques qui ont émergé depuis quelques années à la faveur de l’effondrement des régimes staliniens et de la crise profonde et à long terme de la social-démocratie.

C’est dans cet esprit que nous travaillons dans l’UFP; pour encourager les ruptures partielles avec différents aspects du capitalisme, en respectant la diversité et la complexité de l’évolution des militantes et des militants de la gauche, tout en mettant de l’avant une perspective clairement socialiste et révolutionnaire.

La constitution d’un petit parti politique de gauche de masse au Québec, par la fusion entre l’UFP et Option citoyenne, constitue un moment important, quoique contradictoire, dans cette évolution. D’une part, la dissolution de l’UFP dans un nouveau parti aux contours plus flous constitue un pas en arrière sur le plan programmatique. Mais en même temps, la fondation d’un parti ayant une base sociale plus vaste et plus diversifiée peut aider au progrès de la gauche à long terme. Comme on le constate toujours lorsqu’on tient des assemblées générales étudiantes ou syndicales ayant un bon taux de participation, la simple force du nombre peut encourager les décisions audacieuses et les propositions radicales.

Entre le fait concret du regroupement de milliers de personnes dans un parti en rupture avec le PQ et le néolibéralisme, et les réalités plus abstraites de la plate-forme et des statuts, nous croyons que le progrès réel est plus important. En ce sens, nous appuyons la fusion de l’UFP et d’OC. Mais en même temps, nous sommes conscientes et conscients de l’importance des débats sur le fonctionnement et les orientations du futur parti et nous comptons y participer avec vigueur et en coalition avec toutes les forces politiques présentes à l’UFP et dans le futur parti avec lesquelles nous aurons des points communs.

Aussi, l’histoire nous montre qu’il ne peut y avoir de socialisme dans un seul pays, ni même de pouvoir ouvrier stable et durable. La Russie stalinienne a créé un monstre d’exploitation et d’oppression dont les rejetons Cambodgien et Nord Coréen sont les plus horribles. Pour le Québec, cela signifie que l’objectif d’un Québec indépendant et socialiste ne peut se réaliser que dans le cadre stratégique d’un mouvement mondial contre le capitalisme et l’impérialisme.

En même temps, la lutte sociale et l’établissement d’un pouvoir populaire en rupture avec le capitalisme se pose dans le cadre des États. La seule manière de surmonter cette contradiction est de développer un mouvement socialiste et révolutionnaire pan canadien et international dès maintenant, en même temps qu’un mouvement anti-impérialiste de masse, de manière à minimiser l’isolement de la prochaine révolution anti-capitaliste (ou d’un Québec indépendant) et d’accélérer son extension à d’autres pays.

Le ralliement des directions syndicales (et populaires) au projet capitaliste nationaliste du PQ n’est pas un accident ou une aberration mais la simple transposition dans le contexte d’une nation opprimée de la logique de collaboration de classe inhérente à toute bureaucratie syndicale. Leur rôle social est de négocier des compromis entre les travailleuses et travailleurs d’une part et les employeurs, incluant l’état, d’autre part. C’est la même logique qui pousse les partis sociaux-démocrates vers le social libéralisme.

Au Canada anglais, cette même logique bureaucratique conduit à l’appui au NPD, qui n’a pas été miné, comme en Europe, pas l’expérience de gouvernements nationaux appliquant la politique du néolibéralisme guerrier. Mais la crise mondiale de la social-démocratie devra tôt ou tard frapper le Canada et créer la possibilité de l’émergence d’une alternative plus à gauche.

Tant que nous ne seront pas dans une situation de crise politique et sociale majeure, le courant révolutionnaire restera minoritaire et les réformistes domineront la gauche et les mouvements sociaux tant au Québec qu’au Canada anglais.

D’ici là, les socialistes révolutionnaires du Québec doivent participer aux luttes politiques et sociales en cours en encourageant leur unité et leur combativité, notamment la lutte des syndicats du secteur publique québécois et le mouvement anti-impérialiste. Il nous faut aussi continuer à construire l’UFP jusqu’à la fusion en renforçant ses tendances anti-capitaliste et militantes, ce qui passe par la participation de l’UFP aux luttes. Dans le processus de fusion nous chercherons à préserver le plus possible les acquis programmatiques et démocratiques de l’UFP comme le droit de tendance, l’Assemblée constituante, le rejet de l’OTAN et de l’ALENA, etc.

La simple volonté de créer un parti politique à gauche du PQ porte en elle une dynamique de rupture avec la bureaucratie syndicale et donc avec le réformisme. Toutefois, la réalisation de ce potentiel ne sera pas automatique. Elle demande que ceux et celles qui ont déjà une perspective révolutionnaire se regroupent et mettent de l’avant leur perspective.

La perspective révolutionnaire exige que l’on développe un courant socialiste n’ayant aucune illusion dans les stratégies nationalistes ou électoralistes et faisant la promotion d’une pratique militante ´ par la base ª, rejetant les faux raccourcis qui placent leurs espoirs dans l’action exemplaire de petits groupes, l’autorité d’une minorité éclairée, la prise en charge de la société par un état autoritaire et bienveillant ou l’illusion d’une voie parlementaire vers le socialisme.

Benoit Renaud, Gatineau

Résistance 28, juin 2005 • www.socialiste.qc.ca



Asunto: 
Nous et trotskysme
Autor: 
calvaire01
Fecha: 
Mié, 2005-09-07 19:27

Les révolutionnaires doivent-ils/elles devenir réformistes et se cacher derrière des paravents sociaux-démocrates en bons trotskystes ?


[ ]

CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.