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Déclaration sur les inondations causées par l’ouragan Katrina.

Anonyme, Viernes, Septiembre 2, 2005 - 16:32

Steve

Depuis des années, des ingénieurs et des savants ont sonné l’alarme sur le potentiel d’un désastre catastrophique dans l’éventualité d’un ouragan ou d’une inondation majeure dans le sud de la Louisiane. Rien n’a été fait pour relocaliser la ville ou même préparer un plan d’évacuation concret.

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Les inondations causées par l’ouragan Katrina ont créé un désastre social de proportion épique et cela a une fois de plus illustré la réalité écoeurante de la société capitaliste qui accorde plus d’importance à la propriété qu’à la vie humaine. Les plans d’évacuation se résumaient à faire sortir toute la population de la ville en même temps dans leurs automobiles. Cet exemple de brillante planification bourgeoise ne s’est pas donné la peine de prendre en considération les quelques 100 000 êtres humains habitant la ville qui ne possédaient pas d’autos, selon le Times/Picayune de la Louisiane. Ainsi, avec ce nouveau jalon macabre, nous constatons que le système capitaliste est de plus en plus incapable de répondre aux nécessités humaines les plus élémentaires.

Des années de coupures draconiennes dans les projets de consolidation de l’infrastructure de base ont laissé la région désarmée face au désastre. L’ouragan Katrina, un cyclone de catégorie 4, a facilement anéanti les digues qui avaient été érigées pour contenir des tempêtes de catégorie 3 au mieux. Les fonds gouvernementaux pour les projets d’élargissement des canaux de drainage, de construction de stations de pompage et de réfection du système de digues ont subi coupures après coupures depuis des années. Même cette catastrophe n’incitera probablement pas d’investissements de nouveaux capitaux dans l’infrastructure sociale. Le budget gouvernemental de 2006 réduira probablement encore davantage le financement de l’infrastructure sociale nécessaire sous les 82 millions actuels, alors qu’en 2001, le montant était de 147 millions. Pour donner un sens de proportion à cette dépense sociale, l’Institute for Policy Studies et Foreign Policy in Focus viennent de publier un rapport conjoint qui estime le coût de la guerre en Irak à 5,6 milliards mensuellement.

Le maire de la Nouvelle-Orléans a déclaré que 80% de la ville est maintenant inondée. Des unités de policiers lourdement armés imposent la loi martiale sur les zones les plus gravement touchées dans le but de défendre la propriété contre les pilleurs, dont bon nombre ne cherchent qu’à assurer leurs besoins de base. Presque toute la force policière de la ville a été retirée des opérations de sauvetage et affectée aux actions contre le pillage. 10 000 gardes nationaux vont être déployés. La maladie et la famine vont certainement se répandent à la suite des inondations qui ont été aggravées, surtout pour les prolétaires les plus appauvries, par le fait que la bourgeoisie a progressivement perçu l’infrastructure sociale de base, sous la forme de transport public et de mesures de contrôle des inondations, comme un fardeau insoutenable dans sa poursuite de l’accumulation de capital. La vie des travailleurs et des travailleuses du Lower Ninth Ward de la Nouvelle Orléans et d’ailleurs dans les zones dévastées par l’ouragan ne vaut rien aux yeux de la classe capitaliste.

Depuis des années, des ingénieurs et des savants ont sonné l’alarme sur le potentiel d’un désastre catastrophique dans l’éventualité d’un ouragan ou d’une inondation majeure dans le sud de la Louisiane. Rien n’a été fait pour relocaliser la ville ou même préparer un plan d’évacuation concret. Le plan d’évacuation officiel était que tous les gens possèdent une automobile et qu’ils sortent de la ville tous en même temps et en employant les mêmes chemins. Le gouvernement a ensuite annoncé aux victimes bloquées dans la ville et dans le Superdome qu’il tenterait de sauver le plus de gens possible. Cela a eu pour effet d’affoler les gens qui ont craint d’être laissés pour compte et a suscité beaucoup de moralisation hypocrite dans la presse bourgeoise au sujet du pillage et du non-respect de la loi. Comme s’il fallait s’attendre à ce que la population bloquée, abandonnée à la famine, la maladie et la mort doive se comporter rationnellement. Le message de la bourgeoisie est que si vous êtes trop pauvres pour posséder une auto, alors vous méritez de mourir. De surcroît, on rapporte que le gouvernement américain aurait refusé des offres de secours provenant de d’autres pays. Cette tragédie met brutalement en lumière la nature d’un système capable de construire la plus grande machine de guerre impérialiste de l’histoire et qui ne se donne même pas la peine de planifier dans l’éventualité d’une catastrophe naturelle.

Le Groupe Internationaliste Ouvrier, section du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire au Canada et aux États-Unis, le 2 septembre 2005.

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