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Impérialisme canadien, hors d'Afghanistan!

Eric Smith, Domingo, Agosto 7, 2005 - 15:32

Arsenal-express

Ces jours-ci, 250 militaires canadiens supplémentaires se déploient dans la région de Kandahar, où ils seront bientôt rejoints par quelque 700 autres soldats canadiens, choisis parmi ceux qui sont actuellement basés à Kaboul. Souhaitons que ces gardiens de l'ordre impérialiste mondial recevront l'accueil qu'ils méritent, sous les tirs et les attentats organisés par la résistance.

Lorsque l'armée américaine a déclenché son offensive meurtrière il y a deux ans en Irak, nombreux sont ceux qui se sont réjouis de la position alors adoptée par le gouvernement canadien. Cédant aux pressions exercées par les centaines de milliers de personnes qui s'étaient mobilisées d'un bout à l'autre du pays, le Premier ministre de l'époque, Jean Chrétien, avait semblé défier l'autorité de George W. Bush en annonçant que le Canada ne se joindrait pas au semblant de "coalition" mise sur pied par l'impérialisme US.

Apparemment, cette décision avait choqué les autorités américaines, pour qui la participation canadienne, à défaut d'être vraiment significative sur le terrain, aurait pu conférer un semblant de légitimité à leur opération. Toutefois, par la porte d'en arrière, le gouvernement canadien a tout fait pour éviter de nuire aux manœuvres états-uniennes, voire même pour y contribuer, notamment en augmentant de manière considérable la participation de l'armée canadienne à l'occupation militaire déjà en cours en Afghanistan.

Ce faisant, le Canada a permis à l'armée américaine de "libérer" une partie de son appareil de direction et de ses soldats, qui ont pu ainsi se concentrer sur la guerre et la poursuite de l'occupation en Irak, là où ils avaient (et ont toujours) besoin de toute leur petite monnaie.

Jusqu'à maintenant, la présence canadienne en Afghanistan s'est fait sentir essentiellement dans la capitale. "Nos troupes" (sic) se sont consacrées principalement à des tâches de logistique et au maintien de la sécurité à Kaboul, où les actions armées de la résistance sont relativement peu nombreuses. Si bien que les seules pertes enregistrées par l'armée canadienne ont été l'œuvre d'un tireur fou de l'armée américaine, dont on n'avait semble-t-il pas su contrôler la dose de médicaments nécessaires à l'exercice de ses fonctions et qui fut victime d'hallucinations qui se sont avérées fatales.

Ces jours-ci toutefois, un contingent supplémentaire de 250 militaires canadiens, accompagnés par quelques flics de la GRC, des civils de l'ACDI et du ministère des Affaires étrangères, ainsi que des représentants d'organisations dites "non-gouvernementales" (elles sont tellement peu gouvernementales qu'elles ne sauraient exister sans l'aide de l'État!), se déploient actuellement dans la région de Kandahar, où ils seront bientôt rejoints par quelque 700 autres soldats canadiens, choisis parmi ceux qui sont actuellement basés à Kaboul.

Officiellement, ces soldats, qui agissent dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité dirigée par l'OTAN, participeront à des "travaux de reconstruction" -- car il faut bien préserver l'image traditionnelle du Canada (force est d'avouer qu'en cette matière, l'armée canadienne s'avère généralement plus efficace qu'un certain programme de commandites...). Dans les faits toutefois, les militaires canadiens vont participer activement aux combats contre la résistance qui lutte contre l'occupation étrangère; l'armée reconnaît d'ailleurs que les 250 soldats qui partent ces jours-ci ont reçu un entraînement spécial pour se préparer aux affrontements anticipés contre les "combattants talibans".

De fait, ces soldats vont prendre la relève d'un détachement spécial de l'armée américaine chargé de patrouiller la région, dont quatre membres ont d'ailleurs perdu la vie il y a un mois à peine suite à un attentat-suicide commis contre eux.

Le nouveau chef d'état-major à la Défense, Rick Hillier, a reconnu qu'il s'agissait d'une mission à haut risque et que les soldats canadiens allaient certainement devoir affronter des résistantEs afghanEs. En réponse à certaines critiques, provenant notamment de la députée indépendante Carolyn Parrish (celle-là même qui a osé piétiner une poupée de George W. Bush sur les ondes de la chaîne Global, ce qui lui a valu son expulsion du caucus libéral), qui craignent que cette mission entache l'image traditionnelle de nos militaires "pacifistes", le commandant Hillier a candidement déclaré: "We are not the Public Service of Canada. We are not just another department. We are the Canadian Forces and our job is to be able to kill people." (Canadian Press, 26/07/2005) (Traduction: "Nous ne sommes pas un service public. Nous ne sommes pas un ministère comme les autres. Nous sommes les Forces armées canadiennes et notre rôle est d'être aptes à tuer.") Du même souffle, Hillier a également qualifié les résistantEs "d'ordures et d'assassins exécrables", qu'il faut exécuter.

Le dégoût qu'ont inspiré à juste titre les Talibans lorsqu'ils étaient au pouvoir ne doit pas nous faire oublier le rôle joué par les grandes puissances impérialistes, naguère, dans leur accession au pouvoir et désormais, dans le maintien d'un nouvel ordre oppressif qui n'a rien à envier au précédent. Malgré la tenue "d'élections libres" à la présidence (sous un régime d'occupation, faut-il le rappeler!), l'Afghanistan que nos bons soldats canadiens vont chercher à "construire" et à consolider reste un régime réactionnaire à 100%, dans lequel les seigneurs de guerre alliés aux grands propriétaires féodaux font régner la terreur et cela, toujours au nom de l'islam et des valeurs dominantes traditionnelles (notamment, celles du patriarcat).

Les maoïstes d'Afghanistan, qui se sont réorganiséEs il y a un an en créant le nouveau Parti communiste (maoïste) d'Afghanistan (voir Arsenal-express no 8, 23/05/2004, http://www.pcr-rcpcanada.org/fr/publications/ae/ae08.php), qualifient le régime en place de "narco-colonie états-unienne" et luttent pour développer la résistance populaire armée contre l'occupation, comme première étape d'une révolution de démocratie nouvelle qui mettra fin au féodalisme et à la domination impérialiste et donnera tout le pouvoir aux oppriméEs.

Comme puissance impérialiste de deuxième ordre, le Canada tente tant bien que mal de promouvoir ses intérêts sur la scène internationale. Cela peut l'amener, parfois, à s'opposer temporairement aux intérêts de telle ou telle autre puissance qui rivalise avec lui, comme ce fut le cas lorsque le gouvernement Chrétien a refusé de se joindre à la "coalition" des Bush et Blair. Mais l'impérialisme canadien n'ira jamais jusqu'à remettre en question ce qui fonde l'ordre international actuel -- à savoir la division du monde entre une poignée de pays riches, d'une part, et la majorité des pays et des peuples soumis à l'exploitation et à l'oppression, d'autre part -- puisque cela irait à l'encontre de ses intérêts fondamentaux. Bien au contraire, le Canada est tenu de "faire sa part" dans le maintien et la perpétuation de cet ordre injuste.

C'est précisément ce à quoi il se consacre actuellement en Afghanistan, et ce pourquoi il dépêche de nouvelles troupes prêtes au combat. Et c'est aussi la raison pour laquelle les peuples opprimés du monde entier ont tout intérêt à ce que "nos troupes" reçoivent l'accueil qu'elles méritent, sous les tirs et les attentats organisés par la résistance.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 58, le 7 août 2005.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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