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Manifestation lors du Congrès-Jeunes des jeunes Libéraux

Anonyme, Viernes, Agosto 5, 2005 - 14:09

Des jeunes de Sherbrooke

Croyez-le ou non, il reste encore des jeunes au PLQ, et ils sont prêts à marquer le Québec… au fer rouge!

Sherbrooke, le vendredi, 5 août 2005 – Les 5, 6 et 7 août 2005, à l’Université de Sherbrooke, la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec se réunit pour la tenue du 23e Congrès-Jeunes. Ce rassemblement, qui fait figure de débat public, n’est en fait que l’exercice d’un groupe d’affinité qui se l’approprie.

Durant cette fin de semaine, différentes résolutions seront adoptées, lesquelles démontrent à quel point la jeunesse libérale adopte un discours qui n’est pas représentatif de la jeunesse québécoise, mais plutôt de la clique libérale qui saccage le Québec depuis son élection.

Le dégel des frais de scolarité
La Commission-Jeunesse s’est maintes fois prononcée en faveur d’un dégel des frais de scolarité accompagné de l’augmentation de l’aide financière, arguant qu’il s’agit d’une solution pour aider à financer le système d’éducation. Néanmoins, comme on a pu le constater durant la grève étudiante de 2005, plusieurs étudiants et étudiantes du Québec se disent en défaveur d’une telle mesure qui, en plus de provoquer un éventuel désengagement de l’État, ne ferait que rendre encore plus inaccessibles les études post-secondaires. En effet, les mesures compensatoires à la hausse des frais de scolarité ne sont en fait qu’une possibilité d’endettement plus grande pour les étudiants et les étudiantes les plus démunis.

Nous croyons en outre que le seul moyen d’assurer l’accessibilité à l’éducation pour tous et toutes est la gratuité scolaire, que la société québécoise peut décider de s’offrir. Effectivement, si le Québec, qui n’exige qu’un maigre taux d’imposition de 1,7% à plusieurs grandes entreprises, s’ajustait pour rejoindre le taux minimum canadien de 8,9%, il pourrait aller chercher un minimum de 4 milliards de dollars de plus chaque année1. Et s’il abaissait son aide gouvernementale, versée à coups de 5 milliards de dollars par année à des entreprises en majorité prospères, pour rejoindre celle de l’Ontario qui est de 2 milliards, il pourrait bénéficier de 2 milliards de dollars pour les programmes sociaux2. Amplement pour la gratuité scolaire, qui est de l’ordre de 300 millions de dollars par année.

L’incitatif à la réussite
En accord avec une des proposition du ministre Fournier que les étudiants avaient massivement refusée lors de la grève de 2005, la Commission-Jeunesse propose de « mettre en place des incitatifs financiers sous forme de bourses pour inciter les étudiants […] à terminer leurs études dans les délais prescrits3 ».

Une telle mesure, qui constitue en fait une taxe à l’échec déguisée, est tout à fait injuste. En effet, plusieurs étudiants et étudiantes ne terminent pas leurs études dans « les délais prescrits », ce pour de multiples raisons. Instaurer des incitatifs de la sorte ne fait qu’augmenter l’endettement de plusieurs étudiants, en plus d’utiliser l’argent de l’État à des fins discriminatoires.

Le fardeau fiscal
Les jeunes libéraux parlent de réduction du fardeau fiscal. Premièrement, pourquoi parler de fardeau, alors qu’il s’agit de contribution? Cette manie d’inculquer à la population l’idée qu’elle paie trop de taxes fait en sorte qu’ils omettent de dire que les grosses compagnies n’en paient pas beaucoup. En effet, en 1996-1997, les Québécois et Québécoises ont contribué à 66,6% des revenus autonomes du gouvernement, alors que les compagnies n’ont versé que 20,3% de la somme4.

De plus, il ne faut pas oublier que la contribution de chaque citoyen et citoyenne sert à assurer des services essentiels à toute la population. La question n’est donc pas de se demander comment réduire les impôts, mais plutôt comment bien les gérer.

La protection de l’eau
Une des résolutions proposées au Congrès-Jeunes est de « protéger l’eau du Québec afin d’assurer sa pérennité et de maximiser son commerce5 ». Un simple coup d’œil à cette phrase permet de constater toute la contradiction qu’elle contient, ainsi que le grand manque de convictions environnementales des jeunes libéraux.

Et quoi encore?
Bien entendu, tout cela ne constitue qu’une partie des propositions du Congrès-Jeunes, mais nous sommes d’avis qu’elle sont une bonne représentation de la pensée élitiste et néo-libérale des membres de la Commission-Jeunesse. Nous croyons que la pensée des jeunes Québécois et Québécoises doit se définir avec la participation de tous, non seulement entre membres d’un parti politique, surtout lorsque celui-ci amène des idées aussi rétrogrades que celles des jeunes libéraux.

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de nous mobiliser et une manifestation partira du parc Jacques-Cartier, ce soir, à 19h30.

-30-

Source : De jeunes universitaires, cégépiens et cégépiennes, travailleurs et travailleuses de Sherbrooke
mani...@yahoo.com

1 Données de la fiscaliste Brigitte Alepin, parues dans le Journal de Montréal du 9 mars 2005.
2 Donnée de l’ex-ministre des finances du Québec, Yves Séguin, parues dans le journal Les Affaires du 1er novembre 2003.
3 Extrait du Document de consultation du Congrès-Jeunes 2005 de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, page 9.
4 Données tirées du document S’attaquer à l’évasion fiscale au Québec et au Canada : une nécessité pour la survie des programmes sociaux, produit par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) en mai 2003.
5 Extrait du Document de consultation du Congrès-Jeunes 2005 de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, page 13.

Le site du Congrès-Jeunes...
www.congres-jeunes.com


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