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La langue "macho"

Anonyme, Domingo, Julio 24, 2005 - 21:44

Hommes contre le patriarcat

Plus souvent qu'autrement, ce sont les hommes qui, même minoritaires, dominent les activités des groupes mixtes. On peut presque parler d'un "schéma masculin de comportement" ; non parce qu'il n'arrive jamais qu'une femme s'exprime de cette façon, mais parce que ce sont généralement les hommes qui ont le privilège d'agir impunément de la sorte. Et ces comportements ont pour effet d'entretenir ce privilège, en aliénant celles et ceux qui recherchent des échanges plus naturels, égalitaires et efficaces.
Certaines personnes ont déjà commencé à identifier leurs schémas de pouvoir et à assumer la responsabilité de s'en défaire. Voici une liste des comportements qu'ils cherchent à changer en elles et autour d'elles : les caractéristiques de la "langue macho"...

La langue "macho"
"Overcoming Masculine Oppression in Mixed Groups" [1]

Plus souvent qu'autrement, ce sont les hommes qui, même minoritaires, dominent les activités des groupes mixtes. On peut presque parler d'un "schéma masculin de comportement" ; non parce qu'il n'arrive jamais qu'une femme s'exprime de cette façon, mais parce que ce sont généralement les hommes qui ont le privilège d'agir impunément de la sorte. Et ces comportements ont pour effet d'entretenir ce privilège, en aliénant celles et ceux qui recherchent des échanges plus naturels, égalitaires et efficaces.
Certaines personnes ont déjà commencé à identifier leurs schémas de pouvoir et à assumer la responsabilité de s'en défaire. Voici une liste des comportements qu'ils cherchent à changer en elles et autour d'elles : les caractéristiques de la "langue macho"...

Commençons par arriver à l'entendre, autour de nous et dans nos propres interventions.

JOUER AU "SOLUTIONNEUR" DE PROBLEMES
Être toujours celui qui donne la réponse ou la "solution", avant que les autres n'aient eu quelque opportunité de contribuer à l'échange.

MONOPOLISER LE CRACHOIR
Parler trop souvent, trop longtemps et trop fort.

PARLER EN "MAJUSCULES"
Présenter ses opinions et ses solutions comme le point final sur tout sujet, attitude renforcée par le ton de la voix et l'attitude physique.

ATTITUDE DEFENSIVE
Répondre à toute opinion contraire à la sienne comme s'il s'agissait d'une attaque personnelle.

COUPER LES CHEVEUX EN QUATRE
Soulever chaque imperfection des interventions des autres et une exception à chaque généralité énoncée.

DIRIGER LA SCENE
Prendre continuellement la responsabilité des tâches-clé avant que les autres n'aient la chance de se porter volontaires.

REFORMULER
Reprendre en ses propres mots ce qu'une personne (le plus souvent une femme) vient de dire de façon parfaitement claire. Embarquer sur la conclusion d'une intervention pour la récupérer à ses propres fins (phénomène du "recouvrement").

CHERCHER LES FEUX DE LA RAMPE
Se servir de toutes sortes de stratagèmes, de mises en scène, pour attirer un maximum d'attention sur soi, ses idées, etc.

RABAISSER
Commencer ses phrases avec des effets du genre : "Auparavant je croyais cela, mais maintenant..." ou "Comment peux-tu en venir à dire que..."

PARLER POUR LES AUTRES
Faire de ses opinions la voix d'une collectivité pour leur donner plus de poids : "Beaucoup d'entre nous pensons que...". Interpréter à ses fins ce que disent les autres : "Ce qu'elle veut dire, en fait, c'est que...".

FAIRE DU "FORCING"
Imposer comme seuls valables la tâche et le contenu, en éloignant le groupe de l'éducation de chacun-e, ainsi que d'une attention au processus de travail collectif et à la forme des productions.

DEPLACER LA QUESTION
Ramener le sujet de la discussion à quelque thème que l'on maîtrise, de façon à briller en donnant libre cours à ses dadas.

NEGATIVISME
Trouver quelque chose d'incorrect ou de problématique à tout sujet ou projet abordé.

N'ECOUTER QUE SOI
Formuler mentalement une réponse dès les premières phrases de la personne qui parle, ne plus écouter à partir de ce moment et prendre la parole à la première occasion.

INTRANSIGEANCE ET DOGMATISME
Affirmer une position finale, sur un ton indiscutable, même à propos de sujets mineurs.

JOUER A LA HIERARCHIE
S'accrocher à des positions de pouvoir formelles et leur donner plus d'importance qu'il ne faut.

ÉVITER TOUTE EMOTION
Intellectualiser, blaguer ou opposer une résistance passive lorsque vient le temps d'échanger des sentiments personnels.

CONDESCENDANCE ET PATERNALISME
Infantiliser les femmes et les nouveaux arrivants. Phrase typique : "maintenant, est-ce qu'une des femmes a quelque chose à ajouter ?"

DRAGUER
Traiter les femmes avec séduction, se servir de la sexualité pour les manipuler. "Humour" ambigu, pro-féminisme de façade.

JOUER AU COQ
Aller chercher l'attention et le soutien des femmes en entrant en compétition avec les hommes face à elles.

ESTUDIANTITE AIGUE
Concentrer jalousement les informations-clé du groupe entre ses mains pour son propre usage et profit.

Ces comportements-là affaiblissent grandement la pleine richesse des connaissances et des aptitudes que pourrait se donner le groupe. Les femmes et les hommes qui ont moins d'assurance que les autres, surtout face à un climat de compétition, se voient en effet exclues et exclus de l'échange d'expériences et d'idées.
Si l'on ne met pas fin au sexisme à l'intérieur même des groupes qui visent un changement social, il ne pourra y avoir de mouvement pour un véritable changement. Non seulement le mouvement s'enlisera-t-il dans des divisions, mais on n'arrivera même pas à envisager clairement une libération des rapports d'oppression imposés aux femmes. Tout changement de société demeure incomplet s'il n'inclut pas une émancipation des femmes et des hommes des structures qui reproduisent ces rapports d'oppression.
Voici quelques façons concrètes de prendre enfin nos responsabilités pour sortir de la "langue macho".

N'INTERROMPRE PERSONNE
On a remarqué que dans un groupe mixte, près de 100% des interruptions étaient le fait des hommes. Un bon exercice à tenter est de se donner une pause de quelques secondes entre chaque intervention.

OFFRIR UNE BONNE ECOUTE
Il est aussi important de bien écouter que de bien parler, autrement autant parler tout seul chez soi. Bien écouter ne signifie pas qu'il faille se retirer lorsqu'on ne parle pas. Au contraire, écouter attentivement est aussi une forme de participation.

RECEVOIR ET DONNER DU SOUTIEN
L'entraide est essentielle dans un groupe où certaines personnes cherchent à reconnaître et à mettre fin à leurs "patterns de contrôle des autres". Chacun des membres du groupe doit prendre ses responsabilités en ce sens afin d'éviter que ce ne soit toujours le rôle des femmes. Cette prise en charge permettra aussi aux femmes de sortir de leur rôle traditionnel qui les forces généralement à prendre soins des besoins des hommes en ignorant les leurs.

CESSER DE PARLER EN REPONSES/SOLUTIONS
On peut communiquer ses opinions et ses idées de façon convaincue mais non-compétitive face à celles des autres. On n'est pas obligé de parler de tous les sujets, ni d'exprimer chacune des idées qui nous viennent, surtout en grand groupe.

NE RABAISSER PERSONNE
Apprendre à se surveiller pour s'arrêter au moment où on s'apprête à attaquer quelqu'un-e. Se demander, par exemple : "qu'est-ce que je ressens exactement ? Pourquoi est-ce que je ferais cela ? De quoi ai-je vraiment besoin ? Qu'est-ce qui profitera le mieux au groupe ?".

RELAXER
Le groupe peut très bien se passer de nos petites attaques d'anxiété. Il s'en portera d'autant mieux.

INTERROMPRE LES SHEMAS D'OPPRESSION
Il appartient à chacun(e) de nous de prendre dès maintenant la responsabilité d'interrompre, chez un collègue ou un ami, un comportement d'oppression qui nuit aux autres et qui paralyse le propre développement de cette personne. Ce n'est pas de l'amitié que de permettre à qui que ce soit de dominer ceux et celles qui l'entourent. Apprenons à ajouter un peu de franchise et d'exigence à nos rapports d'amitié.

Mardi 27 mai 2003 [1] Paru en 1977 dans WIN Magazine ("Workshops in Nonviolence"), il est attribué à Bill Moyer et Alan Tuttle, des activistes pacifistes de Philadelphie. Il sera ensuite publié à plusieurs reprises, notamment dans le "Civil Disobedience Campaign Handbood" (NYC), et "Off Their Backs--understanding & fighting sexism : A call to men overcoming masculine oppression in mixed groups". Sa version québécoise est l'oeuvre de Philippe Duhamel et de Martin Dufresne, du Collectif masculin contre le sexisme.

Origine du texte
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21759.jpg0 bytes


Asunto: 
Le merveilleux monde de Disney
Autor: 
Socrate
Fecha: 
Lun, 2005-07-25 13:16

Si je comprends bien la "philosophie" profonde de ce texte, seuls les mâles sont capables d'oppression. Il faut vite les transformer en "moumounes" roses et émasculés. Créons, dans les faits, le merveilleux monde de Disney où tout signe de virilité sera banni. Sourions, aimons-nous, exécutons une jolie farandole gracieuse, soyons zen, granolas, sentons bon, passons nos phrases à l'eau de javel, lévitons, paix, amour, délicatesse, baise-main, white-swan, tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil, sans ces grosses méchantes brutes masculines! Vive les moumounes québécoises! Quand des terroristes nous ferons sauter des bombes en pleine gueule, on enverra nos gentilles moumounes négocier avec eux...


[ ]

Asunto: 
Qui ?
Autor: 
Malin pour la V?ɬ
Fecha: 
Lun, 2005-07-25 13:33

Y.D. nous accuse encore de ses comportements ! Et je ne parle pas Yvon D. ici ! Y'a aucune preuve scientifique dans ce que tu avances si savamant ! C'est une recherche dans ta cour ? Beau chez-toi !!!
Mais tu dénies la nature même de l'homme qui est de même souche, je te signale, peu importe son sexe ! Tu dois vouloir d'une papepesse aussi qui excummunira tous les hommes ! Pour écrire un texte comme ça il faut se sentir très mal dans sa peau et sans couille !!! Tu serais le dernier homme de l'espèce et tu le resterais ! mdrrrrrrrr
Salut à J.P et à l'autre aussi !!!
Malin


[ ]

Asunto: 
Beaux exemples de ce que cet article présente ...
Autor: 
Donatien
Fecha: 
Lun, 2005-07-25 18:45

Avant d'assassiner le messager, peut-on se pencher sur le message ?

merci.

oui c'est formulé d'une manière qui ne me plaît pas, mais en y réfléchisssant un peu je trouve des éléments intéressants. je vais vous en parler avant de vous dire ce que je n'aime pas:

On retrouve beaucoup de ces comportement à l'interrieur des groupes, c'est vrais. il y en a d'autres aussi, très boucoup.

c'est une liste d'exemple que l'on peut utiliser pour sensibilier son groupe de travail, son groupe d'ami, son groupe militant.

il y a des exemples positifs qui nous permettent de visualiser les comportements plus acceptables et des idées de ce qu'on peut essayer de ne plus faire, soit même et aider l'autre à éviter.

Maintenant, les points qui me plaisent moins sont plus des éléments pour améliorer ce texte. J'aurais aimer avoir plus d'exemples pour chaque point et une explication qui me dise d'où vient ce comportement et dans quelle situation il est incorecte et dans quelle situation il est acceptable. ensuite j'aimerais avoir pour chaque point une explication positive de ce que je dois faire pour m'améliorer, les étapes.

Pour finir, le seul élément avec lequel je ne suis pas en accord dans ce texte et DANS TOUS LES COMMENTAIRES RIDICULES qui le suivent, c'est que l'on se trompe de symptome.

à mon sens, l'oppression de la femme n'est pas une question de genre.

c'est bien plus une question de guerre entre des cultures qu'entre les sexes.

il me semble que l'on se trompe si l'on dissocie les deux membres du couple. une violence faite par l'un à l'autre ne signifie pas quelle à une origine ou sa source uniquement chez l'un ou chez l'autre. c'est plus complexe je pense.

j'ose imaginer que la situation socio-économique d'un homme, la perspective d'avenir qu'il entrevois pour lui-même et les siens, la solidité du tissus social qui l'entoure, l'accès qu'il peut avoir à une éducation et une culture saine, sa possibilité à s'émenciper et à croire qu'il est possible d'être meilleur demain que hier, sa capacité à s'exprimer et exprimer l'énergie quil renferme en lui, et bien d'autre élément...

j'ose croire que ces éléments ont un lien directe avec la violence qu'il peut produire, cette violence autodestructrice qu'il dirige vers les plus faible de son entourage.

J'ose croire que ces points sont biens connus des dirigeants des peuples depuis fort longtemps et qu'ils sont employer judiscieusement pour empècher des nations et des peuples de s'émenciper.

Non, je ne pense pas que les points cité dans cet articles soit sans fondement. je sais que plusieurs ont fait l'objet d'analyse fort sérieuses de la part de chercheur en théorie de groupe dans le cadre d'étude pour le management. Je sais aussi que bien des résultats de ces recherches vous déplaisent car ils contredisent certaines de vos croyances sur la nature humaine.

mais je vous en prie, je jettez pas le bébé avec l'eau du bain...

cordialement,

Donatien


[ ]

Asunto: 
Vice et vertu
Autor: 
François Moore
Fecha: 
Mar, 2005-07-26 10:40

Monsieur Demers,

Il y a de nombreuses différences entre les hommes et les femmes en matière de communication. Un beau texte de Corinne Monnet a été publié sur la question dans les pages de CMAQ:

http://www.cmaq.net/fr/node/21484

C'est probablement sur ce texte que vous cherchez aujourd'hui à "surfer". Je ne vous le reprocherais pas.

Contrairement à votre propre pamphlet, l'intérêt de ce beau texte est qu'il soit "documenté". Certaines affirmations qu'on y y trouve sont fâcheusement "intransigeantes et dogmatiques" mais l'auteure a au moins eu le mérite de faire une recherche sérieuse et de donner la référence des documents à l'origine de la plupart de ses affirmations. Bien d'autres reproches auraient pu être faits à ce texte. Je m'en suis abstenu pour ne pas détourner l'attention du sujet principal de ce texte qui était de montrer les différences entre les hommes et les femmes dans les processus de communication de groupe. Il s'agit d'une manifestation importante de l'oppression de la femme dont nous devons tenir compte.

Je vais ici surmonter ma réticence et poursuivre ma critique de ce texte parce que votre propre "repiquage" présente les mêmes vices sans en présenter les vertus.

Comme vous, Corinne Monnet fait de la psychologie différentielle "à la carte". Elle place bien les différences qu'elle soulève dans dans leur contexte social, mais elle évite soigneusement de le replacer dans son contexte psychologique. En effet, il y a de nombreuses différences entre les hommes et les femmes en matière de communication. La différence enregistrée dans les dynamiques de groupe n'en est qu'une parmi d'autres. Lorsque l'on considère l'ensemble, c'est un tout autre portrait qui apparaît. Les revues de littérature scientifiques sur la question montrent :

Premièrement, les femmes dominent les hommes dans presque toutes les épreuves d'habiletés verbales. Elles ont plus de vocabulaire, elles sont meilleur en logique verbale, elles mémorisent mieux tout ce qui a trait au langage, etc...

Deuxièmement, presque tous les chercheurs s'entendent pour affirmer que ces différences enregistrées entre les hommes et les femmes reposent pour la plus grande part sur une base "biologique". Et oui, biologique! Ce sont principalement les études longitudinales qui témoignent de cette base biologique, mais il y en a d'autres. Par exemple, les femmes produisent un plus grand nombre et une plus grande variété de mots dans des épreuves de vocabulaire. Lorsque l'on soumet des transsexuels (hommes devenant femmes) à ces épreuves avant et après le traitement hormonal, leur performance augmente pour rejoindre celle des femmes.

Le fait que des inégalités entre des groupes ou des personnes aient une base naturelle n'implique nullement qu'il faut les accepter politiquement. Les questions scientifiques et étiques ne sont pas interdépendantes, Si la nature est "injuste", il ne faut pas se priver de la corriger comme nous corrigeons tous ce que la nature fait et qui ne nous plia pas (maladies, variations de température, etc).

Les solutions que vous proposez (de Bill Moyer et Alan Tuttle) sont généreuses mais naïves et souvent inapplicables. Par exemple, on fait ça comment inciter un homme à ne plus présenter ses solutions comme "le point final"? On fait ça comment inciter un homme à ne pas répondre à toute opinion contraire à la sienne comme s'il s'agissait d'une attaque personnelle? On fait ça comment inciter un homme à ne pas soulever chaque imperfection des interventions des autres et une exception à chaque généralité énoncée? Et pour ce qui est de "reformuler" l'opinion d'une femme, n'est-ce pas ce que vous faites vous-même ici avec le texte de Monnet?

Vos autres énoncés sont vertueux mais aveugles à la réalité des dynamiques de groupe. Je vous mets au défi de les appliquer vous-même.

Je crois aussi que vous abordez le problème à l'envers. Réprimer la conduite de communication "masculine" m'apparaît moins productif que de valoriser l'adoption de conduites plus affirmatives chez les femmes.

Bleuler


[ ]

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