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Hommage à François-xavier Verschave

Anonyme, Martes, Julio 12, 2005 - 18:20

AIME MATHURIN MOUSSY

 
François -xavier reste gravé dans nos mémoires, comme un frère, un africain typique, son combat était au-délà des idéologies, son départ est une grosse perte. Comme dit l'adage"un vieux qui meurt est une bibliothèque qui brûle".
Ses essences parfumeront nos resistances communes!
Je suis ce militant qu'il a connu, et longuement cité dans son livre NOIR SILENCE...Toute notre association SOS LIBERTES ET NATURE lui rend un vibrant hommage.

 
Soupirs d’un ami du peuple :
Il y’a de merveilleuses joies dans l’amitié. On le comprend sans peine si l’on remarque que la joie est contagieuse. Ainsi se résumait Alain à propos de l’amitié, celle que j’ai vécue avec François –Xavier est celle qui procure la joie, l’espérance et le bonheur. La tradition du rituel veut qu’on ne rende un culte qu’à ceux qui ont tenu les rênes de l’establishment politique. C’est une icône du progrès, c’est un africaniste. Il rejoint son ami et frère Mongo Beti dans nos panthéons immuables. Son discours alerte était plutôt alter mondialiste que paternaliste. François -Xavier Verschave a été de ceux qui ont insufflé au nouveau courant progressiste d’Afrique une voix et un cœur, ne provenant pas des canaux coloniaux établis ; c’est un homme libre, qui a su librement choisir son camp, celui des laissés-pour-compte. IL est un des rares personnages depuis les indépendances dont la mort a suscité autant de mobilisations politiques que citoyennes. Ces morts à l’instar de celle de Mongo Beti à usages politiques mettent en exergue les trois dimensions temporelles, passé, présent, futur. Plus que jamais, elles laissent entrevoir un horizon expectatif, par rapport au vécu expérimental des peuples des pays en voie de développement, ce qui nous amène à nous interroger sur le bien-fondé des actions politiques en Afrique, et savoir si elles répondent au triptyque énoncé plus haut. Ce triptyque renvoie par delà le défunt à une expérience avilissante, dérangeante et contribue à inscrire l’action politique et citoyenne du passé révolutionnaire de nos indépendances dans le présent. L’engagement de François-Xavier va au-delà d’un rituel qui sonne pour les peuples épris de libertés sous forme d’avertissement, dans notre temps où la contestation est plus que jamais de mise.
Tout comme la mort a arraché cet illustrissime combattant, il va sans dire à la lecture des événements qui surviennent en Afrique qu’il y’a un basculement du passé, du présent et du futur, ayant une incidence directe sur le politique, le social, le développement durable. Le temps ayant une accélération draconienne et tragique, l’écart se creuse entre le présent et l’avenir ; le développement durable et la paix. Ce combat mené par François –Xavier a une autre connotation du fait de son appartenance à la France, complice ou auteur de la paupérisation des peuples africains. Cet élan est plus que jamais louable, car dans son pays cette attitude lui a valu beaucoup d’inimitiés. Cet élan nous engage aujourd’hui comme combattants de la liberté afin de perpétuer cette lutte au travers de ce vaste héritage qu’il nous laisse par ses écrits et son parcours qui parlent d’eux-mêmes.
Providence et Eternité
On connaît, jusqu’à la caricature, l’illusion réactionnaire des caciques qui tiennent l’Afrique sous le joug néo colonial. Ils rêvent de rétablissement de l’ordre colonial des choses et d’effacement de la poigne révolutionnaire. Cette image nous renvoie deux siècles en arrière suite à la mort violente du duc de Berry, héritier de la dynastie assassiné à la sortie de l’Opéra sous les coups de Louvel, la nuit du 13 au 14 février 1820. La révolution par la main de Louvel resurgit en pleine restauration. Signe des temps ou temps des signes ? Exorcisation d’un passé colonial qui ne passe pas ? Cet événement funèbre se présente à nous comme cette anti chambre de réflexion dans laquelle se repentaient les admis aux ordres ecclésiaux. Le temps de la remise en question de l’ordre royaliste est plus que jamais d’aubaine, contrairement à la mort du duc de Berry qui permettait de rétablir le joug des ultras qui ont profité de cette mort pour remettre sur pied les lois d’exception sur la liberté de presse et les libertés individuelles ; cette providence éternelle est une invite à garder vigilance à tous ceux qui ont engagé une lutte pour la survie des peuples !
L’aube éternelle qui va poindre pour cet ami de l’Afrique, est forte en enseignements sur les défis auxquels l’Afrique est confrontée. François-Xavier était la caisse de résonance de tous ces sans voix qui se sentaient légitimés par le truchement de ses œuvres et de son engagement militant. Son immortalité dépend du capital que les Africains auront de se prendre en main, la nouvelle indépendance et totale de l’Afrique sera ainsi sa grande victoire.
La reviviscence de la révolution
Tout comme dans la restauration, la mort des personnalités de l’opposition fut une occasion de démonstration d’opinion. Il s’invente dans le Paris de la restauration un nouveau rituel politique, proche à certains égards de la manifestation, confinant même à la révolte ou à l’insurrection sous la monarchie de juillet. Ces enterrements ont suscité dans le peuple un engouement sur la remise en question des concepts temporels du passé, présent, futur, ce qui excluait la providence. La lucidité invitait à laisser place à une volonté collective de changement. Cet événement est un programme en soi, il nous renvoie au républicain Armand Marrast, qui décrit dès 1834 le nouveau rituel des « funérailles révolutionnaires » apparu sous la restauration, et voit dans cette politique du temps un art de l’avertissement, où le passé vient télescoper le présent pour produire l’événement : « aujourd’hui donc, écrit-il (…) au lieu de ces cérémonies graves et tristes, et de ces prières mêlées d’espérance et de crainte, dont le christianisme accompagnait le dernier voyage,nous avons des obsèques bruyantes,agitées ;où les souvenirs ont plus de part que la douleur, où l’on menace le présent en enterrant le passé ».
Les souvenirs de ces combats citoyens doivent s’immiscer dans nos larmes et cortèges, pour célébrer audacieusement nos aventures révolutionnaires et militantes. Ces images nous projettent dans un espace de liberté et d’engagement. Tout comme les épaulettes et l’épée du Général Foy étaient posées sur le cercueil sous les vivats des foules ahuries, évoquant les souvenirs de Jemmapes et de Waterloo, il est en de même de mes regards qui loin de Jemmapes et Waterloo chantent l’Afrique révolutionnaire des Lumumba, Mandela . Le combat de ce chantre de la liberté se conjugue d’espoir et de bonheur.



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