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Affaire Posada : atermoiements, faux-fuyants et silence de l'Europe

Anonyme, Jueves, Junio 30, 2005 - 22:32

Ricardo Alarcon

 
Nouveau délai dans l'affaire Posada Carriles, terroriste notoire anti-cubain, réfugié aux Etats-Unis, après le report de l'audience sur son séjour aux Etats-Unis, c'est celle qui doit examiner sa demande de liberté sous caution qui est reportée, de manière très étrange à la demande de ses avocats. Pendant ce temps, 5 anti-terroristes cubains sont en prison et ... l'Europe de la presse et des gouvernements se tait. Réaction du Président de l'Assemblée Nationale cubaine en exclusivité au micro des émissions en français de RHC.

 
Nouveau délai dans l'affaire Posada Carriles, terroriste notoire anti-cubain, réfugié aux États-Unis, après le report de l'audience sur son séjour aux États-Unis, c'est celle qui doit examiner sa demande de liberté sous caution qui est reportée, de manière très étrange à la demande de ses avocats. Pendant ce temps, 5 anti-terroristes cubains sont en prison et ... l'Europe de la presse et des gouvernements se tait. Réaction du Président de l'Assemblée Nationale en exclusivité au micro des émissions en français de RHC.

Ricardo Alarcon : " Tout ce processus a une seule explication. Il s'agit de gagner du temps, de prolonger une discussion inutile, artificielle autour de questions sans importance : Si M. Posada est entré avec les papiers appropriés ou non, s'il était ou non résident légal, si on va continuer cette discussion à Miami ou à El Paso, si on va lui accorder la liberté sous caution, etc…, etc… C'est une manière de gagner du temps avec l'illusion que les gens oublieront toute cette affaire, s'en fatigueront.

Dès le commencement, c'est ce qui s'est passé quand les autorités au lieu de l'expulser immédiatement vers le pays de sa nationalité qui est le Venezuela, le pays qui le réclame depuis 20 ans, depuis 1985, année où cet individu attendait en prison la décision d'un tribunal qui le jugeait pour l'explosion d'un avion civil en plein vol, un acte de terrorisme très clairement parmi les plus graves. C'est la seule chose que devait faire les États-Unis. C'était leur obligation fondamentale, à laquelle ils ne pouvaient se soustraire. Depuis le 17 mai, après deux mois pendant lesquels ils se sont refusés à reconnaître que M. Posada était là malgré toutes ses déclarations publiques, cet individu est en prison non en raison de la demande d'extradition du Venezuela, mais pour éclaircir sa situation migratoire qui est une affaire tout à fait secondaire.

Les États-Unis rejettent chaque jour à leurs frontières des milliers et des milliers de Latinos sans papiers. Seul M. Posada a eu la possibilité de rester là trois mois avec une présence à la télé, des interviews, des journalistes, des avocats, un grand exercice pour compliquer les choses, faire passer le temps ou obtenir que les gens oublient une chose très simple : il s'agit d'un terroriste qui était soumis à une procédure dans son pays. Pour les Étasuniens, il ne s'agit pas de choisir un pays, de convaincre un pays de recevoir un immigré sans papier arrêté. Il s'agit seulement de faire rentrer chez lui un individu qui a été réclamé par son gouvernement pendant 20 ans pour un crime de terrorisme.

Vous allez voir beaucoup de nouvelles comme celle-ci : la prochaine réunion de ce juge administratif d'immigration avec les parties, on va faire une motion pour une autre réunion, un autre document. Les avocats ont toujours des excuses pour compliquer les choses et tout va continuer comme cela pour nous obliger à oublier une chose très simple : Les États-Unis ont l'obligation, comme tous les États du monde, de permettre le jugement de tout individu accusé de terrorisme, c'est la substance de la soi disant lutte contre le terrorisme. Depuis trois mois, les États-Unis dressent des obstacles et créent des difficultés constantes pour éviter précisément cela. Je m'attends à de nouvelles histoires semblables. Remarquez qu'il s'agit toujours de nous faire discuter de choses secondaires.

Les États-Unis sont obligés, selon le droit international mais aussi selon leurs propres lois, à arrêter un individu qui est accusé de terrorisme, qui a avoué même dans les médias des États-Unis qu'il a été responsable d'actes de terrorisme. Un individu avec ces antécédents n'est pas, selon les lois étasuniennes, admissible aux États-Unis, il ne peut y rester.

Il est aussi entré sans visa, sans les documents appropriés. Qu'est ce qui leur manque ? Avec la moitié de ces irrégularités, des milliers d'étrangers son expulsés chaque jour des États-Unis sans la demande d'un autre gouvernement. On les rejette vers les pays voisins sans la volonté des gouvernements de ces pays-là. Dans le cas de Posada, un autre pays le demande depuis 10 ans, il ne s'agit pas de M. Chavez, tous les Vénézuéliens connaissent bien cette affaire.

Pourquoi les États-Unis se sont refusés et se refusent-ils toujours à agir selon leurs obligations ? La seule explication, c'est la protection du terrorisme, la protection de ces terroristes-là parce que M. Posada est un terroriste des États-Unis, qui a travaillé toute sa vie avec les États-Unis, avec la CIA, et c'est pourquoi, ils se refusent à permettre qu'ils soient jugés et puni. "

RHC : C'est en cela que l'affaire Posada éclaire l'affaire de nos 5 compatriotes emprisonnés aux États-Unis ?

Ricardo Alarcon : " Maintenant, après l'affaire Posada, quelqu'un peut-il ignorer que l'administration étasunienne a beaucoup de liens avec les terroristes ? Qu'elle soutient les terroristes, qu'elle les protège ? C'est pourquoi, pour Cuba, il était nécessaire d'envoyer des gens comme ces 5 jeunes Cubains risquer leur vie pour, pacifiquement, sans menacer ou tuer qui que ce soit, se renseigner sur les projets des terroristes, parce que les États-Unis n'ont jamais agi contre les terroristes.

Quelqu'un peut douter de cela maintenant, du fait que Miami, la patrie de Posada, la patrie de Bosch, la patrie de tous les terroristes n'était pas un lieu où on pouvait avoir un jugement impartial et juste pour les 5 jeunes Cubains qui sont allés précisément à Miami pour pénétrer les groupes terroristes qui se sont emparés de cette ville ?

L'affaire Posada montre en toute clarté les deux grandes raisons que nous avons dans l'affaire des 5 : tout d'abord, la nécessité pour Cuba de se défendre des terroristes par ses propres moyens, en envoyant aux États-Unis des jeunes très généreux, très héroïques qui ont risqué leur vie pour se renseigner sur les projets des terroristes. Nous ne pouvons pas faire confiance aux autorités étasuniennes, elles ont toujours été du côté du terrorisme anti-cubain. De l'autre côté, cela démontre l'impossibilité d'avoir un procès juste et équitable à Miami pour juger les actions des 5 anti-terroristes, ce serait comme soumettre le diable à un procès en enfer. C'est stupide !

Cela démontre une fois de plus le soutien, l'engagement contracté par l'administration Bush envers les terroristes anti-cubains et la réalité de cette ville de Miami où tous les terroristes contre Cuba, habitent, vivent en toute liberté. C'est pourquoi M. Posada est allé là-bas et non à Paris ou en Norvège, même pas à Washington. C'est là qu'il veut rester, agir car il sait que les terroristes contrôlent la ville. C'est pourquoi il est tout simplement, stupide, insensé d'imaginer là une procédure légale juste contre n'importe qui s'oppose au terrorisme. "

RHC : Tant sur les dénonciations de Cuba que sur tous les éléments qui ont été donnés au cours de la Conférence contre le terrorisme, y compris sur les liens entre les terroristes d'origine cubaine et les fascistes et les terroristes européens, il y a un silence total aussi bien de la presse européenne que des gouvernements. A quoi attribuez-vous cela ?

Ricardo Alarcon : " il semble qu'en Europe, on aime par-dessus tout le silence. Il est vraiment très décourageant de voir cette attitude de la plupart des médias européens. Il faut dire qu'au moins sur l'affaire Posada, il y a un changement très important aux États-Unis. Ce n'est pas une information large et continue dans les médias, mais presque tous les journaux étasuniens se sont prononcés dans des éditoriaux d'une façon très nette, sans exception pour l'expulsion de Posada, même pour son extradition vers le Venezuela.

Cela veut dire que les journaux étasuniens sont très bien informés. Ils ne donnent pas des informations quotidiennement à leurs lecteurs, mais ils savent bien que Posada est un criminel qui ne peut pas être admis aux États-Unis. C'est la position du New York Times depuis le début mais aussi celle des journaux de pratiquement partout.

Il est vraiment honteux que l'on attende encore la réaction de la presse européenne et des hommes politiques européens et étasuniens. Ils observent tous un grand silence. Pourquoi ? Parce que c'est très embarrassant : face à leur ami M. Bush, comment peut-on justifier au Royaume Uni qu'il y a des jeunes Britanniques qui sont tués en Irak, ou que des jeunes Italiens meurent en Irak soit disant dans une lutte contre le terrorisme ? Ces autorités ont suivi très loyalement les intérêts des États-Unis, de ce gouvernement même qui, aujourd'hui, d'une façon scandaleuse agit pour protéger un terroriste bien connu et empêcher que justice soit faite. Les États-Unis ignorent tout simplement leurs obligations internationales qui sont très simples : ils sont obligés sans aucune excuse ni prétexte, selon toutes les conventions internationales contre le terrorisme, d'extrader immédiatement M. Posada vers le Venezuela pour que continue la procédure légale entamée contre lui bien avant l'existence du gouvernement de M. Chavez.

Tout le monde est conscient de cela au Venezuela, c'est pourquoi l'Assemblée Nationale du Venezuela, tous les partis, toutes les forces politiques y compris celles de l'opposition, sur ce point, tous les Vénézuéliens sont unis. M. Chavez peut avoir 60% de soutien selon les sondages mais sa position sur l'extradition de Posada est soutenue par plus de 90% des Vénézuéliens selon les mêmes sondages. Pourquoi des millions de Vénézuéliens qui ne sont pas pro-Chavez sont-ils en faveur de la position du Président concernant l'extradition de Posada ? Parce qu'ils sont informés. Ils sont mieux informés que les Européens et que les Étasuniens.

Pourquoi tous les pays de la Caraïbe lors de leur dernier sommet ont-ils approuvé à l'unanimité une résolution demandant aux États-Unis l'extradition de M. Posada vers le Venezuela ? Parce que les gens dans la Caraïbe sont mieux informés que les gens aux États-Unis ou en Europe occidentale. Les gens savent parfaitement que cet individu a fait détruire, pour la première fois dans notre région un avion civil en plein vol, tuant tout le monde. C'est un terroriste très connu.

Que peut-on faire ? Il faut aider les grands pays de l'Occident à permettre à leurs citoyens d'exercer leur droit le plus élémentaire à être informé, à connaître la vérité. Nous continuerons nos efforts, nous ne sommes pas isolés, tous les pays de la Caraïbe, le peuple vénézuélien, la société vénézuélienne tout entière comme tout le peuple cubain, nous continuerons à faire pression pour que la vérité soit connue. "

site de la station de radio cubaine
www.radiohc.cu


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