Multimedia
Audio
Video
Photo

Y en ont marre les jeunes de se faire traiter d'obsédé-es sexuel-les

Tremblay, Lunes, Mayo 16, 2005 - 13:45

En cette heure où les Baby Boomers (ayant franchi le cap de la quarantaine et de la cinquantaine) sont à affronter leur crise existentielle de mi-parcours, de nombreuses rétrospections sur l'oeuvre de leurs vies occupent les espaces publics (que ce soit la radio, les journaux, la télé ou autre). Tout y passe. L'État Providence, l'éducation, les fonds de pension, la culture et, bien certainement, la sexualité. Et partout, ou presque, on semble dire que ce sont les jeunes qui sont responsables de la prétendue "déchéance" de la société d'aujourd'hui.

Mais voilà qu'il en a marre le jeune de se retrouver constamment sur le banc de l'accusé. Y en a marre de se faire critiquer pour son manque d'éducation, y en a marre de porter le blâme pour une prétendue hausse de la criminalité, y en a marre surtout de se faire traiter partout de débauché sexuel, de pervers et d'obsédé.

Il aimerait bien, le jeune, que le débat sur la sexualité des jeunes, mené par les Baby Boomers qui s'accrochent et dominent les tribunes publiques, ne soit pas fait sur son dos. Il faudrait que quelqu'un, quelque part se rappelle que nous les jeunes, n'avons pas été déposé-es par des cygognes dans un grand champ vide sans culture, ni passé. Nous avons grandi dans une société fabriquée par nos prédecesseurs. Nous consommons la pub et la culture générées par nos parents et leurs pairs. Ce n'est pas un gène qui était absent chez la génération précédente qui a fait de nous une "génération de dégénéré-es".

L'industrie de la mode qui encourage l'anorexie n'a pas été créée par des jeunes. Nous ne sommes pas les gérants des Britney Spears et autres poitrines ambulantes qui servent de modèles aux jeunes filles d'aujourd'hui. Puis, à ce que je sache, on ne retrouve pas beaucoup de dirigeant-es et d'employé-es de 13-14, même de 20, 25, 30 ans à la tête des agences de pub et des magasins de linge "pour filles hypersexuées". Il faut s'en rendre compte, ces campagnes de publicité quasi-pornographique qui influencent tant les jeunes, ne sont pas conçues par des jeunes!

Ce sont des personnes de 40, 50, 60 ans qui sont les dirigeant-es des multinationales, et qui sont prêt-es à faire n'importe quoi pour une poignée de fric et une bagnole de l'année. Ce que l'on achète, a été vendu par une campagne de publicité pensée par des Baby Boomers. La bouffe "rapide" que l'on mange, est mise sur le marché par des Boomers. Nos vêtements sont produits par des jeunes asiatiques exploité-es par des Boomers.

Le jeune, y en marre aussi d'entendre les Baby Boomers se régaler que "c'était bien meilleur dans notre temps." Nombreux sont les experts prêts à dire que les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent plus l'érotisme, le désir, etc. C'est le "dans le temps, on passait notre temps à s'embrasser," qui remplace le "dans le temps, je marchais 10km, dans la neige, sur une pente ascendante pour me rendre à l'école" d'antan.

La société où les embrassades représentaient le comble de l'érotisme, où l'amour précédait le sexe et où les voisins se connaissaient, c'était la jeunesse des Baby Boomers, mais la société créée par leurs parents. Les Baby Boomers sont aux commandes de la société d'aujourd'hui et le résultat leur en revient.

Sans dire que tous les jeunes sont des victimes innocentes de marketing intense, il faut quand même que cesse cette démonisation continue de la jeunesse! Parce que nous, les jeunes, on a 15, 25, 35 ans. On ne fait que vivre et grandir dans la société dans laquelle nous sommes né-es. Laissez nous au moins le temps de nous tailler une place et d'essayer de faire quelque chose avec cette société dont nous sommes les héritiers!

Puis, quand viendra le temps, on le fera nous-même notre bilan de vie. Pour le moment, chers Baby Boomers, cette facture de dégénérescence de la société, elle vous revient. Acceptez-là donc, même si de toute façon (comme la facture de l'environnement et des fonds de pensions), ce sont les générations futures qui devront la payer. Comme toujours.



CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.