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Sur la lutte de lignes au sein du parti maoïste du Népal

Eric Smith, Domingo, Mayo 15, 2005 - 22:03

A World to Win News Service

Au cours des dernières semaines, plusieurs sources ont fait état de l'émergence d'une importante lutte de lignes au sein du Parti communiste du Népal (maoïste). Voici quelques précisions à ce sujet.

(Le 2 mai 2005. A World to Win News Service -- correspondance spéciale de l'Asie du Sud) Au cours des dernières semaines, plusieurs sources ont fait état de l'émergence d'une importante lutte de lignes au sein du Parti communiste du Népal (maoïste). Étant donné les immenses pas en avant que ce Parti a déjà franchis et la possibilité réelle que la révolution aboutisse à la victoire dans un avenir rapproché, il est normal que cette nouvelle préoccupe grandement les révolutionnaires, au Népal comme à l'étranger.

De nombreux reportages, qui ont éventuellement été confirmés par des communiqués officiels du Parti, ont mentionné l'existence d'un conflit entre le camarade Prachanda -- le principal dirigeant du Parti -- et un autre camarade qui en est depuis longtemps dirigeant lui aussi, Baburam Bhattarai. Le conflit, qui couvait depuis déjà un certain temps, est apparu au grand jour lorsque le Comité central du Parti a décidé de centraliser la direction des opérations, en s'assurant que les cinq membres de son Comité permanent siègent à la fois à la tête du Parti, de l'Armée populaire de libération et du nouvel État révolutionnaire en formation. Le Parti considère qu'au-delà du principe général maoïste de l'unification de la direction des trois principaux instruments de la révolution, le fait que celle-ci soit désormais rendue à l'étape décisive de l'offensive stratégique fait en sorte que la centralisation s'avère particulièrement nécessaire. Le Comité central a également jugé opportun de réaffirmer le rôle central joué par le camarade Prachanda, à un moment où l'ennemi faisait courir toutes sortes de spéculations concernant les divisions et les querelles qui marqueraient la haute direction du Parti.

Le camarade Bhattarai s'est opposé avec vigueur à la décision qui a été prise concernant la centralisation du leadership, allant jusqu'à dire qu'une "guerre froide" couvait depuis longtemps au sein de la direction du Parti sur la question de savoir s'il est juste, pour un même individu, d'occuper un poste de direction à la fois au sein du Parti, de l'armée et du gouvernement.

Le débat sur cette question de la "centralisation" touche en fait une série d'autres questions tout aussi importantes. Au cœur du débat se pose la question des conclusions qu'il faut tirer de l'expérience historique de la dictature du prolétariat, notamment de la restauration du capitalisme dans les anciens pays socialistes. Le Comité central du Parti a déjà adopté une résolution à ce sujet, portant sur "le développement de la démocratie au 21e siècle". Il apparaît toutefois évident que des divergences existaient au sein de la direction du Parti sur cette question, et qu'elle se sont approfondies. Le camarade Prachanda a émis une déclaration dans laquelle il affirme que le débat au sein du Parti est principalement lié aux questions de la démocratie et de l'exercice de la dictature du prolétariat et qu'il faut que le Parti en débatte sérieusement. Il insiste par ailleurs pour que le débat, aussi approfondi soit-il, se déroule non seulement à l'intérieur du Parti mais également parmi les larges masses elles-mêmes. Ce sera là une bonne façon, selon lui, d'impliquer les masses dans la résolution des problèmes liés à la "démocratie du 21e siècle".

La déclaration du camarade Prachanda souligne en outre que malgré l'importante lutte qui se déroule actuellement, l'ensemble du Parti reste uni dans l'application de sa ligne tactique, incluant l'offensive stratégique qui se poursuit contre le vieux régime, chancelant mais brutal, du roi Gyanendra. De son côté, le camarade Bhattarai a lui aussi émis un communiqué co-signé par une autre camarade dirigeante, Hsili Yami, dans lequel on peut lire: "Des éléments opportunistes, ainsi que le régime royal fasciste, tentent depuis déjà longtemps de semer la confusion en prétendant de façon malveillante qu'il y a une dispute au sein de la direction, voire même une animosité personnelle entre le camarade Prachanda, président de notre glorieux Parti, et moi-même. Cela montre bien le caractère réactionnaire de leur conception du monde, leurs mauvaises intentions et l'extrême pauvreté de leurs connaissances."

Il n'est pas surprenant qu'au moment où la révolution frappe à la porte du pouvoir politique à l'échelle du pays, d'importantes questions se posent ayant trait au type de pouvoir qui sera établi, à savoir comment il sera exercé, de même que quelles leçons on doit tirer de l'expérience à la fois positive et négative des révolutions prolétariennes du 20e siècle qui ont eu lieu en URSS et en Chine. Ce phénomène, que les maoïstes qualifient de "lutte entre les deux lignes" au sein du Parti, fait inévitablement partie de tout processus révolutionnaire. En fait, l'histoire a prouvé que de telles luttes peuvent jouer un rôle moteur pour amener le Parti vers une plus grande clarté idéologique et politique, celle-ci permettant ensuite une unité d'action et une unité de volonté plus fortes.

L'approche adoptée par la direction du Parti, qui souhaite impliquer les masses dans le débat, diffère à bien des égards de celle qui a généralement été adoptée par le passé au sein du mouvement communiste. Les forces authentiquement maoïstes à travers le monde vont certainement suivre avec beaucoup d'attention l'importante lutte qui se déroule au sein du Parti communiste du Népal (maoïste) et tenter d'en tirer les leçons, confiantes que le Parti en sortira plus fort, plus uni et mieux à même de mener la révolution jusqu'à la conquête du pouvoir et la construction d'un monde communiste.

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