LE TERRORISTE POSADA CARRILES AUTEUR DU SABOTAGE D'UN AVION CUBAIN ENTRAÎNANT DANS LA MORT PLUS DE 78 PERSONNES ET ÉGALEMENT COMPLICE DE L'ASSASSINAT DU REPRÉSENTANT DU CHILI AUX NATIONS UNIES, ORLANDO LETELIER, EST ACTUELLEMENT SUR LE TERRITOIRE DES ÉTATS-UNIS. SON EXTRADITION EST DEMANDÉE PAR LE VENEZUELA, MAIS L'ADMINISTRATION BUSH FAIT LA SOURDE OREILLE ET CONTINUE À LE PROTÉGER. ELLE SE FAIT AINSI COMPLICE DU TERRORISME.

FACE AU BUREAU DES INTERETS DES ETATS-UNIS A LA HAVANE
Une marche pour exiger l'arrestation de Posada

PAR ALFONSO NACIANCENO ET JOAQUIN RIVERY, du quotidien GRANMA

NOUS exigerons que justice soit rendue, nous ne resterons pas les bras croisés dans l'affaire Posada Carriles, a affirmé le président Fidel Castro lors de son intervention spéciale au palais des Conventions.

Pour exiger l'arrestation de Posada Carriles nous allons organiser mardi prochain 17 mai une marche du peuple combattant face au Bureau des Intérêts des Etats-Unis à Cuba, a assuré Fidel. C'est une honte que ce criminel soit à Miami depuis deux mois et que le gouvernement nord-américain déclare ne pas être au courant. Il ment effrontément et, devant ce forfait, nous allons mobiliser l'opinion publique mondiale pour l'alerter; nous allons organiser une marche de protestation contre les tortures, les disparitions, les assassinats, pour que des actes comme ceux commis en Irak ne se reproduisent plus, a t-il assuré.

LE FAMEUX ACCOUCHEMENT

Comment se déroule t-il, à quel stade en est-il? Le ventre du patient, ou des patients, grossit-il toujours?, a demandé le chef de la Révolution en faisant allusion au silence complice de l'administration étasunienne concernant Posada Carriles et ses complices.

Il a ensuite lu quelques passages d'un article, qu'il a qualifié de courageux et de sérieux, publié dans le New York Times par le journaliste Tim Weiner.

QU'EN PENSENT L'OEA ET LE PRESIDENT DU CHILI?

Fidel a cité des extraits de la publication où le journaliste du New York Times raconte qu'un expert anti-terroriste du FBI, qui a travaillé dans l'affaire de l'explosion de l'avion de Cubana et dans celle de l'assassinat à Washington d'Orlando Letelier, ex-ministre des Affaires étrangères du Chili, a expliqué dans une interview que les deux actes terroristes ont été planifiés lors d'une réunion qui s'est déroulée en juin 1976 à Saint-Domingue, à laquelle assistait Posada Carriles.

La participation de l'homme de main dans ces deux affaires séparées seulement de 15 jours étant avérée, a déclaré Fidel, il serait bon alors de demander à José Miguel Insulza, secrétaire général de l'OEA, et au président du Chili, quelles sont leurs positions au sujet de Posada Carriles et s'ils sont partisans qu'il soit arrêté pour ses crimes contre Cuba et d'autres pays latino-américains. Demanderont-ils au gouvernement des Etats-Unis qu'ils arrêtent l'assassin pour l'envoyer au Venezuela, d'où il s'est échappé, et qu'il réponde de ses crimes, l'assassinat de Letelier et la mort des 73 personnes qui voyageaient dans l'avion de Cubana?, a-t-il demandé.

S'ils ne le jugent pas pour Letelier qu'ils le fassent pour les martyrs de la Barbade. Nous aimerions que l'OEA et le gouvernement du Chili disent un mot parce que l'on ne peut ignorer le témoignage d'un important fonctionnaire du FBI qui a écrit où et comment ont été préparés ces forfaits. Letelier et la Barbade sont inséparables, a assuré le président.

Ces criminels ont été créés et allaités par le gouvernement des États-Unis; je suis sûr que les autorités de ce pays connaissaient ses plans parce que Posada Carriles et ses acolytes ont toujours été complices de la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA), des autorités nord-américaines, des états-couleuvres d'Amérique centrale, a déclaré Fidel.

Il a aussi cité des informations publiées par le Sun-Sentinel, une publication du sud de la Floride dans laquelle un de ses commentateurs parlait de la façon dont on fait traîner l'affaire Posada Carriles tandis que celui-ci passe inaperçu en peignant et en lisant.

Fidel a également signalé les détails présentés par la 41e chaîne à propos du criminel. Dans son journal télévisé, la chaîne a dit que le terroriste prétend démontrer qu'il n'a pas participé à l'attentat de l'avion de Cubana du 6 octobre 1976.

Selon des sources fiables qui ont demandé à ne pas être identifiées par la chaîne de télévision, Posada Carriles a passé le test du détecteur de mensonge, dans une firme privée, pour prouver son innocence, un résultat que son avocat prétend utiliser, avec d'autres arguments, pour assurer sa défense devant la cour de Miami.

LA MAFIA A MONTRE SON POUVOIR AUX ELECTIONS DE 2000

Pour le président cubain, la même mafia qui a donné la victoire à Bush a été celle qui a conçu l'attentat organisé contre lui dans l'île de Margarita. Tout était à Miami, le fusil, la maison d'où ils sont sortis et le gouvernement, a-t-il indiqué, n'a rien fait, bien que William Clinton était alors président et ne semble pas être capable de planifier un assassinat.

À son avis, cette mafia était puissante et l'a démontré le jour des élections en 2000 car elle a élu le führer (George W. Bush) tandis que Hitler a attendu bien des années avant d'être élu chancelier. Celui d'aujourd'hui a été élu führer, chancelier ou président par les gangsters de Miami.

Il y a eu de nombreux plans terroristes, a dit Fidel, et ce bandit de Posada a été entraîné par la CIA et est demeuré en contact avec celle-ci tout le temps. Ils ont fait mine de rompre, a-t-il dit, mais ils ne l'ont pas fait et ils se sont déguisés sous l'étiquette "groupe de patriotes", avec différents noms, ce pourquoi il faut les démasquer tous les jours, puisqu'on découvre un mensonge tous les jours.

Il s'est demandé si Posada n'avait pas eu de conseillers secrets quand il a fait exploser l'avion ou les bombes dans les hôtels de La Havane.

Il n'a pas caché le fait que le monstre avait une double responsabilité nord-américaine pour "travailler" en Amérique centrale quand il s'est échappé de prison au Venezuela.

Ceux qui aujourd'hui conspirent pour organiser un coup d'État dans la patrie de Bolivar, a-t-il soutenu, sont ceux qui tuaient et torturaient des révolutionnaires à une autre époque et Posada était un homme de la CIA, dans la DISIP vénézuélienne.

Il a lu de longs extraits d'une entrevue de Gaeton Fonzi, du journaliste de Granma international Jean-Guy Allard.

Fidel a précisé que Posada n'allait pas se retirer à Miami, une ville à partir de laquelle il devait exécuter de nouveaux plans, a précisé Fidel.