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Êtes-vous un vrai révolutionnaire ?ronny, Jueves, Abril 28, 2005 - 22:41
ronny
À l’approche du 1er mai, voici un petit texte résolument polémique autour de ce qu’est un “vrai révolutionnaire". Alors comme ça, vous dites que vous êtes des “révolutionnaires�?, hein ? C’est vrai que de nos jours, les gens s’imaginent vraiment n’importe quoi à propos d’eux-mêmes. Le milieu militant est rempli de ces gens qui prennent leurs vessies pour des mollies. La plupart du temps, il ne s’agit de rien d’autres que de paroles lancées en l’air, que de gens qui se croient et qui aiment s’écouter parler, surtout après quelques verres bières. Mais au fond, l’écrasante majorité de ces prétendus “révolutionnaires�? ne sont que des poseurs et des wanna-be. Bien entendu, vous serez sûrement portés à penser que ronny est sûrement un sale prétentieux de frais chié qui croit détenir la sainte vérité révolutionnaire et qui regardent tous les autres du haut de son foutu pied d’estale. En fait, vous pouvez penser ce que vous voulez de ronny. Rien à foutre que des cons qui me connaissent même pas fassent mon procès en se basant sur toutes sortes de conneries qu’ils s’imaginent à mon sujet. Ronny sait ce qu’il vaut. Et il est assez grand pour juger lui-même ses propres actions. Même si vous êtes les derniers à être prêts à l’avouer, vous mourrez sûrement d’envie de savoir la définition d’un vrai révolutionnaire selon ronny. La plupart des militants définissent quelqu’un de révolutionnaire en fonction des ses idées. Ceux qui croient dans le communisme libertaire pensent que seuls les communistes libertaires sont de véritables révolutionnaires. De même que ceux qui croient dans la fondation d’un parti communiste révolutionnaire pensent que seuls ceux qui croient dans la fondation d’un parti communiste révolutionnaire sont de véritables révolutionnaires. Et ainsi de suite. Moi, je vais vous dire : un vrai révolutionnaire ne se définit pas en fonction du blabla qu’il dit. C’est à la portée du premier imbécile venu de se dire ci ou ça. Rien à foutre du blabla et des fleurs du tapis. Un vrai révolutionnaire n’est pas forcément quelqu’un qui est prêt à mourir pour l’atteinte de son idéal. N’est pas un vrai révolutionnaire celui qui va chercher à se mettre dans le pétrin avec les flics aussi souvent que possible pour paraître pour un martyr de la cause aux yeux de ses chums. Un vrai révolutionnaire, c’est plutôt quelqu’un qui vit principalement pour l’atteinte de son idéal. La révolution est un projet ambitieux, peut-être l’un des projet politiques les plus ambitieux qui soit. C’est pourquoi un vrai révolutionnaire va toujours faire tout en son possible pour que ses efforts portent fruit, peu importe la nature de ceux-ci. Et quand il est confronté à l’échec, le vrai révolutionnaire ne se dit pas : “Ben, au moins j’ai essayé.�? Non. Le plus important pour un vrai révolutionnaire, ce n’est pas de tout simplement “essayer�?, mais de vaincre. C’est pourquoi il se donnera de beaucoup de mal pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné et en tirera des leçons pour l’avenir. Un vrai révolutionnaire n’a aucun intérêt à se raconter des histoires. Au contraire. Un vrai révolutionnaire a tout intérêt à bien comprendre la réalité socio-politique qu’il souhaite de tout cœur voir se transformer radicalement. Un vrai révolutionnaire sait très bien que si son analyse de la situation est incorrecte, l’impact de son action s’en trouvera amoindri. Un vrai révolutionnaire va éprouver un profond respect envers l’engagement de tous les camarades sincères qui l’ont précédé. Par contre, un vrai révolutionnaire n’a aucun intérêt à s’accrocher aux vestiges d’un passé qui n’est plus. Un vrai révolutionnaire sait qu’on ne vit plus à l’époque de la Russie de 1917, de l’Espagne de 1936 ou de Paris en mai 1968. Un vrai révolutionnaire sait que la situation socio-politique évolue constamment et il sait qu’il doit prendre l’habitude de se tenir informé de tout développement susceptible d’affecter les perspectives de changement socio-politiques. Un vrai révolutionnaire, c’est quelqu’un qui sait pertinemment bien qu’il a peu de chances de voir une révolution de son vivant dans ce bastion du capitalisme que l’on appelle l’Amérique du nord. C’est pourquoi le vrai révolutionnaire sait qu’il devra redoubler d’ardeur s’il choisit de baser son activité dans ce territoire dont l’histoire a démontré qu’il avait été peu fertile aux aspirations révolutionnaires jusqu’à présent. Le principal obstacle qui se dresse devant le vrai révolutionnaire, ce ne sont pas les balles des escadrons de la mort contre-révolutionnaires. Il en serait peut-être ainsi pour les vrais révolutionnaires qui luttent à l’extérieur du Canada. Mais on est au Québec icitte, tabarnak. Et le principal obstacle que doit régulièrement combattre le vrai révolutionnaire, en particulier celui qui tient à le rester, est celui de la tentation. La tentation de boire de la bière entre chums, de s’éclater en fumant des battes, jouer au play-station ou regarder des films cools. Bien des militants passent davantage de temps à faire le party plutôt que de faire quelque chose de réellement utile. C’est jamais facile de dire non à ses chums, même quand on est un vrai révolutionnaire. Mais le vrai révolutionnaire sait qu’il aura toujours quelque chose de plus important à faire. C’est pour ça que le vrai révolutionnaire n’est pas abonné aux beuveries militantes. Le vrai révolutionnaire réalisera rapidement que le milieu militant n’a rien de révolutionnaire en soi. Au mieux, il s’agit d’un milieu social parmi tant d’autres, avec ses ragots, ses soupers bien arrosés et ses chicanes de clocher. Le vrai révolutionnaire sait qu’il n’a rien à gagner à faire constamment la morale à ses camarades alcooliques, ou autres, qui le traiteront assurément de ‘curé’, de stuck-up et de vieux garçon pas déniaisé. Le vrai révolutionnaire va néanmoins éviter autant que possible ces mille et une tentations qui s’offre à lui en faisant preuve d’autodiscipline. Pas parce qu’il est meilleur que quiconque. Mais parce qu’il sait qu’il n’a plus une crisse de minute à perdre. Parce que le vrai révolutionnaire sait que le temps joue contre lui. Il sait que le système capitaliste est plus rapide à apprendre de ses erreurs que le sont généralement les mouvements sociaux militants. Il sait que plus le temps passe, plus le système augmente sa force, améliore sa capacité organisationnelle et devient toujours plus dangereux pour l’humanité. C’est pourquoi le vrai révolutionnaire est animé par un sentiment d’urgence permanent. Il n’oublie jamais que le temps qu’il a à vivre sur cette planète est limité. Le vrai révolutionnaire est littéralement obsédé par l’idée de la révolution. Il peut lui arriver de ne pas trouver le sommeil la nuit à cause de l’incessant bouillonnement d’idées qui existe dans sa tête. Mais le véritable révolutionnaire n’est pas une machine pour autant. S’il est devenu révolutionnaire, c’est parce qu’il est d’abord et avant tout un être humain qui vit dans un monde qui se déshumanise à vue d’œil. Il devient révolutionnaire le jour où il comprend que toute réconciliation de sa part avec le monde actuel est une chose totalement impossible. Le vrai révolutionnaire n’est pas celui qui parle jour et nuit de tout faire sauter. Ce n’est pas celui qui hait tout le monde. Ce n’est pas celui qui est incapable de s’entendre avec ses voisins, ses collègues de travail et les membres de sa famille à cause qu’ils ne sont pas aussi révolutionnaires que lui. Le vrai révolutionnaire sait qu’il n’a aucun intérêt à se couper avec le reste de la société. Il comprend que l’idée même de la révolution a largement été discréditée par les régimes policiers de type soviétiques qui oppressèrent des dizaines de millions de personnes pendant des décennies en son nom. Il sait que les massmédias capitalistes sont des alliés objectifs du statu quo qui chercheront perpétuellement à discrédité toute idée de révolution ou de changements sociaux d’envergure. Et il sait aussi trop bien que de nombreux révolutionnaires wanna-be s’occupent généralement eux-mêmes de saper, par leur propre incohérence et inconséquence, le peu de crédibilité qu’il reste à l’idée de révolution. Parce qu’il sait tout cela, le vrai révolutionnaire ne peut en vouloir au prolétaire moyen de se montrer généralement méfiant envers toute idée de révolution. Le vrai révolutionnaire sait qu’il a intérêt à être patient et que la cote à remonter est encore haute. Il sait qu’on ne déconditionne pas une société entière du jour au lendemain. Et en dépit de tout cela, il refusera de jeter l’éponge et de céder au découragement, ce qui fait de lui un véritable révolutionnaire. Le vrai révolutionnaire sait qu’il vit dans un monde rempli de violence et de haine. C’est pourquoi il sait que l’humanité n’a pas davantage besoin de violence et de haine. Si le vrai révolutionnaire va utiliser la violence à un moment ou à un autre, c’est parce qu’il croit sincèrement que c’est la meilleure façon, sinon la seule, de faire avancer son combat pour libérer l’humanité de ses chaînes. Le vrai révolutionnaire va employer occasionnellement la violence, pas parce qu’il est un psychopathe assoiffé de sang, mais plutôt en raison de son amour inconditionnel envers l’humanité. En conclusion, le vrai révolutionnaire est celui qui a atteint le point de non-retour. C’est celui qui est tout simplement incapable de mener sa vie comme avant. Il est à la fois profondément révolté et dégoûté par le monde dans lequel il vit tout en étant porteur d’un message d’espoir pour toute l’humanité. Alors, êtes-vous un vrai révolutionnaire ou un wanna-be ? Ce n’est pas à ronny de répondre à ça. Ronny ne vous connaît pas personnellement et n’a aucune idée de comment vous occupez votre temps. Ce n’est pas le rôle de ronny d’entrer dans votre cerveau et de vous débarrassez de toutes vos illusions que vous vous faites à votre propre sujet. Ronny à déjà assez de job à combattre les siennes. ron
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