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L'ONU ( CDH) refuse une enquête sur les tortures a GuantanamoMichael Patrick..., Lunes, Abril 25, 2005 - 19:59 (Analyses)
Granma
Ce matin, la Commission des droits de l’Homme, qui siège à Genève, a voté le projet de résolution au sujet des détenus sur le territoire de la base navale des Etats-Unis à Cuba, présenté par Cuba le 14 avril dernier. DÉCLARATION DU MINISTERE DES RELATIONS EXTERIEURES Ce matin, la Commission des droits de l’Homme, qui siège à Genève, a voté le projet de résolution au sujet des détenus sur le territoire de la base navale des Etats-Unis à Cuba, présenté par Cuba le 14 avril dernier. Le vote de ce texte, dont le résultat a été de 8 voix pour, 22 contre et 23 abstentions, prouve encore une fois l’hypocrisie et la double morale qui règnent à la CDH, ce que notre pays a dénoncé publiquement et à maintes reprises. Le gouvernement des Etats-Unis, comme il est habituel, a fait recours à l’intimidation et au chantage pour empêcher l’adoption de ce projet de résolution. Il a essayé de faire passer sous silence les horribles photos des tortures à Abu Ghraib et dans d’autres prisons nord-américaines, les témoignages révélateurs des détenus et d’autres personnes qui ont pu y accéder, et la clameur et la condamnation de personnalités des sphères les plus diverses, des parlements, d’organisations internationales, non gouvernementales et de l’opinion publique mondiale. Tous se rappellent certainement que Cuba a présenté l’année dernière un projet de résolution à la Commission des droits de l’Homme à propos de ce thème. À cette occasion, nous n’avons pas insisté pour qu’il soit soumis au vote, principalement sur la demande de l’Union européenne. Mais à ce moment-là, il n’existaient pas encore les évidences qui existent aujourd’hui des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme des prisonniers qui se trouvent à la Base illégale de Guantánamo, qui sont à présent plus de 500, en provenance de 40 pays, y compris des européens et des mineurs. On ne savait pas non plus que c’est dans cette installation que les méthodes de torture, étendues à d’autres prisons étasuniennes hors leur territoire, ont été essayées pour la première fois. A l’époque, on ne savait pas non plus que ce système de torture avait été officiellement approuvé par les plus hautes instances du gouvernement nord-américain et doté d’un fondement juridique à l’aide d’un rapport écrit à la Maison Blanche par l’actuel Procureur Général de ce pays. Le scandaleux vote contraire des pays de l’Union européenne en bloc reflète encore une fois leur subordination au gouvernement des Etats-Unis et leur incapacité de suivre une politique propre, même s’il s’agit d’un thème où l’opinion publique de leurs pays, le Parlement européen et leurs parlements nationaux ont exigé une forte position européenne de condamnation de telles pratiques. Par exemple, la résolution adoptée le 28 octobre 2004 par le Parlement Européen a non seulement demandé au gouvernement des Etats-Unis de permettre une investigation impartiale et indépendante des dénonciations de tortures et de mauvais traitements infligés à toutes les personnes qui sont privées de liberté à leur garde, mais aussi a instruit les membres de l’Union européenne pour qu’ils présentent un projet de résolution sur ce thème à cette session de la CDH. Il fallait donc s’attendre à que ce projet de résolution reçoive un accueil favorable au moins de la part des pays de l’Union européenne qui, n’ayant pas présenté un texte eux-mêmes comme le leur avait demandé leur Parlement, auraient dû co-parrainer l’initiative cubaine ou, au moins, voter en faveur de celle-ci. La délégation cubaine à Genève a convoqué trois consultations à propos de notre projet de résolution auxquelles ont participé les délégations de l’UE et a demandé leur soutien. Le ministère des Relations extérieures cubain a instruit ses ambassadeurs pour qu’ils s’adressent aux ministères des Affaires étrangères des pays européens afin de leur demander de co-parrainer et de voter en faveur de ce thème si important. Néanmoins, nos ambassadeurs n’ont même pas été reçus dans certains pays et dans d’autres, l’entretien a été fixé intentionnellement par ces ministères à une date ultérieure au vote à Genève. En aucun cas, la réponse a été positive. Nos diplomates n’ont reçu que des réponses évasives, parfois polies, parfois hautaines et plusieurs fois même honteuses. Plus d’un représentant d’un ministère des Affaires étrangères européen, interrogé sur la raison pour laquelle ils n’étaient pas prêts à soutenir le projet cubain, a répondu que la politique européenne consistait à « défendre leurs intérêts mais pas à se heurter aux Etats-Unis ». À l’extrême qu’une fonctionnaire européenne, apparemment furieuse, a dit à l’un de nos ambassadeurs que Cuba était la coupable de la « situation créée » à Genève, se référant de toute évidence au fait que les pays de l’UE ne savaient quoi faire face à la difficile disjonctive de mettre en colère les Etats-Unis ou de se heurter à leur propre opinion publique. C’est un fait qu’aucun pays membre de l’Union européenne n’a co-parrainé la résolution comme il leur avait été demandé. L’Union a fléchi hier matin, comme il a été dénoncé publiquement à la télévision par le Commandant en Chef, Fidel Castro Ruz hier soir et a décidé de voter contre en bloc, malgré les protestations des membres de l’Union qui, n’appartenant pas à la CDH, ne devaient pas voter mais qui réclamaient leur droit à le faire en s’abstenant étant donné qu’ils ne courraient pas le risque de subir des représailles de la part des Etats-Unis. Le pire c’est que certains d’entre eux ont œuvré activement dans les capitales africaines, asiatiques et latino-américaines et même dans la salle de réunions de Genève, en étroite coordination avec la diplomatie nord-américaine, contre le projet de résolution cubain dans le but d’empêcher son adoption. Le projet de résolution cubain demande que le Groupe de travail sur la Détention arbitraire, le Rapporteur spécial sur la Torture, le Rapporteur spécial sur le Droit de toute personne à la jouissance du niveau le plus haut possible de santé physique et mentale et le Rapporteur spécial sur l’indépendance de juges et d’avocats, des mécanismes de la CDH que les nord-américains eux-mêmes qualifient d’impartiaux et d’universels, déterminent sur le terrain la vérité de graves accusations qui pèsent aujourd’hui sur le gouvernement des Etats-Unis à cause de leurs actes contraires aux droits de l’homme et à la dignité des prisonniers qu’ils gardent à Guantánamo. Notre peuple, de même que des centaines de millions de personnes dans le monde, a des préoccupations légitimes concernant ce qui arrive sur le territoire de la base navale de Guantánamo, usurpé à Cuba par les Etats-Unis. Cela n’empêche que le délinquant soit le responsable de la présentation continue de projets de résolution contre notre pays à la Commission des droits de l’Homme qui, d’une manière injuste, sélective, discriminatoire et politisée, tentent de nous accuser de violer les droits de l’homme et qui sont utilisés comme prétexte pour maintenir et renforcer le blocus économique, commercial et financier, ainsi que pour créer les conditions pour justifier une éventuelle agression contre Cuba. Cuba a trop de morale et de sens de la justice pour se heurter à la résolution contre notre pays, co-parrainée et soutenue par l’Union européenne et d’autres satellites de l’orbite impériale, sans faire recours à aucune argutie. Elle a également trop de courage pour présenter ouvertement ses opinions et propositions et demander que ce qui est devenue un affront qui secoue la conscience de l’humanité soit investigué. Cette morale nous est donnée par le fait irréfutable que l’assassinat politique, les disparitions, les exécutions extrajudiciaires, les escadrons de la mort et la torture, les vexations et les mauvais traitements infligés aux détenus n’ont jamais existé à Cuba révolutionnaire ni pendant la dure lutte pour la libération définitive de notre peuple, ni au cours des 45 ans qui se sont écoulés depuis le triomphe de la Révolution. En somme, pour Cuba ce n’est pas une surprise que le projet de résolution n’a pas été adopté lors du vote bureaucratique de la CDH. Nous nous attendions à ce que les pays de l’Union européenne et certains d’autres, avec leur proverbiales hypocrisie et double morale, soient incapables de surmonter leur dépendance vis-à-vis des Etats-Unis, de faire valoir la justice et de démontrer la préoccupation qu’ils crient sur tous les toits pour le respect des droits de l’homme dans le monde entier. Les pays qui ont voté aujourd’hui contre le projet de résolution présenté par Cuba ont été démasqués et sont devenus des complices directs et publics des tortures, des vexations et des violations des droits de l’homme des personnes illégalement détenues, y compris certains de leurs citoyens, à la base navale nord-américaine de Guantánamo et dans d’autres endroits. Avec ce vote, l’objectif précieux de mettre fin à l’impunité qui se cache derrière le dissimule et le silence complice concernant la torture a été atteint. Il a été démontré que la Commission des droits de l’Homme n’a pas de cure. Les Etats membres des Nations Unies devront surmonter le danger que sa transformation ne provoque un avorton pire, pour construire un organe totalement universel et distinct, uniquement au service de la noble cause des droits de l’homme, de la coopération et du dialogue. Notre peuple ne va pas abandonner la partie et continuera à dénoncer les crimes de la clique fasciste qui gouverne les Etats-Unis. Avec plus de morale que jamais auparavant, il redoublera de sa lutte à la défense de la justice, de la raison, de l’éthique, pour la jouissance véritable de tous les droits de l’homme par les citoyens de la planète. La Havane, 21 avril 2005
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