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Le massacre des phoques se poursuit de plus belle…katherine, Miércoles, Abril 13, 2005 - 20:59
Katherine
La deuxième étape de la chasse au phoque commerciale du Canada commence aujourd'hui, le jeudi 14 avril 2005, à Terre-Neuve, où plus de deux cent mille phoques connaîtront la peur, d’indicibles angoisses, souffrances et l’agonie. Le massacre des phoques se poursuit de plus belle… L’opposition à la chasse aux phoques est devenue quasiment le symbole le plus répandu à travers le monde de la défense animale, à cause notamment de la publicité que l’ex-actrice Brigitte Bardot a insufflé à cette opposition en s’y associant en 1977 et en se rendant elle-même sur la banquise à cette époque. C’est Marguerite Yourcenar qui avait informé Brigitte Bardot du gigantesque massacre des phoques, des blanchons en particulier, à la fin de chaque hiver sur la banquise, au nord-est du Canada. Pour plusieurs qui ne veulent pas remettre en question l’attitude dominatrice, destructrice des animaux humains à l’égard des animaux non-humains, il y a empressement à réduire tout le mouvement de défense animale, qui comporte bien des nuances, voire des différences majeures en son sein, à cette croisade de Brigitte Bardot, voire à Brigitte Bardot tout court. Il suffit alors d’attaquer Brigitte Bardot sur ses points faibles, de la ridiculiser, pour s’imaginer clore le débat. Les machos s’en donnent à cœur joie de manière particulièrement puérile. On peut certes critiquer Brigitte Bardot. Elle est sans doute dans l’erreur dans l’évaluation de certaines situations, mais ce n’est pas parce qu’un individu se trompe à certains égards, qu’il se trompe en tout. N’en déplaise aux « vrais » hommes, Brigitte Bardot, une femme certes, célèbre certes, mais un être humain avant tout, se porte depuis 30 ans à la défense des animaux et la légitimité de cette cause est de plus en plus reconnue même si, il ne faut pas se le cacher, il y a grand péril en la demeure avec l’écocide en cours. Le mouvement de défense animale se divise essentiellement en deux approches. L’approche dite du bien-être animal et celle de la libération animale. Dans le premier cas, on trouve légitime d’exploiter les animaux non-humains mais on veut que cela se fasse avec « humanité ». Dans le second cas, on trouve illégitime, immoral, d’exploiter les animaux et on veut que cessent toutes les formes d’exploitation : élevage, chasse, piégeage, pêche, vivisection, etc. Cette dernière approche s’inscrit dans un mouvement de libération plus large qui remet en cause d’autres rapports de domination que l’humanité a généré en son propre sein au cours de son histoire. Toutes les formes d’oppression entre les humains et des humains à l’endroit des non-humains sont donc dénoncées et combattues : le sexisme, le racisme, l’homosexisme, les discriminations selon l’âge, les classes sociales,… et le spécisme. Actuellement, l’approche dite du bien-être animal, l’approche écologiste, de conservation des espèces, et l’approche économique sont les perspectives à partir desquelles est contestée la chasse aux phoques au Canada. Abordons donc en premier lieu cette tradition violente et meurtrière à partir de cet angle de vue. La cruauté est au rendez-vous chaque année Cette année, le gouvernement canadien autorise le meurtre de 319 500 phoques. Sur ce nombre, 90% des individus tués auront entre 12 jours et 12 semaines d’âge. Ce ne sont pas des phoques adultes, mais le gouvernement a décrété qu’ils l’étaient du seul fait que leur fourrure blanche s’est muée en une autre fourrure... Si le gouvernement le dit, il faut le croire, n’est-ce pas? Un phoque ne peut se reproduire qu’à partir de l’âge d’environ 5 ans... Bref, on ne tue plus les blanchons, mais on tue encore des individus extrêmement vulnérables, des bébés, beaucoup ne sachant en effet même pas encore nager, n’ayant même pas encore pris le moindre repas solide. Ce n’est pas de la chasse à proprement parler. Les « chasseurs » arrivent sur la banquise à peu près comme s’ils pénétraient dans une pouponnière… et ils s’arrogent le droit de tuer ces tout jeunes êtres en leur fracassant le crâne avec diverses sortes d’armes (plusieurs sont illégales), dont le fameux hakapik (gaffe ressemblant à un pic à glace). Comme tous ces tueurs ne sont pas maîtres dans l’art de tuer du premier coup, il leur arrive de frapper les phoques à répétition, parfois au visage, et dans la frénésie de tuer pour atteindre les quotas permis, une équipe de vétérinaires indépendants a évalué que plus de 40% sont dépecés alors qu’ils sont toujours vivants. Leurs corps auxquels la peau aura été arrachée sans souci des souffrances atroces subies, agoniseront dans une douleur insoutenable juste à l’imaginer... La chasse aux phoques au Canada n’est rien de moins que le plus grand abattage de mammifères marins sur la planète. Après le kangourou en Australie, c’est le second plus grand abattage d’espèces sauvages. C’est le seul abattage de masse qui implique des animaux sauvages nouveaux-nés, le seul abattage de masse où des bébés sont tués sous le regard de leurs mères. Pourtant les promoteurs de cette sanglante barbarie disent que tout se déroule « humainement », sans cruauté, et que les cas de violation des règlements, pourtant bien documentés par les opposants à cette chasse, sont l’exception… On concède que c’est une pratique brutale, mais pas cruelle… Le fait de tuer aussi violemment de si jeunes êtres heurte évidemment les sensibilités, et pour cause, mais le problème n’est pas fondamentalement lié au fait que ce soit des bébés qui sont tués. Le problème est le suivant : on violente, on tue, mais pourquoi? Pour des raisons irrecevables ou carrément mensongères Les bébés phoques sont tués principalement pour leur fourrure, un produit de luxe, donc inutile, et pour leur huile, un produit riche en métaux lourds et en BPC, qui est utilisée entre autres comme suppléments d’oméga 3. Cet acide gras se trouve en quantité suffisante dans les graines de lin, l’huile de canola, de noix, de chanvre, les noix de Grenoble et les graines de citrouille, pas besoin de tuer des phoques, ni les poissons… Leur pénis, auquel est attribué des effets aphrodisiaques, fait aussi l’objet d’un commerce avec les pays d’Asie… Comme on peut aisément le constater, on massacre des êtres vivants pour des produits d’une extrême inutilité, même nocifs pour la santé… Outre que cette tuerie ne soit pas du tout liée à une quelconque nécessité de subsistance, c’est… Une tuerie écologiquement non soutenable Ce ne sont pas des objectifs de conservation qui motivent les décisions du gouvernement canadien, et c’est l’argent des contribuables canadiens qui sert à rendent exécutoires des décisions auxquelles par ailleurs une majorité de ces contribuables s’opposent. Greenpeace a rendu public il n’y a pas longtemps, un rapport qui démontre clairement que les données "scientifiques" utilisées par le gouvernement canadien pour justifier la chasse commerciale aux phoques sont inexactes, incomplètes et désuètes. Le rapport conclut que la seule solution écologiquement et scientifiquement justifiable est de suspendre immédiatement toute chasse commerciale. Il a en outre été estimé par des scientifiques travaillant pour le gouvernement – on ne peut donc accuser ces individus de parti pris anti-chasse – que même si les quotas annuels permis étaient réduits à 275 000 phoques à partir de 2006, en 2011, la population des phoques du Groenland serait néanmoins réduite de 30%. Qu’en sera-t-il si le gouvernement canadien maintient les quotas à plus de 300 000 meurtres annuellement? Les phoques du Groenland risque à brève échéance de devenir une espèce menacée d’extinction. Le réchauffement global, la diminution des ressources en nourriture, l’empoisonnement par les métaux lourds, constituent d’autres réelles menaces à la survie des phoques. Mais il semble que cela ne soit pas pris en considération dans les « calculs » du gouvernement. Abattre un si grand nombre de phoques constitue également une menace pour le rétablissement des populations de morues puisque les phoques se nourrissent entre autres poissons, des prédateurs de la morue, la morue ne représentant que 3% de son alimentation. Pourtant le gouvernement canadien a effrontément menti à ce sujet dès 1992, il a fait du phoque le bouc-émissaire, le grand coupable de la raréfaction des morues, au lieu de reconnaître que l’avidité humaine, la surpêche, l’incompétence et la mauvaise gestion de Pêches et Océans Canada en étaient les véritables responsables. Ce mensonge a permis de hausser de manière importante le nombre « autorisé » de meurtres de phoques. Aujourd’hui, le gouvernement n’ose plus brandir un tel mensonge, mais on laisse toujours planer que ce sont les phoques qui empêchent le rétablissement des stocks (expression qui en dit long sur notre rapport aux autres êtres vivants, réduits à des marchandises). Des prétextes pour tuer, il en existe toujours, n’est-ce pas? Un ours attaque un humain, que déjà les groupes de chasseurs font pression sur le gouvernement pour leur permettre d’augmenter leurs « prises », leurs « récoltes ». N’est-ce pas une tentative de masquer la violence, de duper les esprits que d’utiliser de tels euphémismes en parlant du meurtre des animaux? Il ne faut pas se laisser berner par le langage des « connaisseurs ». Une tuerie économiquement non viable En investissant environ 20 millions de dollars à la fin des années 90, le gouvernement fédéral a réussi à augmenter le nombre de phoques tués à des niveaux jamais vus dans les 30 dernières années. Il continue toujours de subventionner cette chasse : modernisation et construction d’usines de transformation, promotion de cette chasse en Europe et ailleurs, développement de nouveaux marchés pour les produits du phoque, allocation de recherche pour développer de nouveaux produits. Il y a également d’autres coûts impliqués que le gouvernement ne dévoilent pas, comme les dépenses pour ses campagnes de relations publiques qui défendent cette activité meurtrière, la fourniture de brise-glace qui ouvrent les eaux glacées aux bateaux des chasseurs, la fourniture d’hélicoptères qui servent à repérer les troupeaux de phoques pour eux, et l’octroi de personnel pour réguler la chasse et tenir éloignés les opposants et ceux qui tentent de documenter ce massacre. Malgré ces subventions continuelles, ce gouvernement persiste à dire que cette chasse est économiquement viable. Le fait est que cette tuerie qui se présente comme une activité commerciale génère seulement la moitié d’un pourcent du produit domestique brut de Terre-Neuve et du Labrador. D’autres raisons fallacieuses, notamment d’ordre culturel, sont évoquées pour justifier que ce carnage continue. Je ne désire pas toutes les aborder dans le cadre de mon propos, mais ceux qui le souhaitent pourront s’instruire de tout cela sur les sites auxquels je réfère à la fin de mon texte. La libération animale Avec l’approche de la libération animale, il est clair que cette chasse commerciale devrait à tout jamais disparaître. À part la chasse de subsistance, aucune autre forme de chasse ne devrait être tolérée. Ceux qui invoquent la chasse pour réguler les populations animales sont des menteurs, des meurtriers qui essaient de se donner un beau rôle. Si nous ne faisions pas de discrimination envers les autres animaux, si nous n’étions pas spécistes, nous verrions clairement combien il est immoral de tuer des individus pour rétablir des équilibres écologiques dont nous sommes en réalité les grands perturbateurs. Avant que nous déréglions tout sur notre planète, les équilibres se maintenaient par eux-mêmes, se transformaient également... Les humains sont souvent ignorants et arrogants, à cause de cela, ils s’illusionnent et se croient capables de contrôler des systèmes d’interrelations d’une complexité qui les dépassent. Le plus sage serait, avant qu’il ne soit trop tard, de réduire notre empreinte écologique, mettre un frein à notre démographie galopante (sans tuer qui que ce soit bien sûr), et laisser le plus possible la nature à elle-même, à ces dynamiques et alchimies dont elle seule a le secret. Espérer autant d’humilité des hommes, surtout des hommes qui se croient savants, c’est beaucoup espérer. C’est encore un tel espoir qui me pousse à dire à mes semblables que nous devons sortir des dynamiques d’oppression, nous ouvrir largement à la compassion pour y accueillir tout individu vivant avec respect. Pétitions, lettres, manifestations internationales, menaces de boycott Tout l’arsenal pacifiste habituel déployé pour tenter d’exprimer un désaccord n’est nullement pris en considération de la part du gouvernement canadien qui ne cesse de faire la sourde oreille. À chaque année, un nombre sans doute assez important de citoyens canadiens et étrangers revient à la charge, demande que cette barbarie cesse. Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) qui s’oppose depuis 1969 à cette chasse, a recueilli cette année une pétition d’une centaine de milliers de noms qu’il a présentée au gouvernement… mais il semble que cela ne l’impressionne pas. Le dernier « plan d’abattage» gouvernemental, celui de 2003-2005, autorise le meurtre de 975 000 phoques. C’en est trop, la révolte gronde, il faut donc monter aux barricades. Plusieurs organisations se sont donc concertées cette année pour augmenter la pression sur le pouvoir étatique et pour alerter les citoyens un peu partout dans le monde. Le seul moyen efficace de faire pression semble être le boycott. The Humane Society of the United Stated (HSUS) a donc lancé aux États-Unis un appel au boycott des produits de la mer canadiens le jour où le premier phoque a été assassiné cette année. Ce boycott pourrait se répandre bien au-delà de nos voisins états-uniens. Mamon étant le dieu auquel on rend le plus grand culte dans le monde entier, il se peut, si le boycott donne de bons résultats, que le hakapic meurtrier s’éloigne enfin d’au-dessus de la tête des phoques. Intimidation, menaces et agressions La première partie de cette « chasse » se déroule dans le golfe St-Laurent, au voisinage des Iles-de-la-Madeleine. Elle est maintenant terminée. Le décompte : 105 000 phoques abattus. Cette année, presque tous les opposants à ce massacre présents sur la banquise pour documenter et être en mesure de répandre la vérité, de montrer cet enfer rouge glacé, ont été sérieusement menacés par des chasseurs (Sea Shepherd Conservation Society, HSUS, IFAW). Quelques-uns ont littéralement été agressés, notamment des membres de l’équipage du Farley Mowat de la Sea Shepherd Conservation Society. Quelques chasseurs frustrés, violents, ont brandi le hakapik en direction des opposants -cette arme mortelle a même utilisée au risque de grièvement blesser un vidéaste « inopportun » - ces brutes les ont bousculé, frappé, d’autres dégénérés ont pointé leurs armes à feu en direction des défenseurs des phoques, et certains sont allés jusqu’à tirer des coups de feu au-dessus de la tête de ceux qui défendent la vie au risque de la leur. Les défenseurs des phoques, surtout ceux du Farley Mowat, se sont retrouvés maintes fois dans des situations périlleuses. On retrouve des compte-rendus fort détaillés de ces agressions sur le site de la Sea Shepherd Conservation Society. Ce comportement agressif de la part des « chasseurs » confirme une fois de plus une vérité reconnue : la violence à l’encontre des animaux et celle à l’encontre des humains vont de pair… Une société qui légitime ou tolère la violence à l’égard des animaux ne saurait mettre fin à cette violence en son sein même.
Les agressions commises à l’endroit des défenseurs des phoques ne pourraient avoir lieu sans la complicité et la participation active du gouvernement du Canada. Pour pouvoir observer la chasse, il faut obtenir une autorisation qui requiert une enquête préalable, tous les prétextes sont bons pour refuser cette autorisation. La Garde côtière canadienne et la Gendarmerie royale du Canada appliquent une intimidation et une répression outrageuses contre les défenseurs des phoques tout en coopérant avec les chasseur pour les aider à accomplir le massacre. Les observateurs n’ont pas le droit de s’approcher des chasseurs, en revanche lorsque ces derniers s’en prennent aux défenseurs des phoques, ils ne sont guère inquiétés... Lorsque certains membres de l’équipage du Farley Mowat ont été attaqués, ils se sont empressés de signaler cette agression à la GRC, mais ce sont eux qui se sont fait arrêter... Les médias de masse sont également complices dans cette affaire. La mort de Karol Wojtila tombant à point pour ignorer ce qui devrait faire l’objet d’un débat public. Aujourd'hui… La deuxième étape de la chasse au phoque commerciale du Canada commence aujourd'hui, le jeudi 14 avril 2005, à Terre-Neuve, où plus de deux cent mille phoques connaîtront la peur, d’indicibles angoisses, souffrances et l’agonie. Le Farley Mowat, avec son capitaine Paul Watson (co-fondateur de Greenpeace) qui en a vu de toutes les couleurs (menacé, battu, traîné dans les eaux glacées par des « chasseurs », emprisonné,…) depuis qu’il se bat du côté de la vie, des phoques en l’occurrence, sera présent sur les lieux du crime, un crime banalisé, légal… J’espère qu’aucun mal ne sera fait aux gens courageux qui sont à son bord, j’espère que la justice triomphera. Sea Shepherd Conservation Society Le Fonds international pour la protection des animaux
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