Le gouvernement des États-Unis essaiera d'avoir au moins un petit quelque chose contre Cuba à la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies qui siège en ce moment à Genève. Il s'est vu obligé de présenter lui-même la résolution anti-cubaine cette année car il n'a trouvé personne ni en Amérique Latine ni en Europe pour se prêter à son jeu. Son texte insipide lui permettra de maintenir la question à l'ordre du jour afin, en le faisant voter à coups de pressions, de justifier d'une certaine manière le blocus contre le peuple cubain.

Etats-Unis : une société malade

(22-03-05)

Le gouvernement des États-Unis essaiera d'avoir au moins un petit quelque chose contre Cuba à la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies qui siège en ce moment à Genève. Il s'est vu obligé de présenter lui-même la résolution anti-cubaine cette année car il n'a trouvé personne ni en Amérique Latine ni en Europe pour se prêter à son jeu. Son texte insipide lui permettra de maintenir la question à l'ordre du jour afin, en le faisant voter à coups de pressions, de justifier d'une certaine manière le blocus contre le peuple cubain.

Incapable du moindre sens de la mesure, le gouvernement de Bush ne perçoit pas le climat dense de condamnation que forment autour de lui les massacres commis contre les peuples d'Afghanistan et d'Irak, les tortures à Abu Ghraib et dans le camp de concentration installé dans la base de Guantanamo, illégale en soi puisqu'elle occupe une portion de notre territoire contre la volonté du peuple et du gouvernement cubain. Il s'obstine en conséquence à assumer une position de juge et de bourreau des autres.

Et tandis qu'il marche à Genève vers une défaite dont il a déjà reçu une partie en se retrouvant seul pour sa manoeuvre anti-cubaine, la réalité met en relief les maux dont souffre la société étasunienne, victime d'une conception néo-conservatrice, dans laquelle les valeurs humaines, la solidarité et la vie elle-même sont passées de mode.

Une nouvelle tragédie a secoué le pays hier : un adolescent du Minnesota a abattu ses grands-parents avant de se rendre dans son collège et d'y entrer, le sourire aux lèvres et l'arme au poing. Il a tué le vigile qui se trouvait à la porte ainsi que 5 de ses camarades et une enseignante. Il en a blessé 10 autres.

Quelques secondes après avoir fait montre de ses habiletés de tireur, ce jeune bardé des armes de son grand-père policier en retraite, s'est suicidé. Il est venu ajouter un souvenir plus qu'amer à une liste déjà longue de faits similaires.

Il y a quelques jours, le 12 mars exactement, dans le Wisconsin, un homme de 44 ans est entré dans une église, il a abattu 8 personnes avant de se donner la mort en retournant son arme contre lui.

Le fantôme de Colombine hante encore le pays. Dans ce collège, deux élèves ont assassiné 13 de leurs camarades avant de se suicider, massacre qui aurait pu se répéter il y a peu en Californie si deux adolescents de 15 et 17 ans n'avaient pas été arrêtés au moment où ils mettaient sur pied une " opération " similaire.

Il ne s'agit plus seulement du débat sur la loi aberrante sur les armes à feu qui les met pratiquement à portée de tout le monde dans le seul but de préserver les intérêts des fabricants et des commerçants, mais des maladies que porte en elle une société qui est capable de produire ce genre de personnes.

Il en va de même lorsque l'on pense à quelqu'un qui est capable de violer, humilier, battre, torturer ou assassiner un prisonnier quels que soient par ailleurs les ordres reçus de ses supérieurs.

Bien des choses ne tournent pas rond dans la tête d'un individu capable de tant de bestialité et lorsque cela commence à se produire aussi fréquemment et à tant d'endroits différents, la conclusion s'impose d'elle-même : il s'agit d'une société qui est en train de plonger dans la maladie sous l'oeil indifférent de ses dirigeants.

Le gouvernement du Président Bush ferait mieux de prêter attention à ces graves manifestations au lieu de se lancer à la poursuite de coupables imaginaires partout sur la planète. S'il pouvait nous entendre, nous lui conseillerions d'étudier d'autres types de société où la coopération remplace la compétition, où la recherche de la qualité de la vie l'emporte sur celle du profit, où l'important n'est pas ce que tu as mais ce que tu donnes et peut-être lui-même découvrira-t-il qu'un autre monde, meilleur, est encore possible.