C’est donc contre un gouvernement profondément anti-ouvrier et méprisable que ce mouvement de grève se bat. Mais est-il si différent des gouvernements qui l’ont précédé? Certes, la coupure de 103 millions est une attaque au revenu direct des étudiants et des étudiantes et en ce sens, elle fait très mal.
Ce texte vise à saluer le fort mouvement de grève des étudiants et des étudiantes, déclenché il y a maintenant trois semaines à travers le Québec. Cette lutte est justifiée! Les 103 millions de dollars coupés à l’aide financière aux études constituent un assaut frontal contre la possibilité de mener leurs études à terme pour des dizaines de milliers de jeunes de la classe exploitée. Leur colère légitime bénéficie de la sympathie d’une très grande majorité des travailleurs et des travailleuses, frappés eux-aussi par des politiques de plus en plus réactionnaires. Il y a à peine un an, la loi 31 s’attaquait aux prolos du secteur privé en les exposant encore davantage aux effets de la sous-traitance. La loi 30 en faisait de même pour les employés du secteur public en ouvrant la porte, autant à la sous-traitance qu’à la privatisation. Au même moment, les familles travailleuses voyaient le coût de leurs services de garde augmenté de 40%. De plus, les sans-emploi ont été victimes de compressions atteignant presque 60 millions à l’Aide sociale et les 3800 travailleurs et travailleuses de la SAQ se sont vus imposer des conditions de travail pourries; ce qui annonce des temps difficiles pour les centaines de milliers d’autres employés des secteurs public et parapublic en fin de contrat.
Tous coupables!
C’est donc contre un gouvernement profondément anti-ouvrier et méprisable que ce mouvement de grève se bat. Mais est-il si différent des gouvernements qui l’ont précédé? Certes, la coupure de 103 millions est une attaque au revenu direct des étudiants et des étudiantes et en ce sens, elle fait très mal. Cependant, nous trouvons indispensable de rappeler que le gouvernement précédent celui de l’actuel Parti Libéral, celui dirigé par le Parti Québécois, y avait largement ouvert la voie. Alors qu’on voit souvent flotter des drapeaux fleurdelisés dans les manifs et que les ténors nationalistes ont la belle place dans les médias et à l’Assemblée nationale pour clamer leur appui « au mouvement étudiant » (quand ce n’est pas pour évoquer leurs anciennes fonctions de « dirigeants étudiants »), que faisaient-ils donc alors qu’ils étaient responsables du gouvernement? Pauline Marois, critique de l’Opposition en matière d’Éducation peut bien vociférer contre la coupure des 103 millions aujourd’hui, mais en 1995-96, c’est elle qui a coupé 553,4 millions au budget de ce même ministère! Bernard Landry peut bien vous offrir ses bons vœux hypocrites maintenant, mais alors qu’il était Ministre des Finances de 1997 à l’an 2000, il présida à une coupure totale de 20% des budgets de la Santé, de l’Éducation, de l’Aide sociale et de l’Environnement. Ceux et celles qui croient que les coupures actuelles des libéraux peuvent être renversées par un changement de « régime » au profit du PQ, de l’ADQ ultra-libérale ou même de la soi-disant gauche de l’UFP ou d’Option-Citoyenne prennent leurs rêves pour des réalités. Les mêmes coupures, à quelques nuances près, frappent les travailleurs et les travailleuses dans tous les pays, au cœur même du capitalisme. Ainsi, depuis le 10 février, un fort mouvement de grève lycéen s’oppose au plan Fillon en France. Les coupures des libéraux aujourd’hui, comme celles des péquistes auparavant ne sont que l’expression locale d’une classe capitaliste aux prises avec une profonde crise économique internationale, dont elle espère bien nous faire payer les effets. C’est ça l’explication véritable des coupures du salaire direct, comme celles qui viennent d’être imposées aux milliers de travailleurs montréalais de Bombardier. C’est aussi ça le fondement des coupures au salaire social que constituent les attaques contre les pensions, et les divers programmes sociaux. Le problème est donc structurel, il est social et il est international. De plus en plus, « la société est en contradiction insoluble avec elle-même » écrivait Engels.
Sur le terrain, nous sentons qu’il y a de plus en plus de jeunes, de plus en plus d’étudiants et d’étudiantes, provenant principalement de la classe ouvrière, qui non seulement s’insurgent contre la coupure de 103 millions et contre les autres mesures de crise mais voient aussi le malaise ambiant et s’intéressent grandement aux difficultés de ce monde à la dérive. Nous comptons sur ces nouveaux camarades de combat pour qu’ils approfondissent leur critique du monde actuel et qu’ils s’associent aux petites forces qui, comme la nôtre, ont pour but de le transformer. Nous comptons aussi sur eux pour qu’ils ne cèdent en rien aux manœuvres politiciennes et bureaucratiques des diverses officines de la classe dominante qui prétendent, soit agir pour leur bien, soit parler en leur nom.
Une semaine cruciale…
Et des manœuvres, on risque fort d’en voir pas mal cette semaine! Après trois semaines de grèves, un rapport de force social s’est graduellement développé. De 30 000 grévistes à la fin février, à 85 000 vendredi, la mobilisation a atteint 100 000 personnes lundi et on en annonce 200 000 pour aujourd’hui. L’opinion « publique » évolue dans le même sens. Le ministre Fournier, conscient qu’un accusé de non-recevoir de sa part serait sans doute le dernier clou dans le cercueil de son gouvernement fragilisé et largement discrédité, semble prêt à un minimum de concessions. Depuis plusieurs jours déjà cependant, on voit les « dirigeants étudiants représentatifs » de la FECQ et de la FEUQ- véritable vivier des politiciens, des politiciennes et des boss syndicaux de demain- multiplier les combines pour reprendre le contrôle d’un mouvement qui les dépasse et s’asseoir à « la grande table » pour « négocier » les miettes que Fournier voudra bien leur proposer.
Il faut être vigilant. Une grève de trois semaines dans le milieu étudiant, c’est très long. Il est à craindre que même une entente à rabais trouve preneur auprès d’une partie des apprentis-bureaucrates; ce qui aura peut-être pour effet d’affaiblir le mouvement. Plus que jamais, les grévistes doivent baser leur lutte sur des assemblées générales souveraines et une liaison étroite à l’intérieur de chaque région et entre celles-ci. Ce sont ces assemblées de base qui devront décider si la grève a atteint ses objectifs en fonction du rapport de force disponible.. Ce sont elles qui devront alors décider les conditions d’un éventuel retour. Mais plus encore, la liaison la plus importante est celle qui devra un jour nécessairement s’établir avec l’ensemble des travailleurs et des travailleuses en lutte contre toutes les mesures de crise! Car, ce qui s’impose pour cette nouvelle génération de futures exploitées et de futurs prolétaires, c’est de poursuivre et de rejoindre le mouvement des générations qui l’ont précédé ici, comme dans tous les pays, pour en finir avec ce système inique, rapace, polluant, sanglant et décidément obsolète- le capitalisme. Dans leurs combats d’aujourd’hui comme de demain, nous marcherons avec eux.
Montréal, le 16 mars 2005
Le Groupe Internationaliste Ouvrier, section du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire- au Québec, écrire a/s de R.S., C.P. 173, Succ. « C », Montréal, H2L 4K1
can...@ibrp.org
Site du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire
Toutes les tendances politiques organisationnelles avec organisations centrales et programmes (du PQ au PCC-ML, de l'UFP à la NEFAC en passant même ici par le BIPR, avec lequel pourtant il y a souvent des affinités révolutionnaires plus fertiles) essaient de récupérer la grève pour la conduire vers la révolution programmatique et programmée par leurs lignes politiques. Mais si la grève étudiante doit être dépassée par la grève permanente ce n'est pas dans des bureaux, des partis et des structures rigides que nous vivrons la communisation qui ne peut qu'être qu'antibureaucratique et forcément par le fait même contre toute structure unifiante, rigide et régulatrice.
Le PQ et l'UFP n'ont rien à proposer d'autres que le capitalisme et autres autres formes de domination rendues plus légitimes et tolérables, ils n'ont certes rien à voir avec une quelqueconque option révolutionnaire. Mettez cette erreur au compte de la fatigue..
Toutes les tendances politiques organisationnelles avec organisations centrales et programmes (du PCC-ML au PCR(co), de la NEFAC en passant même ici par le BIPR, avec lequel pourtant il y a souvent des affinités révolutionnaires plus fertiles) essaient de récupérer la grève pour la conduire vers la révolution programmatique et programmée par leurs lignes politiques. Mais si la grève étudiante doit être dépassée par la grève permanente ce n'est pas dans des bureaux, des partis et des structures rigides que nous vivrons la communisation qui ne peut qu'être qu'antibureaucratique et forcément par le fait même contre toute structure unifiante, rigide et régulatrice.
"Mais si la grève étudiante doit être dépassée par la grève permanente ce n'est pas dans des bureaux, des partis et des structures rigides que nous vivrons la communisation qui ne peut qu'être qu'antibureaucratique et forcément par le fait même contre toute structure unifiante, rigide et régulatrice."
Mais Calvaire01, c'est quoi? Du jour au lendemain, les "multitudes"- pour reprendre tes termes sur meeting (donc les bourgeois autant que les prolos confondus)- vont prendre conscience de leur aliénation au Capital et vont faire un commensal gigantesque dans les rues? Il n'y aura aucun bourgeois pour tenter de lever une armée réactionnaire afin de reprendre et/ou préserver son capital? Tout le monde il va être beau, il va être pur, tout de suite, comme ça? On n'aura pas besoin d'économie de guerre afin de garder le cap sur la révolution? C'est très beau et poétique dans les mots, mais dans la réalité, très peu matérialiste...
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Asunto:
Windigo et la déformation-désinformation autoritaire
Tu dis n'importe quoi, des plaisanteries et de la mauvaise foi. J'invite tout simplement les gens qui s'intéressent à une réelle discussion à lire les articles sur Meeting à http://meeting.senonevero.net et de s'en faire leur propre idée. Et j'ai toujours dit que la révolution ne pourra qu'être violente et s'attaquer aux systèmes de domination et à ceux et celles qui les défendent (de droite comme de gauche). Alors ton commensal, tu peux te le mettre bien roulé dans le cul. Je te répondrai plus quand tu utiliseras de véritables arguments. Tu penses comme un révisionniste historique qui déforme la pensée des gens pour mieux les attaquer, c'est digne du stalinisme. Bravo ! Tu fais juste confirmer ce que je dis et pense des formes centralistes et autoritaires. Désolé que tu en fasses partie cher camarade.
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Asunto:
Extraits de textes qui indiquent l'absurdité des accusations...
Extraits de textes tirés de meeting ou non qui indiquent l'absurdité des accusations de Windigo...
Cet On arrête tout et on communise s’exprimerait par des grèves générales, des sabotages systématiques de la reproduction sociale (arrêt du travail, arrêt des études, fin des familles et des couples, fin de la déclinaison des identités nationales, raciales, sexuelles... fin des genres...). Nous ne ferions plus des grèves pour gérer mieux et plus justement le Capital, les États ainsi que les autres institutions sociales mais nous revendiquerions plus rien, nous éclaterions de rire aux appels des réformes et nous les refuserions. Nous n’écouterions plus personne qui se médiatise dans des rôles (plus de patrons, de professeurs, de maris et d’épouses, plus de polices...). Ces mouvements de rupture cesseraient de vouloir réintégrer la mécanique reproductrice du système des dominations. Ils seraient sans fin avec la multiplicité créatrice des sens, des formes de vie et des finalités.
Notre sauvagerie insoumise, notre insoumission sauvage, se vit comme dépassement de la reproduction sociale, comme sabotage de la reproduction sociale bureaucratique, étatique, capitaliste, patriarcale...
Nous sommes en rupture avec la vie hiérarchique, triste, normalisée, régulée... Nous nous reconnaissons dans la souveraineté et la communisation.
Nous nous reconnaissons contre la Police et contre ce qui police, ce qui norme, ce qui purifie, ce qui gère...
Nous assumons la fureur et la ferveur du vivre...
Nous désirons et vivons sans fin...
Nous sommes des barbares contre la civilisation qui domine et celle qui le voudrait.
Nous sommes en grève permanente...
Ces possibles même conditionnels ne sont pas hypothétiques. Ils nous engagent déjà dans des voies inattendues, inouïes, parcourues d’intensités, de fulgurances et d’aventures. Ils indiquent à partir de quelles bases nous nous livrons à la guerre civile et révolutionnaire qui ne peut que se généraliser dans tous les espaces et dans tous les temps.
Quand nous créons, quand nous baisons, quand nous nous aimons, quand nous produisons, quand nous pensons et même quand nous discutons, nous n’avons pas besoin de passer par l’AG pour savoir quoi faire et quoi penser et surtout comment nous policer. Nous vivons furieusement sans canaliser nos forces dans la maîtrise du tout et la programmation de nos vies. Nous communisons dans l’illégalité en libérant les espaces, les ressources alimentaires, les techniques, les idées, les désirs…
Tu m'accuses d'être un autoritaire? Un révisionniste? UN STALINISTE? Calvaire01, est-ce que tu es sérieux? Tu es véritablement en train de sombrer dans la démagogie "communisatrice" et l'opportunisme aveugle si c'est l'cas. Qui plus est, t'es pas obligé de me dire de me rouler mon commensal gigantesque dans l'cul, c'est pas tellement propice à la dialectique. Le BIPR n'est ni centraliste, ni staliniste, et certainement pas révisionniste; mais ça, soit tu le sais déjà et tu es de mauvaise foi, ou soit tu lances des accusations TRÈS mal informées. J'invite les lecteurs à se faire leur propre opinion sur la question:
Bon, je répliquais à tes manigances de désinformation et déformation à propos des textes de Meeting. Évidemment ton ton et le mien n'étaient pas dialectiques. Mais tu devais t'attendre qu'en me répondant de la manière dont tu l'as fait que tu aurais droit à une réplique aussi cinglante. Maintenant, ton ton est plus dialectique, alors c'est bon et je fais la même invitation. Et évidemment le BIPR n'est pas stalinien, révisionniste, c'est ta manière de déformer qu'il l'était. Mais le problème soulevé dans les premiers commentaires reste entier.
Les bourgeois à la lanterne, ça ira, ça ira ! Ces salauds, je ne ferai pas de commensal avec. À moins d'avoir d'autres plans... ''N'oublie pas prolétaire, ta meilleure amie, c'est la chimie'' (je cite de mémoire)
alors destruction créatrice et vive des forces dominantes, ''Hasta la communisacion siempre'' !
En attendant, un monde sans AG- qui est une base fondamentale de coordination d'individus entre eux-, en temps de guerre révolutionnaire contre les forces réactionnaires, ça ne peut se résumer qu'à un carnage programmé (par l'anti-programmatisme, tiens). Comme je te disais, tu t'exprimes certes avec une belle plume et avec des expressions passionnées, mais ça ne veut pas dire que ce que tu dis est raisonnable. Ton approche est anti-matérialiste, a-historique, idéaliste, et finalement tu termines en pataugeant dans les interprétations et les accusations les plus plates. Pour ce qui est de mon ton dialectique, il l'était déjà avant que tu me traites ignoblement. J'étais sarcastique, mais je n'ai rien déformé comme tu le crois. J'étais simplement critique de la communisation et de son caractère d'immédiateté révolutionnaire... Surtout par son approche anti-matérialiste. Bien sûr, si l'humanité vivait la télépathie sensuelle, ce serait une toute autre question. En attendant, le simple fait de crier "spoken council" sur le coin d'une rue afin de réunir des prolétaires (ou des multitudes si tu y tiens), lors d'une émeute par exemple, crée une dynamique d'assemblée, donc...
Autre chose, tu ne devrais pas utiliser l'accusation de staliniste à la légère ; il y eut une certaine époque dans l'histoire du mouvement prolétarien où de telles accusations exigeaient un tribunal d'honneur pour laver les accusations ou les fonder, et se terminaient par l'exécution de l'accusé ou de l'accuseur. Parce qu'en temps de lutte et de révolution, on n'a pas de temps à perdre avec les calomniateurs...
L'approche est absolument matérialiste, historique et se base sur les conflits et les formes de vie, rien d'idéaliste là-dedans. Il n'y a que les accrochés aux vieilles théories sur le prolétariat comme classe révolutionnaire pour dire :
''Ton approche est anti-matérialiste, a-historique, idéaliste, et finalement tu termines en pataugeant dans les interprétations et les accusations les plus plates.''
Et notre joute est plate, moribonde et nous sommes tous les deux fautifs. Malheureusement, je constate que nous ne savons pas débattre d'idées sans nous insulter. Mais allons au-delà des insultes vers un vrai débat théorique et politique qui s'accomplira en actes...
Les commentaires premiers étaient sur la récupération et l'organisation autoritaire, nous commençons à nous en éloigner.
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