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Bolivie : comprendre ce qui se passe

Anonyme, Sábado, Marzo 12, 2005 - 20:30

Raquel Gutierrez

"Une semaine remplie d'§ªv§·nements : barrages de routes et de chemins, encerclement de la capitale et menace de manque d'eau, d§ªmission du pr§ªsident et confirmation de son mandat par le parlement, alliance post§ªrieure de toutes les forces sociales pour recup§ªrer les ressources naturelles des transnationales. Un sc§ªnario incertain, ouvert". (Brecha)

Comprendre ce qui est en train de se passer dans la Bolivie convuls¨¦e est difficile : un pr¨¦sident qui renonce §À l'utilisation de la force publique pour imposer les d¨¦cisions gouvernementales et qui pr¨¦sente sa d¨¦mission comme mesure de pression face ¨¤ l'¨¦ni¨¨me action de protestation et d'insubordination de la population civile ; une population aymara urbaine dans la ville de El Alto qui poss¨¨de une exp¨¦rience de mobilisation telle, que de mani¨¨re quasiment r¨¦p¨¦t¨¦e est capable de fermer la ville de La Paz, en emp§«chant l'entr¨¦e et la sortie des v¨¦hicules, marchandises et personnes.

La r§ªcente action de confrontation entre d'une part la population simple des villes et de quelques zones rurales et, d'autre part, le gouvernement bolivien et les corporations transnationales s'est sold§ªe par un "ballottage" chaotique entre les forces sociales en conflit : les uns ne pouvant imposer ce qu'ils d§ªcident, les autres non plus.

Carlos Mesa, le pr§ªsident qui est arriv§ª §À ce poste en octobre 2003 apr§·s l'autre soul§·vement qui fit fuir l'ultra-n§ªo-lib§ªral Gonzalo Sanchez de Lozada, ne peut pas gouvrener. En accord, bien s§ºr, au sens que l'on conf§·re §À ce mot : Carlos Mesa ne peut pas guider, diriger ou r§ªgir le destin du pays ; ses d§ªcisions sont instamment contest§ªes dans la rue et les chemins par une population brutalement appauvrie qui peu §À peu cherche des m§ªcanismes et des formes pour assurer sa possibilit§ª d'intervenir dans la d§ªcision sur les affaires publiques. La population, de son c§´t§ª, n'est pas dispos§ªe §À se laisser gouverner, si le pr§ªsident n'"ob§ªit" pas §À ce que la population d§ªcide.

La r§ªcente mobilisation en Bolivie, dont le final est toujours incertain, a trois demandes centrales. La premi§·re est l'expulsion de l'entreprise transnationale Suez-Lyonnaise des Eaux -la plus grande corporation mondiale de distribution d'eau potable- de El Alto et son remplacement par une entreprise publique dans laquelle la gestion est aux mains des habitants.

Entre le 10 et le 14 janvier dernier, les habitants de la ville de El Alto ont r§ªalis§ª une gr§·ve avec cette demande et, apparament, ont obtenu satisfaction. En f§ªvrier, les habitants ont su que le gouvernement avait d§ªcid§ª "de respecter les conformit§ªs de la loi" pour mettre un terme au contrat avec la Suez qui, en attendant, continuait sa gestion. En plus, Mesa et son cabinet refusaient la volont§ª citoyenne de former une entreprise publique de distribution de l'eau sous le contr§´le des propres habitants et proposaient, comme solution transitoire, la constitution d'une entreprise d'une soci§ªt§ª d'§ªconomie mixte o§½ se permettrait la participation de capital priv§ªe. Ceci fut ce qui entra§¯na la nouvelle mobilisation. Comme l'exprimaient les habitants de El Alto lors de leurs barrages de routes : "Nous avons d§ªj§À dit que nous ne voulions pas ici la transnationale. Donc qu'elle s'en aille. Que Carlos Mesa le comprenne".

La seconde demande du mouvement est continuelle depuis octobre 2003 : c'est l'exigence que, au moins rapidement, s'§ªtablisse un imp§´t de 50 % §À l'exploitation des hydrocarbures §ªgalement concessionn§ªs §À des consortiums transnationaux, et que ce pourcentage soit inclu dans la Loi des Hydrocarbures actuellement en discussion au Parlement. Au sujet de cette demande, il se passe quelque chose de similaire §À ce qui se passe avec l'eau : les gouvernants et la "classe politique" en g§ªn§ªral, apr§·s l'irruption collective (...) de la population dans la rue, manifestant son intention de r§ªcup§ªrer ce qu'elle consid§·re §«tre le patrimoine public, s'efforcent d'effacer et de diluer dans la n§ªgociation ce que les gens mobilis§ªs ont §ªtablit comme convenable pour le pays.

Le gouvernement de Carlos Mesa a pari§ª durant toute l'ann§ªe 2004 sur l'affaiblissement des mouvements sociaux. Dans une certaine mesure il l'a obtenu, mais le terrain des "commissions d'experts" n'est pas un lieu dans lequel les milliers d'habitants qui se mobilisent peuvent participer. Cependant, la force du mouvement bolivien, au moins jusqu'§À maintenant, r§ªside dans la clart§ª avec laquelle la population simple comprend la n§ªcessit§ª de r§ªcup§ªrer ce qui est richesse naturelle pill§ªe. Pour cela, elle se pr§ªsente dans la rue encore une fois.

Finalement, la troisi§·me demande du mouvement, qui peut constituer une sortie §À cette confrontation §À chaque plus intense, est la volont§ª des multiples et diverses organisations sociales de r§ªaliser une Assembl§ªe Constituante pour refonder un pays qui, sans aucun doute, balance par les quatre c§´t§ªs au milieu de l'inestabilit§ª et la carence.

Raquel Gutierrez
Brecha (Uruguay), 11 mars 2005
Traduction : fab (sant...@no-log.org)



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