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Fédérations étudiantes et hypocrisieFranko, Viernes, Marzo 4, 2005 - 15:22
Collectif
Quelle ne fut pas notre surprise (sic) de voir les fédérations étudiantes (FECQ et FEUQ) se joindre timidement au mouvement de grève lancée à l’initiative de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ). Ces petits carriéristes et futurs députés péquistes s’apprêtent une fois de plus à saboter le mouvement étudiant et le droit à l’éducation au Québec comme ils ont pu le faire entre autre en 1996, 2000 et 2001. Rappelons que le présent mouvement ne porte pas simplement sur la question de la coupe de 103 millions de dollars dans le régime d’aide financière aux études, mais sur la réforme des prêts et bourses et l’instauration du remboursement proportionnel au revenu (R.P.R.) qui ont mené à la réduction des bourses de 103 millions. Rappelons aussi que le R.P.R. sévit déjà depuis plusieurs années en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Angleterre, ayant pour conséquence une explosion de l’endettement étudiant et un net recul quant à l’accessibilité aux études post-secondaires pour les enfants issus des milieux populaires. Rappelons aussi que le R.P.R. est revendiqué depuis 1990 par ces mêmes fédérations étudiantes (FECQ et FEUQ). Rappelons aussi que le mouvement étudiant québécois depuis sa fondation, au début des années ’60, a toujours lutté pour la gratuité scolaire et la fin de l’endettement étudiant. Que ce soit à l’époque de l’UGEQ, de l’ANEEQ, du MDE, et présentement de l’ASSÉ, la question d’une éducation réellement accessible et gratuite pour tous et toutes a toujours été au cœur des différentes luttes et mobilisations. Cependant, jamais du côté des fédérations, qui ont vue le jour en ’89 et ’90, tournant le dos à la tradition combative et de justice sociale portée par le mouvement étudiant. Pas surprenant quand on voit les différentes générations « militantes » des fédérations aboutir dans les couloirs et bureaux de l’Assemblée Nationale comme députés ou attachés politiques des différents ministres. Ou encore, écrire des lettres dans les journaux réclamant haut et fort un dégel des frais de scolarité. Que doit on retenir de l’héritage des fédérations étudiantes? L’adoption du « déficit zéro » en ’96, l’instauration de la taxe à l’échec en ’97, son accord aux contrats de performances en 2000, les plans de réussite et de diplômation en 2001 et la liste pourrait être encore longue. Toutes ces mesures qui étaient des attaques en règle contre le droit à l’éducation ont toutes reçu l’approbation des fédérations. Pire encore, elles ont toujours fait en sorte que les mobilisations dénonçant ces mesures soient étouffées en gardant leurs membres doux comme des moutons et faisant ainsi le jeux des différents gouvernements! Comme par hasard, les fédérations étudiantes ne remettent pas vraiment en cause la réforme et concentrent leur stratégie et discours sur la question secondaire des 103 millions de dollars. Le but, saboter la grève et la lutte menée par l’ASSÉ et donner l’illusion d’une grande victoire de leur part lorsque le Ministre de l’éducation annoncera qu’il réinvestit cette somme dans le régime d’aide financière. Nous espérons que les étudiantes et étudiants du Québec vont comprendre à quel point ces organisations sont nuisibles à leur cause et s’en débarrasseront une fois pour toute. Nous souhaitons de tout coeur que la présente grève annonce la mort des fédérations, tout comme la grève de ’86 a mené à la disparition de la FAECQ et du RAEU, les ancêtres de la FECQ et de la FEUQ. Il en va de l’avenir du mouvement étudiant québécois et en partie du droit à l’éducation au Québec. - Benoît Lacoursière, membre de plusieurs exécutifs d'associations étudiantes entre 1999 et 2004, auteur d'un mémoire de maîtrise intitulé "Le mouvement étudiant au Québec de 1983 à 2000" déposé en janvier 2005 au département de science politique de l'UQAM.
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