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Uruguay : Le Frente Amplio au pouvoir dans 3 jours

Anonyme, Domingo, Febrero 27, 2005 - 04:35

santelmo@no-log.org

Mardi prochain aura lieu la prise de fonction de Tabare Vasquez à la présidence de l'Uruguay. Même si l'arrivée de la gauche au pouvoir pour la première fois de son histoire ne va pas "révolutionner" le pays, cet évènement a une signification générale dans le sous-continent. Trois articles du quotidien argentin Pagina/12, dont un entretien avec Nora Castro, la première femme présidente du Parlement et avec l'écrivain uruguayen Mario Benedetti.

L'URUGUAY DEVIENT BIEN AMPLE

L'Uruguay s'apprête au changement. Le socialiste Tabaré Vázquez, membre de la coalition Encuentro Progresista-Frente Amplio, se convertira ce mardi 1er mars en premier président de gauche dans l'histoire du pays. Les alliances de pouvoir des traditionnels partis "blancs" et "colorés" et leur alternative au pouvoir ont prit fin.La coalition de gauche jouit d'une majorité parlementaire pour gouverner, dans un nouveaiu contexte latino-américain : la sortie des gouvernements néolibéraux qui ont marqué la décennie 90.

Le 31 octobre dernier, le EP-FA a obtenu la victoire dans les élections présidentielles au premier tour. Ceci, plus la majorité au Parlement, dessine un panorama encourageant de gouvernabilité pour Tabaré Vázquez. Cet oncologue de 65 ans, né à Montevideo, avait perdu les deux élections antérieures et juré qu'il se retirerait de la politique s'il ne gagnait pas lors de cette troisième tentatives. Tabaré a agit comme arbitre à l'intérieur de la coalition hétérogène qu'intègrent différentes forces de gauche, parmi lesquelles des membres des ex Tupamaros. En plus de commander une colition de centre-gauche semblable à celle qui a porté au gouvernement du Brésil le leader du Parti des Travailleurs, Lula da Silva, il partage d'autres aspects avec le président du Brésil : les deux sont d'origine modeste et les deux sont parvenus à la présidence après un long chemin parcouru.

Dans le cas de Tabaré, en 1994 et 1999, sa force politique ne lui a pas permis d'accéder au pouvoir en raison des alliances que tissèrent les partis Coloré et National contre lui. Auparavant lors des élections de 1989, Vázquez avait gagné la municipalité de Montevideo, et depuis ce moment jusqu'à aujourd'hui, son parti est au pouvoir dans ce district, le plus important du pays. Durant la dernière campagne, Vázquez a été obligé de refroidir ses ardeurs devant les craintes des marchés financiers. Son premier signal a été de nommer Danilo Astori comme ministre de l'Economie au cas où il parviendrait à la présidence. Cette désignation de campagne a apporté de la tranquilité dans les marchés : Astori a un discours modéré sur les organismes multilatéraux financiers et de crédit. Dans les cercles politiques et entreprenariaux, on croit qu'il appliquera son discours à sa gestion.

Avec le changement de gouvernement à Montevideo, l'hégémonie au Parlement de la coalition dont le Frente Amplio est à la tête coexistera avec un engagement programmatique de tout le spectre politique sur les politiques de l'Etat. Cet engagement facilitera aussi l'incorporation de fonctionnaires du Parti National dans les entreprises publiques, face au refus des colorés de l'offre frenteampliste. L'uruguayen sera le seul Parlement latino-américain dominé par une coalition de gauche, avec à sa tête deux membres remarqués de la guerrilla tupamara, le senateur José Mujica et la députée Nora Castro.
Dans l'agenda extérieur, le prochain gouvernement d'Uruguay se propose de relancer le Mercosur (marché commun des pays du cône sud, avec la volonté d'y entrer du Venezuela NdT), d'impulser la Communauté Sudaméricaine des Nations, renouera les relations avec Cuba et maintenir de bonnes relations avec les Etats-Unis malgré leurs différences idéologiques. La prise de fonction de Vázquez s'ajoute à un important changement de tendance vers des gouvernements progressistes en amérique du Sud, leur politique extérieure ne sera pas éloignée de ce phénomène. “Il y a un arc vertueux avec Lagos au Chili, qui passe par Kirchner en Argentine, par Lula au Brésil, par Vázquez en Uruguay, par le Venezuela avec la politique sociale de Chávez



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