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Coup d'état royal au Népal

Eric Smith, Domingo, Febrero 13, 2005 - 11:24

Arsenal-express

Qualifiant la dissolution du gouvernement et l'imposition de l'état d'urgence par le roi "d'ultime acte de démence de l'aristocratie féodale", le Parti communiste du Népal (maoïste) appelle à un blocus national du pays à compter du 13 février, date anniversaire du déclenchement de la guerre populaire.

(Le 7 février 2005 - A World to Win News Service) Mardi le 1er février, le roi Gyanendra du Népal a retiré le masque de la monarchie constitutionnelle avec lequel il se couvrait pour s'accaparer ouvertement tous les pouvoirs. Le souverain a démis le gouvernement qu'il avait lui-même appointé, dissous le parlement et ordonné l'arrestation des principaux dirigeants des partis à vocation parlementaire. De plus, il a décrété l'état d'urgence et suspendu l'ensemble des droits politiques officiellement reconnus dans la constitution de 1990, interdisant notamment la publication de quelque critique que ce soit à l'encontre de la monarchie ou de l'Armée royale dans les médias, de même que toute manifestation ou action de protestation.

Dans ce que le Parti communiste du Népal (maoïste) a qualifié de "déchaînement de la brutalité fasciste et féodale", les troupes de l'Armée royale ont été déployées dans les rues de Katmandou et celles de la ville de Pokhara. On rapporte en outre que l'armée aurait tiré sur des étudiants dans une résidence universitaire de cette municipalité. Des centaines d'étudiants ainsi qu'un nombre encore plus élevé de responsables des partis politiques reconnus légalement ont été mis en état d'arrestation. Leur nombre exact reste toutefois impossible à déterminer étant donné que les militaires ont pris le contrôle et occupent les bureaux des principaux médias; des correspondants étrangers ont même été arrêtés au lendemain du coup d'État, tandis que les liaisons aériennes ainsi que les communications par téléphone et par Internet ont été interrompues.

En réponse aux actions entreprises par le roi, le PCN (maoïste) a immédiatement émis un communiqué, déclarant notamment: "L'aristocratie féodale est entièrement responsable de la situation on ne peut plus sérieuse que connaissent actuellement le pays et notre peuple; le temps est venu de la jeter à la poubelle de l'histoire. À travers le mouvement de lutte de classes [qui a conduit à une certaine démocratisation en 1990] et les neuf dernières années de guerre populaire, les masses népalaises ont prouvé sans doute possible qu'elles ont la capacité de réaliser leur mission historique et d'établir une république... Notre Parti appelle l'ensemble des partis politiques du pays, les intellectuelLEs, la société civile et les masses de tous rangs et toutes croyances à faire déferler une tempête de rébellion unifiée dans tout le pays, derrière le programme minimum qui vise à la mise sur pied d'une république populaire démocratique et d'une assemblée constituante, contre cet acte ultime de démence de la part de la clique féodale." Le président du PCN (maoïste), le camarade Prachanda, a d'abord appelé "les larges masses ainsi que toutes les forces politiques" à un blocus complet du pays du 2 au 4 février, pour dénoncer cette tentative du roi de "ramener la société népalaise du XXIe au XVe siècle".

Les forces de sécurité ont concentré leurs troupes dans les deux principales villes du pays pendant ces trois jours. Des soldats ont pris position à l'intérieur même des usines, des commerces et des écoles, en ordonnant qu'elles restent ouvertes. Aucun rapport n'est parvenu en provenance des villes de moindre envergure et des campagnes, qui demeurent pour une très large part sous contrôle maoïste.

Au terme de cette grève générale de trois jours, le camarade Prachanda a émis un deuxième communiqué présentant le plan du PCN (maoïste) pour la poursuite du combat. Le président du Parti a enjoint le roi de retirer immédiatement sa proclamation du 1er février à défaut de quoi, un blocus complet du pays sera amorcé dès le 13 février, jour du neuvième anniversaire du déclenchement de la guerre populaire: "Notre Parti lance un appel sincère à toutes les forces politiques, la société civile, la communauté intellectuelle, les journalistes et à toutes les couches populaires d'emmagasiner les denrées quotidiennes les plus nécessaires et de soutenir par tous les moyens notre mouvement pour en faire une réussite." Le régime a réagi à cet appel en annonçant que quiconque sera pris en flagrant délit d'achat de nourriture ou de carburant supplémentaire se verra immédiatement emprisonner. On rapporte en outre que des hélicoptères de l'Armée royale auraient bombardé des positions de l'Armée populaire de libération dans l'ouest du pays.

Ce n'est pas la première fois que Gyanendra vire les ministres qu'il a lui-même nommés. Malgré ses tentatives de dissimuler la vraie nature de son régime sous les rideaux du parlementarisme et la volonté maintes fois affirmée des partis à vocation parlementaire de se livrer à cette farce, le pays n'a cessé de s'enfoncer dans la crise politique, depuis que le roi a été couronné en 2001 après l'assassinat de son prédécesseur (son propre frère). Comme la plupart des Népalaises et des Népalais, le PCN (maoïste) croit que c'est Gyanendra lui-même qui a orchestré le massacre qui s'était alors produit au Palais royal. En s'en prenant au parlement comme il vient de le faire, le monarque souhaite redorer son blason auprès de la population; il a dénoncé avec vigueur la corruption qui règne parmi tous ces partis -- comme s'il n'était pas lui-même directement impliqué dans un tas d'activités criminelles, allant de la corruption jusqu'aux meurtres. Il est maintenant clair pour tout le monde que la société népalaise est désormais polarisée entre les maoïstes, d'une part, et la monarchie qui ne s'appuie à peu près plus que sur son armée, d'autre part. Avec cette espèce d'"auto-coup d'État" que le roi a orchestré, le pays est entré dans ce que le camarade Prachanda qualifie de "tournant crucial de la lutte à finir entre autocratie et république".

En août dernier, le PCN (maoïste) avait pris acte du renversement du rapport de force entre le régime et les forces révolutionnaires et annoncé que la guerre populaire était passée au stade de l'offensive stratégique. "L'ultime acte de démence de la clique féodale" reflète la situation désespérée dans laquelle se trouve actuellement le régime. Le Parti avait déjà souligné, dès le mois d'août, que la progression du pouvoir populaire et la possibilité d'une prise du pouvoir à l'échelle de tout le pays allaient augmenter considérablement le danger d'une intervention impérialiste et/ou du voisin expansionniste indien. La déclaration émise par le camarade Prachanda dans les heures qui ont suivi le coup d'État dénonce ainsi la main de "la réaction étrangère anti-populaire" qui se profile derrière cette nouvelle manœuvre royale. "Les flammes de la guerre populaire vont continuer à embraser le pays jusqu'à ce que la supposée Armée royale -- défaite sur tous les fronts par la grande Armée populaire de libération dirigée par notre Parti -- soit dissoute et qu'elle rende les armes à l'APL". Le président du PCN (maoïste) a en outre appelé les soldats et officiers de l'Armée royale à défier la proclamation royale, à se révolter et à s'unir avec l'Armée populaire de libération afin de "sauvegarder la souveraineté et l'indépendance du Népal, ainsi que son intégrité territoriale". Il a également fait appel à "l'ensemble des forces pro-populaires partout à travers le monde à faire entendre leurs voix contre ce geste autocratique et en faveur du mouvement démocratique du peuple népalais".

LE PCN (MAO

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