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De la grève générale à la communisation généralisée

calvaire01, Viernes, Febrero 11, 2005 - 23:06

Calvaire

Ces possibles même conditionnels ne sont pas hypothétiques. Ils nous engagent déjà dans des voies inattendues, inouïes, parcourues d’intensités, de fulgurances et d’aventures. Ils indiquent à partir de quelles bases nous nous livrons à la guerre civile et révolutionnaire qui ne peut que se généraliser dans tous les espaces et dans tous les temps.

"On arrête tout et on communise" pourrait être une affirmation communisatrice. Mais que voudrait dire On arrête tout et on communise ? L’arrêt serait de faire la grève contre tout ce qui nous détermine (identités et matérialisation de la condition d’hommes, de femmes, de travailleurs et de travailleuses, d’étudiants et d’étudiantes, de nos conditions nationales, raciales, sexuelles...). Ne plus être que des "singularités quelconques", des sans identités, des sans propriétés et des sans papiers, des singularités sans prédicats sociaux, des formes de vie qui se font et se défont, des affirmations communes-subjectives, des êtres qui ne travaillent pas mais qui vivent et par conséquent font des choses. Des lieux et rencontres d’affects, de circulation d’affects et des expressions de la vie entièrement communisée sans médiations (sans États, sans partis, sans corporations, sans entreprises, sans groupuscules...). Nous ne serions que sans propriétaires, sans patrons et sans propriétés.

Cet On arrête tout et on communise s’exprimerait par des grèves générales, des sabotages systématiques de la reproduction sociale (arrêt du travail, arrêt des études, fin des familles et des couples, fin de la déclinaison des identités nationales, raciales, sexuelles... fin des genres...). Nous ne ferions plus des grèves pour gérer mieux et plus justement le Capital, les États ainsi que les autres institutions sociales mais nous revendiquerions plus rien, nous éclaterions de rire aux appels des réformes et nous les refuserions. Nous n’écouterions plus personne qui se médiatise dans des rôles (plus de patrons, de professeurs, de maris et d’épouses, plus de polices...). Ces mouvements de rupture cesseraient de vouloir réintégrer la mécanique reproductrice du système des dominations. Ils seraient sans fin avec la multiplicité créatrice des sens, des formes de vie et des finalités. Nous ferions marcher les lieux de production tout en détruisant les inutiles et destructeurs (nous n’autogérerons jamais les usines nucléaires par exemple mais viseront plutôt à leur éradication), mais seulement pour nos besoins essentiels et nos désirs créateurs mais jamais pour accumuler et faire fructifier un capital quelconque, pas pour échanger non plus sur la base de la valeur (ni marchés, ni trocs...), toute valeur sera abolie par le processus de communisation. Des singularités sans marchandises et sans valeurs...

Du côté de l’écologie, nous laisserions la vie se libérer de sa marchandisation et de sa détermination rationaliste et utilitaire. Nous détruirions ces logiques de domination qui s’exercent contre tout y compris contre nous. Nous réapprendrions à vivre communistement avec l’ensemble du vivant, comme partie dynamique de cette affirmation plurielle qu’est la vie.

"La question communiste porte sur l’élaboration de notre rapport au monde, aux êtres, à nous-mêmes. Elle porte sur l’élaboration du jeu entre les différents mondes, de la communication entre eux. Non sur l’unification de l’espace planétaire, mais sur l’instauration du sensible, c’est-à-dire de la pluralité des mondes."

Ces possibles même conditionnels ne sont pas hypothétiques. Ils nous engagent déjà dans des voies inattendues, inouïes, parcourues d’intensités, de fulgurances et d’aventures. Ils indiquent à partir de quelles bases nous nous livrons à la guerre civile et révolutionnaire qui ne peut que se généraliser dans tous les espaces et dans tous les temps.

"Rien de ce qui s’exprime dans la distribution connue des identités politiques n’est à même de mener au-delà du désastre. Aussi bien, nous commençons par nous en dégager. Nous ne contestons rien, nous ne revendiquons rien. Nous nous constituons en force, en force matérielle, en force matérielle autonome au sein de la guerre civile mondiale."

"S’organiser veut dire : partir de la situation, et non la récuser. Prendre parti en son sein. Y tisser les solidarités nécessaires, matérielles, affectives, politiques."

Nous nous organisons par "une constellation expansive de squats, de fermes autogérées, d’habitations collectives, de rassemblements fine a se stesso, de radios, de techniques et d’idées. L’ensemble relié par une intense circulation des corps, et des affects entre les corps." Entre autres...

Comme disent certainEs, nous avons déjà commencéEs.

"La prochaine révolution sera communisation de la société, c’est-à-dire sa destruction, sans "période de transition" ni "dictature du prolétariat", destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus..." Communisation - Christian Charrier

La prochaine révolution sera cela et bien d’autres choses (mais qui ne seront plus des "choses"). Mais elle ne partira pas de nulle part. Ainsi donc la communisation comme révolution sera le processus généralisé, mais en attendant, nous construisons les fondements de cette communisation, nous livrons la guerre révolutionnaire (que nous pourrions appeler aussi "grève humaine") qui ne trouvera son aboutissement que dans la révolution comme communisation généralisée. Et encore là, ce ne sera qu’un début : le début d’une véritable nouvelle histoire comme le pensait Marx, une histoire commune créatrice...

"Hasta la communisacion siempre !"

Revue Internationale pour la Communisation
meeting.senonevero.net


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