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Un infâme camp d'interrogatoire tel que ceux conçus par les nazis

Anonyme, Miércoles, Febrero 9, 2005 - 19:57

Jean Guy Allard

LES États-Unis dirigent à Guantanamo un camp d'interrogatoire comme ceux créés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale et qui, après le conflit, ont été catégoriquement interdits par la Convention de Genève de 1949, estime Michael Ratner, président du Centre pour les droits constitutionnels (CCR) des États-Unis.

Un infâme camp d'interrogatoire tel que ceux conçus par les nazis

PAR JEAN-GUY ALLARD, spécialement pour Granma international

LES États-Unis dirigent à Guantanamo un camp d'interrogatoire comme ceux créés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale et qui, après le conflit, ont été catégoriquement interdits par la Convention de Genève de 1949, estime Michael Ratner, président du Centre pour les droits constitutionnels (CCR) des États-Unis.

Dans son livre Guantanamo: what the world should know (Guantanamo: ce que le monde doit savoir), Ratner compare les installations de détention et d'interrogatoire que l'administration de Bush utilise sur la base militaire illégale des États-Unis à Guantanamo, aux camps de concentration spéciaux conçus par les forces armées de l'Allemagne hitlérienne, spécifiquement pour interroger des combattants ennemis.

«Ils ont dirigé des centres de détention qui ont été appelés camps d'interrogatoire et non camps de prisonniers de guerre, explique Ratner. La Convention de Genève de 1949 a rendu illégaux ces camps d'interrogatoire et a exigé que de tels prisonniers soient traités comme des prisonniers de guerre. Ce que nous avons à Guantanamo est un camp d'interrogatoire illégal.»

L'administration nord-américaine refuse d'appeler les prisonniers de Guantanamo "prisonniers de guerre"; elle les qualifie de "combattants ennemis".

«Il n'y a pas de justification légale pour ce que font les États-Unis, peu importe comment on appelle les prisonniers. Les interrogateurs étasuniens ne demandent pas seulement les noms, rangs et numéro d'identification (comme l'exige la Convention), ils interrogent ces gens du matin jusqu'au soir. Que cela soit appelé torture, traitement cruel, inhumain et dégradant ou stress et dureté, il s'agit d'une violation de la loi internationale», affirme Ratner.

Le président du CCR raconte comment des centaines d'indivus, faits prisonniers par des troupes irrégulières alliées des États-Unis, ont été enfermés par les militaires nord-américains dans des conteneurs, entassés au point où ils devaient s'enrouler, et où la chaleur était insupportable. Comme ces gens suffoquaient, des soldats ont tiré sur les conteneurs pour faire des trous, tuant quelques-uns d'entre eux à l'intérieur.

« Seul un petit nombre, de trente à cinquante, ont survécu dans un conteneur de plus de 400 prisonniers », raconte Ratner.

Il signale que 134 des 147 prisonniers libérés de Guantanamo «n'étaient coupables d'absolument rien». Seuls 13 d'entre eux ont été emprisonnés à leur retour dans leur pays d'origine.

Un prisonnier libéré après un an a déclaré avoir entre 90 et 100 ans. Amaigri et incontinent, il pleurait sans arrêt, menotté à ses béquilles.

«Le but du camp de Guantanamo est de briser la personnalité des prisonniers pour obtenir d'eux ce que ceux qui les ont capturés désirent, confesser n'importe quoi, incriminer qui que ce soit. Guantanamo est une prison où les traitements cruels, inhumains et dégradants, y compris la torture, sont pratiqués et cela est absolument illgal».

Les autorités nord-américaines ont avoué qu'elles appliquent des techniques qui, légalement, constituent des traitements cruels, inhumains et dégradants, souligne Ratner.

«Les interrogatoires sont l'explication de pourquoi l'administration étasunienne prive ces personnes de leurs droits, pourquoi on leur rase la tête et on les garde dans des cages, pourquoi elles n'ont pas accès à leurs familles qui ne savent pas si elles sont vivantes ou mortes», écrit Ratner.

«LA CONVENTION NE PEUT ÊTRE PLUS CLAIRE»

Selon la Convention contre la torture des Nations Unies, un traité international que les États-Unis ont aussi signé, la torture est un crime international.

Cette convention «établit aussi ce que l'on appelle juridiction universelle dans les cas de torture», explique le juriste nord-américain.

«De sorte que, par exemple, si un citoyen nord-américain impliqué dans des actes de torture quelque part dans le monde était trouvé, disons, en France, cette personne pourrait être arrêtée en France et jugée là pour torture, ou être extradée à l'endroit où elle a torturé pour qu'on la soumette à un procès. Au point où, dans le cas des officiers étasuniens qui ont été ou sont impliqués dans la torture à Guantanamo ou dans tout autre lieu, ceux-ci doivent faire attention au moment de choisir les pays où ils vont voyager».

Ratner précise aussi que la torture commise par des soldats ou des individus engagés par les autorités nord-américaines constitue une violation de la loi fédérale et peut être punie par la peine de mort si un prisonnier mourait à la suite de cette torture.

Même lorsque l'on prétend que les suspects d’Al-Qaeda ne sont pas protégés par la Convention de Genève, la Convention contre la torture et d'autres traités des Droits de l'homme ratifiés par les États-Unis interdisent la torture tout comme les traitements cruels, inhumains et dégradants, affirme l'expert.

«La convention ne peut être plus claire: en aucune circonstance on ne peut torturer un prisonnier, peu importe comment on le désigne, combattant illégal, combattant ennemi, assassin ou tueur. On ne peut torturer personne, jamais; c'est une interdiction absolue».

Selon le juriste, Guantanamo s'est converti en «symbole de beaucoup de choses qui ne vont pas dans notre société».

C'est un «complexe de prisons brutales où des centaines d'hommes et de garçons du monde entier (beaucoup d'entre eux qui ne sont coupables d'aucun crime ni ne constituent un danger pour la sécurité des États-Unis) sont détenus par le gouvernement étasunien dans des conditions incroyablement inhumaines et sous interrogatoire constant».

Pis encore, indique Ratner, «ils n'ont pas même idée de quand, si cela se produit un jour, ils verront la fin de leur cauchemar; ces prisons sont un symbole du mépris avec lequel l'administration Bush a mis de côté les anciens préceptes de la loi internationale et de la conduite civilisée. C'est, certainement, une disgrâce nationale».

TORTURES AVEC CHAÎNES, CHOC ÉLECTRIQUES ET SODOMIE

ONZE détenus de la base de Guantanamo ont dit que les soldats étasuniens en Afghanistan les ont torturés avant de les envoyer à cet endroit, et leurs dénonciations citent des cas de punitions avec des chaînes, des chocs électriques et des actes de sodomie, selon des notes prises par l'avocat nord-américain Tom Wilner, qui ont été divulguées après avoir été d'abord gardées secrètes, selon AP.

Certains des hommes ont dit «avoir appartenu à la milice religieuse des talibans ou au réseau terroriste Al-Qaeda dans le seul but de faire cesser la torture», a signalé l'avocat des 11 Koweïtiens détenus à Guantanamo.

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