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RSF adjure l'UE de l'aider à renverser Castro.

Anonyme, Martes, Febrero 8, 2005 - 13:40

Maxim Vivas

Dans une lettre du 27 janvier aux représentants des 25 Etats membres de l’Union Européenne, Reporters Sans Frontières avait demandé l’aggravation des sanctions prises en 2003 par l’Europe à l’encontre de Cuba.

RSF adjure l'UE de l'aider à renverser Castro.

Dans une lettre du 27 janvier aux représentants des 25 Etats membres de l’Union Européenne, Reporters Sans Frontières avait demandé l’aggravation des sanctions prises en 2003 par l’Europe à l’encontre de Cuba.

Désavoué le 31 janvier 2005 par les 25 ministres des Affaires étrangères de L’Union Européenne, Robert Ménard, patron de Reporters Sans Frontières, a adressé, dès le 1er février, une lettre ouverte au Président de la Commission européenne (voir : lettre de RSF ). S’y expriment sa rage et l’arrogance inouïe d’un chefaillon infatué qui se prend pour le Roi de l’Europe et qui dit en substance au Président roturier : « Nous voulons. »

D’emblée, Robert Ménard tient à « exprimer sa profonde déception ». Puis, il perd son sang froid et se dévoile. Jamais on n’avait vu en France une ONG appeler un groupe de pays à prendre des mesures pour renverser un gouvernement dont les USA veulent la peau. C’est pourtant ce que fait RSF.

En effet, l’officine prétend « travailler dès aujourd'hui à une transition démocratique » de Cuba. On a bien lu : une « ONG » créée et subventionnée pour défendre les reporters, se mêle de préparer un changement de régime dans un pays. Pourquoi ce pays ? Parce qu’il figure en tête des pays que Condoleezza Rice, à peine nommée à son poste de secrétaire d’Etat en remplacement de Colin Powell, a désigné comme pays cible, en conformité avec ses prédécesseurs depuis 45 ans. Il est d’ailleurs frappant que Robert Ménard reprenne la terminologie de l’Administration étatsunienne de « transition démocratique. »

Et comment en finir avec le gouvernement de ce pays ? Ménard explique la méthode au Président de la Commission européenne : « Il nous paraît indispensable que l'UE apporte son soutien aux agences de presse indépendantes, ainsi qu'aux organisations de syndicalistes, bibliothécaires, médecins, économistes, etc. »

Ne dirait-on pas que Ménard est chef de Reporters Sans Frontières, de Syndicats Sans Frontières, de Bibliothécaires Sans Frontières, de Médecins Sans Frontières (ce n’est pas déjà pris ?) d’Economistes Sans Frontières et du mystérieux Et caetera Sans Frontières ?

Le souverain dicte au Président de l’Europe ce qu’il doit faire : « Aujourd'hui, nous vous demandons de veiller scrupuleusement à ce que l'intensification annoncée des relations avec l'opposition et la société civile cubaine ne se limite pas à de simples réunions. » Prescripteur Sans Frontières !

Et le roi vérifiera que l’Europe se bouge : « Nous attendons de l'UE qu'elle soit, par exemple, représentée à la réunion générale de la dissidence convoquée le 20 mai prochain par l'Assemblée pour la promotion de la société civile… » Ordonnateur Sans Frontières.

Mais, puisque l’Europe, malgré Ménard, va conclure des accords avec Cuba, il convient que le Président européen sache comment agir dans la pratique : « Nous vous demandons par ailleurs que les programmes de coopération européenne avec Cuba bénéficient également à la société civile non reconnue par les autorités. »

Et sa majesté de fixer à l’Europe le calendrier auquel elle a réfléchi : « Reporters Sans Frontières considère que l'UE doit prendre ces mesures dès maintenant… »

Au cas où les Cubains ne seraient pas assez coopératifs, Ménard Premier connaît la riposte adéquate : il faut que l’Europe leur laisse entendre qu’« elle serait dans l'obligation de rétablir les sanctions. » Père Fouettard Sans frontières.

Et si le Président ne suit pas les directives de RSF, il prouvera ainsi sa lâcheté car : « En l'absence de telles mesures, la décision de l'UE s'apparenterait effectivement à une capitulation… »

Après cette insulte à peine feutrée, vient la menace de RSF qui ordonne au Président de mouiller sa chemise, sinon … : « Notre organisation espère que vous vous engagerez personnellement sur ce dossier et sera particulièrement vigilante aux suites données à la décision de l'UE. »

En résumé : le roitelet Ménard, juché sur son tas de subventions, gronde l’Europe qui ne l’a pas écouté, lui explique qu’il faut renverser un gouvernement, la somme d'agir immédiatement, lui fournit la liste (non exhaustive) des organisations à payer pour cela, lui indique dans quelle réunion et à quelle date précise elle est attendue. Puis, il termine par un ordre sec donné au Président en exercice : il doit suivre personnellement le dossier instruit par RSF qui vérifiera !

On est sidéré par l’ahurissante effronterie de Ménard et par son inconscience (fruit de sa rage ?) : il vient, en une seule lettre ouverte, de révéler à ceux qui en doutaient que RSF est un outil partial, une machine de guerre anti-cubaine, un crypto parti politique qui œuvre, avec l'argent du contribuable européen, à renverser un gouvernement étranger pour le compte d’un autre gouvernement.

En effet, ce que Ménard écrit clairement ici, c’est que son objectif est politique. L’injonction qu’il fait à l’Europe de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain a bien pour but de produire un changement global, qui affectera la société cubaine, bien au-delà de la corporation des journalistes. Relisons-le attentivement : c’est le système politique, économique, social, culturel, de santé, qui sont visés par son projet, ainsi que d’autres (il en manquait donc ?) qu’il désigne par : « etc. »

La question est de savoir si la France et l’Europe vont continuer à subventionner cette officine qui avoue ici que l’humanitaire est sa « couverture » ?

Fournir ouvertement à RSF le budget qui lui permet d’ourdir, en se cachant si peu, le renversement d’un gouvernement avec lequel nos relations se normalisent pourrait être considéré dans l’île des Caraïbes comme un geste inamical et un double langage. De surcroît, l’expérience des deux années passées nous prouve que le retrait de l’Europe profite à d’autres pays (notamment la Chine et…les USA !) qui s’installent à Cuba dans les secteurs commerciaux que nous avons abandonnés.

Ne serait-il pas plus habile (si l'Europe tient à persister dans l'incohérence) de verser à RSF les fonds secrets habituellement destinés aux officines qui trament des complots par ragots, lobbying, campagnes de presse, subsides à des groupuscules oppositionnels et à des micro factions clandestines ? Si les sommes ainsi disponibles sont moins importantes, d’autres sponsors complèteront volontiers depuis la Floride, Etat avec lequel RSF entretient des rapports publics, étroits et privilègiés.

Maxim Vivas
février 2005

Site français de solidarité avec Cuba
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