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Turquie: La jeunesse dit "Non à l'Europe"

Anonyme, Sábado, Febrero 5, 2005 - 07:30

HÖC Info

Campagne anti-UE de la Fédération de la jeunesse

Depuis l'annonce du lancement des pourparlers d'adhésion de la Turquie à l'UE, le 17 décembre dernier, la Fédération de la jeunesse (Gençlik Federasyonu) héritière des illustres « jeunesses révolutionnaires » (Dev Genç) de mai 68 est engagée dans une intense campagne anti-UE. Mais après plus d'un mois de campagne « anti-intégrationniste », les étudiants affiliés à cette Fédération sont aujourd'hui confrontés à une vague de répression toute aussi intense de la part des autorités turques.

Forte de 35 sections, la Fédération de la jeunesse a mené une campagne contre l'adhésion de la Turquie à l'UE intense, à travers des conférences de presse, des colloques, des galeries de photos, des distributions de tracts, des collages d'affiches, des expositions de caricatures, des projection de films, des concerts et bien entendu, des manifestations et des boycotts de cours. Depuis son apparition durant les années 60, la jeunesse révolutionnaire a toujours assumé un véritable rôle d'avant-garde dans la « lutte anti-impérialiste ». Dans l'un de ses communiqués publiés durant le mois de janvier, la Fédération de la jeunesse dit notamment ceci : « Aujourd'hui, nous défendons ce pays contre les impérialistes à l'instar des générations qui se sont succédées entre la guerre d'indépendance et le mouvement de mai 68. L'indépendance est un droit dont on ne peut se passer. Aujourd'hui, nous faisons de la reconquête de notre indépendance une mission prioritaire. Nous ne permettrons pas que les impérialistes spolient nos ressources et s'emparent de nos terres parcelle après parcelle. » C'est ainsi que quasi quotidiennement et durant un mois, ces jeunes militants ont parcouru les rues de tout le pays, pour sensibiliser la population au droit de disposer de sa souverainté nationale. Reprendre toutes les actions organisées par la Fédération de la jeunsse dans cet article serait pour le moins exhaustif. C'est pourquoi, nous ne publierons ci-dessous que quelques unes des actions remarquables organisées dans le cadre de cette campagne anti-UE : Le 10 janvier, la section stanbouliote de la Fédération de la jeunesse a organisé un rassemblement devant le centre d'information de l'Union européenne situé dans la quartier Taksim. Le 13 janvier, un concert intitulé « Chansons pour une Turquie indépendante » a réuni au centre culturel Kadirga à Eminönü, des musiciens progressistes comme ceux du « Grup Yorum », Ekrem Ataer, Ibrahim Karaca, Mazlum Cimen ou encore Nurettin Güleç. Le 15 janvier, plusieurs centaines de membres de la Fédération se sont rassemblés devant le palais de Dolmabahçe, à l'endroit même où le 17 juillet 1968, la jeunesse révolutionnaire avec Deniz Gezmis (*) à sa tête, jetta les soldats américains de la 6e flotte à la mer. Après avoir chanté des hymnes révolutionnaires, les jeunes protestataires ont brûlé les drapeaux US et UE et ont jeté les restes à la mer. Le 16 janvier, les jeunes de Gençlik Federasyonu ont effectué une marche au flambeau dans le quartier de Tepebasi. Au cours de l'action, les étudiants ont à nouveau brûlé les drapeaux européen et américain. Le 17 janvier, la Fédération de la jeunesse a ponctué sa campagne anti-UE par une manifestation à Ankara aux cris de « Nous voulons une Turquie indépendante. Mettez fin à la collaboration ». Avant même le début de la manifestation baptisée « la marche des patriotes », la police est intervenue avec violence et a arrêté 198 manifestants. La presse a présenté ces arrestations comme un « progrès démocratique » en raison de l'usage de menottes en plastique par les policiers, une nouveauté dans l'arsenal répressif dont disposent les autorités turques. Néanmoins, la plupart des étudiants arrêtés se sont plaints de douleurs intenables provoquées par le resserrement maximal de ces menottes, de nausées dûes à l'usage outrancier des gaz lacrymogènes ainsi que de coups qu'ils ont reçu au cours de leur arrestation et durant leur transfert vers le commissariat. 166 d'entre eux ont été déférés devant la Cour de Sûreté de l'Etat d'Ankara, rebaptisé aujourd'hui « tribunal d'assises » (ACM). Six d'entre eux, Fatih Bezgirci, Musa Kurt, Onur Özdemir, Hasan Bek, Ugur Eyilik et Mert Kavak ont été mis en examen pour leur prétendue appartenance à l'organisation clandestine DHKP-C. Ils ont été conduits à la prisons de type F de Sincan. Alors que les traques policières se poursuivent contre les membres de la Fédération de la jeunesse, les milices fascistes des « Loups Gris » continuent à semer la terreur sur les campus universitaires et à faire couler le sang des étudiants démocrates et révolutionnaires.

HÖC Info
Le 2 février 2005

(*) Deniz Gezmis, dirigeant historique du mouvement étudiant de la génération 68. Il fut pendu avec deux de ses camarades par la junte militaire le 6 mai 1972.

Sources : Cumhuriyet, CNN-Türk, Halkin Sesi TV

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