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Intervention de Pablo Luis González

Anonyme, Miércoles, Febrero 2, 2005 - 20:15

Pablo Luis Gonzalez

« Je m'appelle Pablo et je suis cubain, résidant en France. Je parle
aujourd'hui an nom des cubains ici présents et des 11 millions de cubains
qui ne peuvent pas s'exprimer sur les medias des pays capitalistes. Je vais
essayer en 10 minutes de vous donner des éléments de réflexion qui vous
permettront de comprendre pourquoi on peut dire que Cuba propose une
alternative au néolibéralisme.

Intervention de Pablo Luis González, Président de Racines cubaines au Forum
Social á Ivry le 29 Janvier 2004

« Je m'appelle Pablo et je suis cubain, résidant en France. Je parle
aujourd'hui an nom des cubains ici présents et des 11 millions de cubains
qui ne peuvent pas s'exprimer sur les medias des pays capitalistes. Je vais
essayer en 10 minutes de vous donner des éléments de réflexion qui vous
permettront de comprendre pourquoi on peut dire que Cuba propose une
alternative au néolibéralisme.

Premièrement, un repère historique :

Après 2 guerres d'indépendance contre l'Espagne, que nous avons perdues à
cause des divisions, les patriotes cubains se sont regroupés autour du Parti
Révolutionnaire Cubain fondé par José Martí en 1892, parti unique qui
rassemblait les indépendantistes.

Deuxièmement, un repère géographique :

Cuba est un petit pays du Tiers Monde à 180km des Etats-Unis, lesquels ont
toujours eu des ambitions annexionnistes et n'ont jamais accepté notre
souveraineté.

Avant la Révolution, Cuba était une néo-colonie des Etats-Unis. Encore
aujourd'hui, ils occupent la base de Guantanamo sur le territoire cubain,
contre notre volonté.

C'est dans ces conditions : nécessité de l'unité du peuple uni autour d'un
seul parti et de ses dirigeants et nécessité de résister à l'agression des
Etats-Unis que nous avons construit une nouvelle société.

Cette société, les cubains l'ont construite en rupture avec tous les modèles
capitalistes, en s'appuyant sur les enseignements du père fondateur José
Martí, avec et pour le peuple.

Pour les cubains les mots indépendance, souveraineté, unité, non
discrimination, justice sociale, solidarité, pouvoir populaire, ce sont des
mots qui ont du sens parce que nous les mettons en pratique tous les jours
que rien ne se fait sans que le peuple ne soit consulté

Je peux le dire avec fierté, nous avons inventé notre propre système de
démocratie participative car rien ne se fait à Cuba sans que le peuple ne
soit consulté.

Il y a à Cuba 2200 organisations qui ont la capacité de proposition, de
consultation dans le cadre de la démocratie participative .

On me dit souvent : Mais il n'y a pas d'élections à Cuba.

Faux, il y a des élections à Cuba, au suffrage universel et secret.

- Les électeurs sont inscrits automatiquement à 16 ans et le vote n'est
pas obligatoire.

- Les candidats sont choisis parmi les habitants dans des réunions
publiques. Il y a dans tout le pays des milliers de réunions publiques pour
chaque élection.

Nous n'avons pas de campagnes électorales qui coûtent des fortunes et nos
élus ne sont pas payés comme les députés ici.

On me dit aussi : Oui, mais vous n'avez qu'un seul parti.

Nous avons connu le pluripartisme de 1902 à 1959 : 57 partis et pour quels
résultats ? Racisme, 60% d'analphabétisme, discrimination des femmes,
chômage.

Alors oui, nous n'avons qu'un seul parti : Le Parti communiste qui n'est pas
un parti électoral comme dans les démocraties libérales bourgeoises

..

La Constitution de la république de Cuba l'a reconnu par choix et par
décision souveraine du peuple et il est le garant de l'unité et de
l'indépendance de tout le peuple parce que son unique raison d'être, c'est
de préserver les acquis de la révolution.

On me dit aussi : il n'y a pas de liberté d'expression. Faux. Tout le monde
peut dire ce qu'il veut à Cuba. Ce qui est interdit et condamné, c'est la
trahison, c'est collaborer avec nos ennemis.

Vous devez comprendre que notre démocratie s'est construite dans un contexte
de résistance à l'agression permanente des Etats-Unis.

Depuis le début de la Révolution, les Etats-Unis ont utilisé tous les moyens
pour nous détruire

- création d'une contre-révolution interne,

- blocus économique, financier et commercial qui dure depuis 46 ans

- agressions militaires et bactériologiques

- menace d'extermination nucléaire pendant la crise des missiles

- guerre médiatique et diplomatique.

Quand l'Union soviétique et les pays de l'Est se sont effondrés, nous avons
continué à résister malgré le renforcement du blocus en 92, en 96 et en mai
2004.

Le peuple de Cuba résiste et continuera de résister et il continuera à
trouver les ressources pour que aucun citoyen ne soit abandonné. Car la
vraie démocratie, c'est de penser au bien-être de tous, c'est lorsqu'il y a
des décisions difficiles à prendre, penser d'abord à l'intérêt collectif et
non pas à l'intérêt de quelques uns.

Je vais vous donner un exemple : au moment de la restructuration de
l'industrie sucrière, il a fallu décider la fermeture de 79 centrales
sucrières sur 174, au lieu de licencier les 100 000 travailleurs comme cela
se passe dans les pays capitalistes très démocratiques, à Cuba, le
gouvernement a pris la peine de faire des milliers de réunions avec la
direction du pays, les ministres, les syndicats et la décision adoptée a été
: la reconversion des usines, la formation professionnelle pour les
travailleurs concernés avec maintien de leur salaire. C'est cela notre
démocratie participative. En cas de nécessité, trouver ensemble des
solutions pour préserver la dignité du travailleur.

Quel pays capitaliste paie ses licenciés pour aller étudier et devenir plus
intelligents ?

Je voudrais vous poser une question. Qu'est-ce qui fait que le peuple de
Cuba a cette volonté de résister ?

Je peux vous donner ma réponse :

La société que nous avons construite en 46 ans, aucun système libéral, aucun
pluripartisme qu'on veut nous imposer ne pourra nous la garantir. Parce que
la dignité et le respect de l'homme, ce n'est pas dans le projet libéral.

Résister à Cuba, c'est aussi donner de l'espoir aux peuples du monde qui
luttent pour leur avenir.

La démocratie ce n'est pas seulement un concept qu'on avance dans les
fauteuils confortables du Théâtre du Rond Point, mais des réalisations
concrètes, quantifiables, évaluables qui montrent des acquis sociaux et
ceux de Cuba sont uniques en Amérique latine et même dans le monde.

Vous avez là des tableaux qui vous donnent un aperçu des réalisations de la
révolution dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'émancipation
de la femme. Je ne vais pas les commenter tous parce qu'ils parlent
d'eux-mêmes. Je peux seulement vous dire que tous les indicateurs sociaux
témoignent que notre petit pays du Tiers Monde, bloqué par la plus grande
puissance a des résultats équivalents ou meilleurs que les pays les plus
riches.

Pourquoi ? Parce que le gouvernement que le peuple de Cuba s'est choisi s'en
est donné les moyens, et a fait de l'éducation, la culture, la santé, le
sport des priorités absolues, quelles que soient les circonstances.

Je voudrais m'arrêter sur quelques chiffres :

- l'espérance de vie à Cuba : 77 ans

- le taux de mortalité pour 2004 : 5,8 pour 1000 naissances

- le pourcentage de femmes professionnelles : 66,3 % en 2003

- le pourcentage du PIB consacré aux secteurs de la santé et de
l'éducation :

- 11,3 % pour l'éducation

- 23 % pour la santé

C'est-à-dire qu'un tiers du PIB est consacré à l'éducation et à la santé.
C'est vrai que nous ne construisons pas de porte-avions !

Vous avez un panneau réservé à la solidarité internationale qui est un des
axes de notre société, ouverte sur le monde.

Je suis heureux d'être ici avec nos camarades bolivariens, engagé avec eux
dans l'Alternative Bolivarienne pour les Amériques, proposée par le
président Hugo Chavez et qui témoigne de la volonté de mettre ouvre les
pensées des Pères Fondateurs de la Nation Latino américaine Bolivar, José
Martí et tous les autres qui ont lutté pour l'indépendance et l'unité de
l'Amérique, loin des patrons étasuniens

Je suis fier de penser que Cuba n'exporte pas d'armes mais des enseignants,
des médecins et des professeurs de sport dans 66 pays du monde, et que des
milliers d'étudiants apprennent dans nos universités,

200 millions d'enfants dorment dans la rue et pas un seul n'est cubain, et
de cela je suis très fier.

Fier de penser que Cuba est citée en exemple par les Nations Unies pour la
préparation et la réponse aux catastrophes naturelles, et sa participation
active à la campagne contre le Sida en Afrique.

Il n'y a pas de modèle de société sur mesure. Cuba ne prétend pas être un
modèle, ni être une société parfaite.

Au contraire, la société cubaine se remet en question régulièrement dans une
toute une série de structures mises en place par et pour les citoyens :
syndicats, fédérations, organisations professionnelles, culturelles,
religieuses...

Si l'objet de cet espace c'est la rupture, alors oui Cuba a rompu
définitivement avec le système capitaliste et libéral.

Et pour terminer, je vous pose une question à méditer.

Pourquoi les Etats-Unis maintiennent-ils le blocus alors que depuis 13 ans
la quasi-totalité des pays votent pour la levée du blocus ?

JE VOUS LAISSE LE CHOIX DE LA RÉPONSE MAIS JE SUIS SÛR QUE CE N'EST PAS POUR
DES RAISONS DE DEMOCRATIE. »

NB : Les indicateurs qui ont été exposés sur des panneaux dans la salle ne
sont qu'une partie de ceux proposés par le livre très documenté de Silvia
Martínez Puentes « CUBA plus loin que les rêves ».

groupe yahoo de Cuba Solidarity Project


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